Abidjan- Le plan d’action élaboré par la Côte d’Ivoire face au changement climatique et contenu dans ses contributions déterminées au niveau national (CDN) est évalué à environ 13.000 milliards FCFA, a annoncé jeudi 12 septembre 2024 à Abidjan, le ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Assahoré Konan Jacques.
M. Assahoré s’exprimait à l’occasion de l’atelier de présentation du portefeuille national de projets prioritaires aux acteurs du secteur privé et aux différents partenaires techniques et financiers. Il a toutefois fait remarquer que ce montant qui est au-dessus des capacités de la Côte d’Ivoire. « Le président de la République m’a mandaté de tout faire pour mobiliser les partenaires afin de nous accompagner dans la recherche des financements pour faire face à ces engagements », a-t-il indiqué.
La première étape de ce travail a été d’élaborer un portefeuille de projets à présenter aux partenaires pour solliciter leur accompagnement dans sa finalisation et accompagner le gouvernement dans la recherche de financement. Le ministre a ajouté que les engagements climatiques du pays ont indiqué plusieurs projets en termes d’atténuation et en termes d’adaptation.
Il a relevé que l’atténuation vise à réduire les émissions à effet de gaz de serre tandis que l’adaptation permet de renforcer la résilience des populations. « Sur ces deux aspects, le portefeuille que nous avons élaboré contient des projets spécifiques qui vont dans le sens de l’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés, qui est de réduire de 30,41% de nos émissions de gaz à effet de serre et surtout de renforcer la résilience des populations », a-t-il assuré.
Selon Jacques Assahoré, ce portefeuille de plus de 300 projets, est composé de 53 projets bancables repartis en six programmes prioritaires, soit 18% des projets, 134 projets disposant de notes conceptuelles, ainsi que 128 idées de projets. « Le gap, nous allons le combler en cherchant les financements pour faire les études afin de les rendre bancables », a-t-il indiqué, en remerciant les partenaires techniques pour leur accompagnement.
Le représentant résident adjoint Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Côte d'Ivoire, Gaël Olivier, s’est félicité du travail abattu par le ministère de l’Environnement qui a mené tout un processus pour arriver à ce portefeuille de projets. « Ça été un projet participatif, inclusif où, tous les ministères sectoriels ont participé, et puis la société civile, le secteur privé et tous les partenaires », a-t-il exprimé.
Selon lui, tout cet exercice permet de consolider et d’intégrer toutes les actions. « On sait qu’elles sont transversales et nous tous on est concerné par l’action climatique et donc c’est un effort collectif de tout le gouvernement et tous les partenaires pour appuyer l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. On est très heureux d’être associés pour soutenir et faire le maximum pour pouvoir appuyer techniquement et mobiliser les ressources financières justement pour que ces défis soient relevés pour la Côte d’Ivoire », a-t-il conclu.
Pour la première secrétaire cheffe de coopération à l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne en Côte d’Ivoire, Dr Maya Schmaljohann, ce portefeuille est une très bonne base pour discuter avec le secteur privé ainsi que toutes les parties prenantes pour voir comment soutenir au mieux le pays.
« Maintenant, c’est le temps pour entrer dans les discussions pour voir où on peut se tenir et c’est bien que se soit une action transversale avec tous les ministères techniques. Cela pourrait entrer dans le nouveau plan national de développement qui doit être livré avec le changement climatique et les défis qui y sont », a-t-elle indiqué.
Comme la quasi-totalité des pays d’Afrique subsaharienne, les questions liées au changement climatique demeurent encore un défi substantiel pour l’économie ivoirienne. Le pays classé 144e pays vulnérable sur 169 selon le rapport 2023 sur le climat, de la Banque mondiale, fait face à une vulnérabilité et une sensibilité marquée aux variations et changements climatiques. Le pays risque de perdre 13% de son produit intérieur brut (PIB) et d’augmenter le nombre de personnes en situation de pauvreté de 1,63 millions.
gak/cmas