Les imprimeurs se sentent délaissés ou abandonnés sur le bord de la route par la machine du COCAN. Ils espéraient prendre une grande part dans la mobilisation à travers ce qu’ils savent faire le mieux, mais leurs attentes sont loin d’être comblées. D’où le cri du cœur du président de la Coordination des imprimeurs de Côte d’Ivoire, Etienne Kouya.
Président Kouya, vous êtes à la tête d’une faitière qui travaille énormément dans l’évènementiel.
Comment préparez-vous la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui aura lieu dans notre pays?
C’est exact. L’imprimerie est le 5ème pouvoir dans une nation selon le chef de l’Etat SEM Alassane Ouattara. Je le dis et je répète chaque fois, que le Groupement des imprimeurs est né à la demande des Autorités en charge de la sécurité des grands évènements. C’était en 2017, à la veille du Sommet Union Africaine/Union Européenne. L’Etat a tenu à associer les imprimeurs de Côte d’Ivoire aux mesures sécuritaires qui seraient prises lors des préparatifs et de la tenue de cette cérémonie. Il fallait lutter contre toute initiative d’imprimer les supports de communication (Banderoles - tee-shirt – casquettes – polos – affiches – prospectus …) allant contre l’esprit de ce Sommet. Depuis lors, sous mon mandat, ces dérives ont pris fin. Cela a été une lutte. Il fallait contrer les arguments de beaucoup d’imprimeurs selon lesquels c’est le manque de marchés qui les pousse à ces pratiques. A ce niveau, j’ai réussi ma mission.
Avez-vous eu des marchés avec le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (COCAN) ?
Avant même la prise de service de ce Comité, j’ai invité tous les imprimeurs de Côte d’Ivoire, le 21 juin 2021, à participer à son installation dans ses locaux actuels par la remise d’un somptueux cadeau où c’était écrit « Bienvenue au pays d’Alassane Ouattara ». La presse nationale et internationale était invitée à cette cérémonie. Depuis ce jour, le président Amichia ne cesse de nous convier à toutes les cérémonies de COCAN Business en octroyant au Groupement des imprimeurs des tickets gratuits.Mais lors d’une de ces cérémonies, j’ai eu des appréhensions, voyant de nombreuses grandes firmes internationales dans la salle et j’ai eu à attirer l’attention du président sur la crainte de voir les marchés nous passer entre les doigts dans notre propre pays. Crainte partagée par Asalfo, lead vocal de Magic System. Une promesse du directeur financier m’a rassuré néanmoins lors d’une audience accordée qui disait que le Groupement des imprimeurs de Côte d’Ivoire faisait partie du cahier des charges du COCAN et qu’il attendait l’autorisation de la FIFA et de la CAF pour nous faire signe.
Et qu’en est-il actuellement ?
Jusqu’à présent, aucun appel pour situer les imprimeurs malgré nos courriers de relance, nos visites au siège, nos appels. On espère être contactés pour participer, à notre manière, à l’histoire de cet événement. Nous demandons à tous les imprimeurs et à tous les jeunes travaillant dans ce secteur d’activité que le mercredi 13 décembre 2023, pendant 45 minutes, il est recommandé de faire tourner les machines à vide et tout en tapant des casseroles pour demander au COCAN que nous sommes dans l’attente de la promesse. Les imprimeurs de Côte d’Ivoire ont la capacité intellectuelle, matérielle et les moyens de mettre au jour leur savoir-faire dans ce pays. C’est dans ces pareilles occasions que cette jeunesse peut justifier sa formation. Depuis les élections municipales et régionales en passant par les marchés publics, il est anormal que nous soyons toujours frustrés. Une autre action peut être menée sur toute l’entendue du territoire pour exiger notre part de marché en portant un brassard orange au bras comme c’est la fête du football. Tout cela après avoir adressé, dans les tous prochains jours, un courrier au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. Notre corporation subit, de plus en plus, de nombreuses frustrations dans son activité.
Propos recueillis par O CHERIF