L’accès à l’eau potable était une préoccupation majeure pour les populations d’Akeikoi (commune d’Abobo) il y a quelques années. La raréfaction de l’eau a durablement affecté les ménages, rendant le quotidien des femmes plus difficile.
Des bidons vides de 20 litres abandonnés sur la véranda de Hamilton Koua sont les vestiges de la rareté de l’eau potable dans les foyers il y a quelques années. Ce matin du mercredi 05 juin 2024, son épouse, N'guessan Marie Michèle, ménagère à Akeikoi, ouvre son robinet. L’eau coule à flot dans sa bassine. Son visage s’illumine, le manque d’eau est un vieux souvenir. Elle témoigne : « Je vis à Akeikoi depuis 2017. L’accès à l’eau potable était un parcours de combattant. Aujourd'hui avec les travaux, tout va bien ». Et de renchérir : « Ma voisine qui ne supportait plus de porter l’eau sur la tête a dû déménager dans un autre quartier pour fuir cette situation de précarité ».
Déborah Obin, élève au lycée d’Abobo raconte à son tour son infortune. « Je me levais parfois à 02 heures du matin pour recueillir l’eau dans des bidons. En plus nous étions exposés à des agressions physiques. Je ne souhaiterais plus revivre cette souffrance due à la quête d’eau potable à Akeikoi », confie-t-elle.
Je louais les services d’un tricycle pour me ravitailler en eau potable. J'achetais 10 bidons par jour, ce qui me revenait à 500 FCFA, souligne Alidou Cissé, blanchisseur.
La commerçante Bamba Makani, quant à elle, profite du retour de l’eau dans les ménages. Ses activités sont florissantes. « Depuis que l’eau coule dans nos robinets, mon mari m’a offert un second congélateur pour vendre des jus de fruits. Ce commerce me permet de l’aider à faire face aux charges familiales », explique-t-elle.
Le gouvernement qui est à l’écoute des populations a engagé des travaux structurants de canalisation et de pose de tuyaux pour mettre fin à leur calvaire. Cette action s’inscrit dans le cadre du projet de l’Amélioration des performances techniques et financières du secteur de l’eau potable (APTF) qui permettra, à terme, de rendre l'eau potable disponible dans le grand Abidjan à plus de 95%.