Le lancement de la Semaine régionale de la planification familiale à Bondoukou, le jeudi 26 septembre 2024, a marqué un moment important pour la sensibilisation à la santé reproductive et au développement des jeunes en Côte d’Ivoire.
Cet événement, initié par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a vu la participation active de sa Représentante Résidente, Cécile Compaoré Zoungrana, ainsi que d'autres acteurs locaux et universitaires.
Une des activités marquantes de cette journée a été la table ronde organisée à l’Université de Bondoukou axée sur un thème d’une grande pertinence : « Jeunes, santé et développement : vers une captation du dividende démographique ».
Un espace de dialogue autour de la jeunesse et de la santé
Cette table ronde, qui a réuni des étudiants, des experts, et des universitaires, a offert un cadre privilégié pour échanger sur les enjeux liés à la jeunesse, la santé et le développement. Modérée par le docteur Adama Ouattara, professeur à l’Université de Bondoukou, elle a permis de mettre en lumière les défis auxquels sont confrontés les jeunes en matière de santé reproductive, ainsi que les opportunités qu’une bonne gestion de ces questions peut offrir en termes de développement socio-économique.
Le thème du dividende démographique a été au centre des discussions, avec une attention particulière portée à la manière dont les jeunes peuvent jouer un rôle clé dans la transformation sociale et économique de la région.
Selon Cécile Compaoré Zoungrana, la planification familiale est l'un des leviers essentiels pour permettre aux jeunes de participer pleinement à cette dynamique. « Si les jeunes sont en bonne santé et bien informés, ils seront mieux armés pour contribuer au développement de leur communauté et de leur pays », a-t-elle affirmé.
Des interventions expertes et des témoignages édifiants
La table ronde a été organisée en cinq panels distincts, chacun animé par des experts en santé, en démographie, et en développement. Ces intervenants ont apporté des perspectives variées sur des sujets aussi divers que la santé sexuelle et reproductive des jeunes, l'accès aux services de planification familiale, et l'importance de l'éducation dans la lutte contre les grossesses précoces.
Parmi les experts présents, le docteur Adou Tamiah, spécialiste sociologie, a souligné les défis liés à l'accès des jeunes aux services de santé reproductive dans les zones rurales comme Bondoukou. Selon elle, « les infrastructures de santé sont souvent éloignées des zones habitées par les jeunes, et beaucoup d'entre eux manquent d’informations adéquates sur les options de planification familiale disponibles ».
Un autre panéliste, l’ex directeur régional de la jeunesse du Gontougo, Banassi Souleymane a insisté sur l'importance de la capture du dividende démographique, en expliquant que « la jeunesse représente un potentiel considérable pour la Côte d'Ivoire, mais pour en tirer parti, il est important d’investir dans leur santé, leur éducation et leur emploi ». Il a ajouté que la planification familiale joue un rôle stratégique dans la maîtrise de la croissance démographique et la promotion du bien-être des populations.
En plus des contributions théoriques des experts, un témoignage poignant a été présenté par un jeune entrepreneur. Il a partagé son expérience personnelle. Il a insisté sur l’importance de l’éducation à la santé dès le plus jeune âge, afin de briser les tabous et les fausses croyances encore très présentes dans les communautés.
Un appel à la responsabilité des jeunes
À la fin des discussions, Cécile Compaoré Zoungrana a pris la parole pour féliciter les panélistes et les participants. Elle a exprimé sa satisfaction quant à la qualité des échanges et a souligné l'importance du rôle des jeunes dans la captation du dividende démographique. « Vous, les jeunes, êtes les piliers du futur de ce pays. Il est essentiel que vous preniez en main votre santé et que vous soyez des acteurs responsables du développement de vos communautés », a-t-elle déclaré.
Son intervention a été particulièrement marquée par un appel à la responsabilité des jeunes en matière de santé reproductive. Zoungrana a encouragé les étudiants présents à ne pas hésiter à se tourner vers les services de planification familiale disponibles et à se renseigner auprès des structures de santé locales. Elle a également insisté sur la nécessité pour les jeunes d’adopter des comportements responsables afin de contribuer activement au développement de la région.
Le soutien des autorités universitaires
La présence du Vice-président de l’Université de Bondoukou, Sié Justin SIB, a renforcé l’importance de cette initiative pour la communauté universitaire locale. Il a salué l'engagement de l’UNFPA et de ses partenaires dans la promotion de la santé des jeunes et a réaffirmé la volonté de l’université de collaborer avec les autorités sanitaires pour favoriser l’accès des étudiants aux services de santé reproductive.
On peut le dire, cette table ronde, organisée dans le cadre de la Semaine régionale de la planification familiale, a permis de souligner l'importance des investissements dans la jeunesse pour assurer un avenir prospère à la Côte d’Ivoire. Les discussions ont mis en lumière non seulement les défis, mais aussi les opportunités offertes par la santé reproductive pour contribuer au développement socio-économique du pays.
JB
