Les chefs d'Etats africains vont demander instamment aux Etats-Unis le renouvellement du
principal programme américain de lutte contre la propagation du VIH-sida, a annoncé
dimanche à Addis Abeba le patron du Centre de contrôle et de prévention des maladies(CDC
Afrique) de l'Union africaine.
Lancé en 2003 par George W. Bush, le PEPFAR (Plan présidentiel d'urgence de lutte antisida)
est l'un des principaux contributeurs mondiaux en matière de lutte contre le sida (tests,
éducation ou traitements).
Le programme bénéficiait jusqu'il y a peu d'un large soutien du Congrès américain, mais
récemment, les parlementaires américains ne l'ont pas renouvelé pour cinq ans
supplémentaires, du fait de controverses sur l'avortement.
Les chefs d'Etat africains "vont envoyer un message clair demandant la réautorisation du
PEPFAR", a déclaré à la presse Jean Kaseya, directeur du CDC-Afrique, en marge du Sommet
de l'UA qui se tient samedi et dimanche à Addis Abeba.
"Nous devons aller vite. Les statistiques montrent que chaque jour des jeunes gens sont
touchés", a-t-il ajouté, "perdre notre jeunesse signifie tuer notre économie et stopper notre
développement".
Le PEPFAR fournit chaque année 1,6 milliards de dollars à la lutte contre le sida en Afrique,
selon M. Kaseya.
Les experts estiment que les énormes avancées enregistrées sur le continent, avec de
nombreuses vies sauvées, grâce aux PEPFAR seront remises en cause si le programme
s'arrête.
Selon l'ONU, seuls 10% des besoins de financement de la lutte contre le sida pour 2025 sont
remplis.
En 2022, 39 millions de personnes à travers le monde vivent avec le VIH, selon l'agence
Onusida. Quelque 20,8 millions d'entre elles vivent en Afrique de l'Est et australe.
Près d'un quart - 9,2 millions de personnes, dont plus de 600.000 enfants - de ceux qui vivent
avec le VIH dans le monde n'ont pas à accès à des traitements vitaux.
L'ONU s'est fixé en 2015 comme objectif que le sida ne soit plus une menace de santé
publique d'ici 2030.
Selon M. Kaseya, l'Afrique est toujours dans la course pour tenir cet objectif. Le continent, a-t-
il ajouté, organisera un sommet cette année pour discuter du financement de la lutte
antisida.
Même sans être prolongé, le PEPFAR ne s'arrêtera pas brutalement, des fonds étant encore
dans les tuyaux, mais ses partisans estiment que les professionnels de santé et les autres
bailleurs ont besoin de l'assurance d'un engagement à long-terme des Etats-Unis.
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