La conférence intitulée “Économie et gouvernance : les femmes en parlent !”, organisée par le cabinet Kaizene en partenariat avec ONU Femmes Côte d’Ivoire, s’est tenue le mercredi 27 mars 2024, au Sofitel Hôtel Ivoire.
Cette plateforme a offert au ministre du Patrimoine, du Portefeuille de l’État et des Entreprises publiques, Moussa Sanogo, l’occasion de mettre en lumière les mécanismes de gouvernance qui ont propulsé l’économie ivoirienne vers des performances exceptionnelles depuis plus d’une décennie. « On n’obtient pas des résultats sur une longue durée sans que des efforts importants soient déployés derrière, sans que vous ayez une bonne qualité de gouvernance », a-t-il affirmé.
L’État s’appuie sur divers mécanismes de gouvernance, notamment en ce qui concerne les investissements publics, les passations de marchés publics, le contrôle des travaux réalisés par le BNETD, la vérification de la réalité du service effectué et la régularité des pièces fournies par le contrôle financier, entre autres.
Dans sa présentation, Moussa Sanogo s’est appesanti sur la gestion des entreprises publiques, cibles de réformes axées sur le pilotage de la performance, le renforcement du contrôle, l’amélioration du fonctionnement et le renforcement des capacités des organes d’administration. L’application de ces outils a entraîné une amélioration significative des résultats des entreprises du portefeuille de l’État.
Le chiffre d’affaires des entreprises est passé de 4 200 milliards Fcfa en 2018 à 7 498 milliards Fcfa en 2022, soit une augmentation de 78 %. Le résultat net a grimpé de 307 milliards Fcfa en 2017 à 593 milliards Fcfa en 2022, marquant une hausse de 159 %, tandis que les dividendes perçus par l’État ont triplé durant cette période, passant de 17 milliards Fcfa à 52 milliards Fcfa.
Pour le pilotage de la performance, un ensemble d’indicateurs de performance, différenciés par entreprise, a été élaboré afin d’évaluer la qualité des résultats dans une douzaine de secteurs d’activités. Des contrats de performance ont été signés pour 37 entreprises sur un objectif de 50, et des lettres de mission sont préparées par les conseils d’administration et adressées aux directeurs généraux, fixant des objectifs permettant d’évaluer la direction générale. Un dispositif de suivi trimestriel a été instauré, exigeant un reporting financier tous les trois mois. « L’objectif est de pouvoir anticiper les difficultés qui pourraient survenir », explique le ministre.
Une autre initiative est le prix d’excellence de la gouvernance et de la performance, qui constitue une incitation positive à améliorer la gouvernance au sein des entreprises. En matière de contrôle, Moussa Sanogo a rappelé qu’aucune entreprise ne peut rester plus de trois ans sans subir un audit, qui peut être comptable, de gestion, organisationnel ou encore une mission de réduction des coûts.
Concernant le fonctionnement des organes d’administration, les entreprises doivent produire un bilan de gouvernance. Elles disposent toutes d’un comité d’audit et de gestion des risques et sont dotées d’un mécanisme d’autoévaluation du conseil.
En ce qui concerne le renforcement des capacités des organes d’administration, de nombreuses formations ont été initiées. Ainsi, 452 administrateurs ont été formés lors de deux éditions organisées avec l’INADCI, les directeurs généraux et leurs adjoints ont suivi une formation avec HEC Paris, et près de 160 administrateurs membres des comités d’audit ont été formés avec MDE Business School.
Pour conclure, le ministre Moussa Sanogo a souligné que toutes ces initiatives contribuent de manière significative à l’amélioration des conditions de vie des populations, en particulier les femmes, qui jouent un rôle essentiel dans l’établissement d’une croissance inclusive et durable.
Emmanuel Akani