Dans l'entretien qu'il nous a accordé, le premier responsable de la Direction de l'Apprentissage et de l'insertion professionnelle (DAIP), Tuo Nangalourou David revient sur le dispositif innovant mis en place en faveur de l’apprentissage traditionnel.
Dans le cadre de l’Ecole de la deuxième chance vous avez développé le Programme de valorisation de l’apprentissage traditionnel. Peut-on savoir qu’est-ce que "l’apprentissage traditionnel" et en quoi consiste ce programme de valorisation ?
Le Programme de valorisation de l’apprentissage traditionnel constitue l’un de nos programmes phares. Ce programme concerne des jeunes qui après avoir travaillé auprès de certains artisans chevronnés, disposent de compétences avérées, mais qui malheureusement, ne disposent d’aucun parchemin pour attester de leurs compétences. Ce programme va leur permettre de prendre part à un examen de fin d’apprentissage national, qui sera sanctionné par un certificat de qualification au métier. 25 000 jeunes sont déjà enrôlés sur l’ensemble du territoire afin de prendre part à cet examen. Tout est en train d’être mis en place au niveau des outils de suivi et d’encadrement, en vue d’organiser l’examen en début d’année 2025.
On a entendu dire que cette initiative, qui vise à doter les apprentis dans les ateliers, garages, salons, de diplômes, pourrait s’étendre aux patrons, les maîtres d’apprentissage, maîtres artisans. Qu’en est-il réellement ?
Aussi vrai que ces jeunes disposent de compétences, force est de reconnaître qu’ils le doivent à leurs "patrons". Nous avons estimé que pour rester cohérent avec nous-mêmes, ces patrons méritaient eux aussi une reconnaissance de leurs acquis. Ainsi avons-nous mis en place le programme de la validation des acquis de l’expérience. C’est un examen national qui va être fait pour apprécier de façon pratique la correspondance des compétences du patron dans l’ordre des diplômes que nous délivrons. Pour un patron de garage par exemple, à l’issue de l’examen, s’il est avéré qu’il a des compétences de CAP, on va lui délivrer un diplôme de CAP, si c’est le BT, on lui délivrera le BT, ainsi de suite. Ce sont 1600 patrons artisans déjà enrôlés dans le programme. Les examens sont prévus pour démarrer à partir du mois de juin.
A côté de ces deux programmes, nous avons celui de la formation par apprentissage avec les adolescents en abandon scolaire à partir de la classe de CM2 mis en place avec le concours de l’UNICEF, en rapport avec les offres alternatives de formation. Il est destiné à des jeunes âgés d’au moins 14 ans. Ceux-ci sont placés auprès des artisans pour apprendre le métier. Ce programme leur offre la possibilité de s’insérer soit dans une formation continue, soit dans la vie active. 2 000 jeunes ont été recrutés pour ce programme.
Avez-vous un message pour les nombreux jeunes désireux de s’engager dans vos programmes ?
Nous voulons rappeler que dans le cadre du Programme Social du Gouvernement (PS Gouv), le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage a mis en place "l’Ecole de la deuxième chance", qui vise à former d’ici 2030, un million de jeunes avec un certain nombre d’objectifs intermédiaires sur les différentes composantes. Les programmes mis en place sont ouverts à tous les jeunes. Nous les invitons à visiter régulièrement le site internet de la DAIP : www.daip.ci et celui du ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage www.formation-professionnelle.gouv.ci afin de s’approprier les différents programmes qui sont lancés.
CICG