Abengourou (AIP)- Le projet de renforcement de la participation de la société civile et de partenariat contre le paludisme a été présenté aux chefs traditionnels et aux membres du corps préfectoral de la région de l’Indénié-Djuablin, lors d'une réunion tenue mardi 17 septembre 2024 à la préfecture d’Abengourou.
La rencontre est initiée par le Réseau des organisations de lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire (ROLPCI), en collaboration avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), la Direction de la santé communautaire et de la promotion de la santé (DSCPS), et le projet Population services international/Stop Djékoidio (PSI/SD).
Elle a réuni les membres de la délégation régionale de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire (CNRCT-CI), avec à sa tête le roi du Djuablin, Nanan Tigori Gnamin, le directeur régional de la Santé, Adjoro Doffou Joël, les directeurs départementaux de la Santé et les coordonnateurs des activités communautaires (CAC).
Le président du ROLPCI, Justin Satana, a exposé les grands axes du projet de mobilisation communautaire et de collaboration renforcée avec les chefs traditionnels. Il a présenté la lettre d’engagement de la CNRCT signée le 14 décembre 2021 à Yamoussoukro.
Selon M. Satana, cette initiative vise à mobiliser les communautés locales pour intensifier les efforts de prévention et de traitement du paludisme, en impliquant les leaders traditionnels dans la diffusion des messages de sensibilisation et l’organisation d’activités communautaires.
« Il s’agit notamment de l’assainissement du cadre de vie, d’amener les femmes enceintes à faire la consultation prénatale, et d’encourager les parents des enfants de moins de cinq ans à fréquenter les centres de santé en cas de fièvre afin d’éliminer le paludisme en Côte d’Ivoire », a-t-il précisé.
L’enquête démographique de la Santé en 2021 a révélé une faible utilisation des services de santé antipaludique. Le taux d’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide était de 59% chez les enfants de moins de 5 ans et de 64% chez les femmes enceintes. Seules 35% des femmes enceintes ont reçu au moins trois doses de traitement TPI pendant la grossesse. Ces résultats sont inférieurs à l’objectif de 80% fixé par l’OMS pour ces deux indicateurs.
Parmi les raisons de cette faible utilisation figurent les barrières socioculturelles. Ces éléments ont conduit le PNLP, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le projet PSI à adopter le plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2021-2025 révisé, mettant l’accent sur la mobilisation communautaire et l’engagement des rois et chefs traditionnels comme axe prioritaire pour le changement social des comportements.
Selon le rapport annuel sur les statistiques de la santé en 2022, malgré les progrès réalisés, l’incidence du paludisme était de 230% dans la population générale et de 493,65% chez les enfants de moins de cinq ans.
(AIP)
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