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Économie Publié le mercredi 27 novembre 2024 | Abidjan.net

Côte d'Ivoire : la Direction Générale des Financements (DGF) remporte le prix du meilleur gestionnaire de risque souverain de 2024

© Abidjan.net Par DR
M. Lanciné Diaby, Directeur Général de la Direction Générale des Financements (DGF)

La Direction Générale des Financements (DGF) de Côte d’Ivoire remporte le prix du Meilleur Gestionnaire de Dette Souveraine au Monde de l’année, prix décerné par le prestigieux magazine financier international RISK.


La liste des gagnants des autres catégories, annoncée lors de la soirée de remise des prix qui s’est déroulée dans la soirée du Mmardi 26 Novembre 2024 à Londres, inclut des institutions financières de premier plan telles que UBS, JP MORGAN, BLACKROCK, BNP PARIBAS, BANK OF AMERICA.


L'émission obligataire de 2,6 milliards de dollars (1625 milliards FCFA) réalisée par la Côte d'Ivoire en janvier dernier a été un véritable coup d'éclat. Il s'agissait du plus important emprunt jamais réalisé par un pays d'Afrique subsaharienne. Cette émission, la première en dollars américains depuis 2017 pour la Côte d'Ivoire, était associée à un swap de devises visant à réduire le risque de change par rapport au franc CFA, arrimé à l'euro. Il s'agissait également du premier emprunt obligataire ivoirien intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).


Ce succès commercial découle du nouveau programme de prêt conclu par le pays avec le Fonds monétaire international (FMI) en mai 2023. Dans le cadre de ce programme, la Côte d'Ivoire s'est engagée à examiner des mesures susceptibles d'améliorer la viabilité de sa dette.


Deux priorités principales ont ainsi émergé pour la Direction Générale des Financements, une agence placée sous la tutelle du ministère des Finances ivoirien. La première consistait en une opération de gestion du passif visant à remplacer et à refinancer la dette existante, y compris environ 1,2 milliard d'euros (1,3 milliard de dollars) de prêts commerciaux à court terme. Ces prêts, à taux majoritairement variables, étaient devenus plus onéreux en raison de la hausse des taux d'intérêt. La seconde priorité concernait l'appétence des investisseurs pour l'émission d'obligations en dollars plutôt qu'en euros.


Après une longue absence du marché public - le pays n'avait émis aucune obligation en devises étrangères depuis 2021 - la DGF a entrepris une série de rencontres avec des banques afin de sonder la demande pour une nouvelle dette. Cela incluait une tournée de promotion non officielle en novembre dernier, au cours de laquelle des responsables de l'agence ont rencontré des investisseurs potentiels à Londres, Boston et New York.


« Nous voulions renouer le contact afin de nous assurer de leur intérêt pour soutenir une nouvelle émission, et nous voulions également mieux comprendre la structure idéale que le marché accueillerait favorablement », explique Lanciné Diaby, directeur général de la DGF.


À l'instar de nombreux pays souverains émergents, la Côte d'Ivoire a été obligée de reporter l'émission publique d'obligations en devises étrangères après la hausse des taux d'intérêt aux États-Unis et en Europe en 2022. En effet, en Afrique subsaharienne, aucune émission publique en devises étrangères n'a eu lieu après avril 2022, et ce pendant toute l'année 2023.


Dans ce contexte, l'ampleur de l'opération de cette année, d'un montant de 2,6 milliards de dollars en deux tranches, a surpris même certains au sein de la DGF, explique M. Diaby.


« Je pense que par le passé, nous n'avons jamais dépassé la barre des 1,8 milliard de dollars en termes de taille des Eurobonds précédents, il y avait donc un certain scepticisme en interne sur l'objectif », confie-t-il.


Finalement, l'optimisme de la DGF s'est avéré justifié, l'émission ayant été sursouscrite de 300 %, un nombre important de nouveaux investisseurs rejoignant la base d'investisseurs existants du pays.


Outre le financement budgétaire, l'opération a permis à la Côte d'Ivoire de remplacer des prêts bilatéraux assortis de taux moyens proches de 9 % par deux nouveaux emprunts obligataires à coupon combiné de 6,6 %. De plus, le pays a lancé un appel d'offres pour les obligations en circulation arrivant à échéance en 2025 et 2032, acceptant environ 88 % des offres pour les titres à court terme en circulation et 60 % pour les obligations à plus long terme, pour un total légèrement supérieur à 500 millions d'euros (327 500 000 000 FCFA).




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