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Société Publié le lundi 23 septembre 2024 | AIP

Forêt classée de Bouaflé : Le ministre des Eaux et Forêts s'engage pour une solution pacifique (Feature)

© AIP Par Marc Innocent
Fourniture en eau potable: le Ministre de l`hydraulique visite les locaux de l`ONEP
Abidjan le 10 Août 2018. Laurent Tchagba, Ministre de l`Hydraulique, a visité, ce jour les locaux de l`Office National de l`Eau Potable (ONEP). Il s`est ensuite rendu au Laboratoire d`Analyse et de Contrôle de la Qualité de l`Eau (LACQUE). Photo: Laurent Tchagba, Ministre de l`Hydraulique

Bonon (AIP) - Le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, en déplacement à Bonon, samedi 21 septembre 2024, a trouvé une solution consensuelle avec les occupants de la forêt classée de Bouaflé.


L’émissaire du gouvernement, qui avait suspendu l’opération de déguerpissement entamée le 16 septembre, a réaffirmé devant les occupants venus massivement à la rencontre que le processus était temporairement arrêté.


« Aujourd'hui, nous sommes ici pour aborder la question de manière constructive. Je réaffirme que l’activité de déguerpissement est suspendue. Avec les autorités préfectorales et les élus, nous allons établir un état des lieux des populations impactées. Cependant, je ne peux pas accepter que ceux qui occupent illégalement des terres demandent à y être rétablis », a-t-il averti.


Le ministre a promis poursuivre les efforts de sensibilisation avec ses services, le corps préfectoral et les élus, afin de garantir que les décisions prises ensemble soient correctement mises en œuvre jusqu’à parvenir à une libération totale de cette forêt classée par le dialogue.


Rapport du préfet de Bonon au ministre des Eaux et Forêts


Faisant le point de la situation à l’émissaire du gouvernement, le préfet du département de Bonon, Ogou Yapi, a précisé que l’opération de déguerpissement avait débuté le 16 septembre. Il a tenu à rappeler qu'avant cette opération, des campagnes d'information et de sensibilisation avaient été menées à l'intention des populations concernées, qui étaient conscientes de leur situation illégale, la dernière ayant eu lieu le 17 juillet par les autorités administratives et les agents de la Société de développement des forêts (SODEFOR).


« La SODEFOR a mené des campagnes d'information et a adressé des mises en demeure aux campements concernés, ainsi qu'aux structures étatiques, notamment aux écoles. Malgré cela, certaines populations choisissent de ne pas écouter les avertissements de l'État », a relevé l’autorité administrative.


Il a indiqué que l'opération avait débuté dans le calme, sauf à Toussakro, où des agents ont été attaqués, entraînant des tirs de sommation pour se défendre. L'un des agresseurs a été blessé et a été pris en charge par les services de santé.


Il a également informé que parmi les 42 campements identifiés, seuls 12 avaient été touchés pour l'instant, ajoutant qu’en collaboration avec la direction régionale de l’éducation nationale, des mesures étaient en cours pour intégrer dans d’autres écoles les élèves impactés.


« Il est important de souligner que personne n'a rapporté de conditions indécentes d'hébergement pour les personnes déplacées. Nous restons en contact avec les autorités de sécurité pour garantir que la situation soit gérée de manière adéquate. Nous poursuivrons nos efforts pour que les populations se retirent pacifiquement de ces zones sensibles », a rassuré l’autorité préfectorale.


Il a rappelé qu’environ 15 000 hectares de la forêt classée, sur près de 40 000 hectares, avaient été cédés aux populations en 1974 pour leurs activités agricoles. Cependant, certaines de ces populations ont vendu ou exploité leurs terres, entraînant une pression sur les 20 350 hectares restants, que l'État s’efforce de protéger.


Le préfet a également souligné que la SODEFOR avait observé une pénétration accrue des infiltrés dans ces terres protégées, souvent pour produire du charbon de bois, ce qui nuit gravement à l'environnement. Les agents de la SODEFOR, dans l’exercice de leur mission régalienne, ont même été attaqués lorsqu'ils tentaient d'effectuer des patrouilles de contrôle, incidents qui sont documentés par des images.


« Les agents se heurtent à des actes d'intimidation, notamment lorsque des populations tentent de protéger des exploitations illégales. Actuellement, environ 10 000 hectares reboisés sont en danger en raison de ces destructions », a déploré l’autorité administrative.


Face à cette situation, le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, a appelé à la responsabilité collective et au respect de l'environnement de la part des occupants de la forêt classée de Bouaflé, promettant de poursuivre les efforts de sensibilisation avec ses services, le corps préfectoral et les élus, afin de s’assurer que les décisions prises ensemble soient correctement mises en œuvre.


Appel à la responsabilité collective


Laurent Tchagba a lancé un appel à une réflexion commune pour que les populations des campements non impactés prennent les mesures nécessaires pour quitter la forêt. Cela permettra d'atteindre les objectifs de protection de l’environnement et de restauration du couvert forestier, qui visent à doubler la superficie des forêts, passant de trois millions à six millions d’hectares d’ici 2030.


Le ministre a exprimé son indignation face à des affirmations circulant sur les réseaux sociaux, selon lesquelles l'opération serait dirigée contre un groupe ethnique spécifique, en l'occurrence les Baoulé.


« J’ai été surpris de voir cette action utilisée à des fins politiques, en prétendant que nous traquons les Baoulé. Cette forêt classée abrite également d'autres communautés, notamment des Burkinabè, des Gouro, des Sénoufo et des Malinké. Il est inacceptable d’affirmer que notre action vise spécifiquement les Baoulé », a-t-il déclaré avec fermeté.


Il a rappelé aux députés qu'en tant que représentants du peuple, il était de leur devoir de se rapprocher des services compétents pour obtenir des informations précises, plutôt que d’utiliser la situation à des fins politiques.


Au nom des populations, le député Trazié Bi Guessan, représentant la circonscription de Bonon-Zaguieta, a exprimé sa gratitude envers l’émissaire du gouvernement pour avoir établi un cadre de dialogue constructif.


« Nous tenons à exprimer notre gratitude au ministre des Eaux et Forêts pour sa disposition au dialogue. Il a même constitué une équipe de travail, avec laquelle nous allons désormais collaborer étroitement pour trouver une solution consensuelle. Nous ne sommes pas opposés au déguerpissement de nos concitoyens, mais cela doit s’effectuer dans un cadre de dialogue », s’est-il réjoui.


Le préfet de la région de la Marahoué, préfet du département de Bouaflé, Gombagui Gueu Georges a pris part à cette rencontre.


Les célèbres artistes musiciens, Yodé et Siro, ont réalisé près de 100 hectares de reboisement en 2023 et 2024 avec les populations de Daloa et de Bonon dans ce patrimoine national de Bouaflé situé dans la localité de Bonon.


(AIP)


bsp/fmo

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