La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé sa vive préoccupation face à des accusations portées contre le Nigéria et d’autres États membres, les accusant prétendument de parrainer le terrorisme. Dans un communiqué officiel publié le jeudi 26 décembre 2024, la Commission de la CEDEAO a catégoriquement réfuté ces allégations, qu’elle juge non fondées et contraires aux efforts constants de la région pour promouvoir la paix et la sécurité.
Dans un communiqué lu à la télévision d’État Nigérienne dans la nuit de jeudi 19 à vendredi 20 décembre, le ministère des Affaires étrangères avait déclaré sans citer la France: "En dépit des efforts de normalisation des relations, il est regrettable de constater que le Nigeria n'a pas renoncé à servir de base arrière à la déstabilisation du Niger en complicité avec certaines puissances étrangères et les dignitaires de l'ancien régime auxquels il offre un refuge".
D'après la télévision d’État nigérienne vendredi, Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères du Niger, issu du régime militaire, a convoqué mercredi la chargée d'affaires de l'ambassade du Nigeria, qu'il a accusé de "servir de base arrière" pour le "déstabiliser". Le Nigeria a également démenti être "responsable de l'attaque contre le pipeline pétrolier Niger-Bénin le 13 décembre 2024, à Gaya, dans la région de Dosso" au Niger, qui aurait été perpétré par "le groupe terroriste Lakurawa", des jihadistes.
''Depuis plusieurs années, le Nigéria s’est imposé comme un acteur clé dans la lutte contre l’instabilité en Afrique de l’Ouest et au-delà. À travers son leadership dans la Force Multinationale Mixte (MNJTF), le pays a enregistré des succès notables dans la lutte contre les groupes armés terroristes, contribuant à la stabilité de la sous-région.'', indique ce communiqué.
La CEDEAO a salué l’engagement constant du Nigéria en faveur de la paix, soulignant que ses initiatives démontrent clairement sa volonté de protéger les populations de la région et de renforcer la coopération régionale en matière de sécurité. “Un pays aussi généreux et engagé envers ses voisins ne peut être qualifié d’État parrain du terrorisme”, a déclaré la Commission.
L’organisation sous-régionale appelle les États membres à privilégier le dialogue et la collaboration, tout en s’abstenant de formuler des accusations non étayées par des preuves. Ces allégations, selon la CEDEAO, risquent d’entamer la solidarité régionale et de détourner l’attention des véritables défis auxquels fait face l’Afrique de l’Ouest.
La CEDEAO a par ailleurs réaffirmé son engagement à travailler avec tous les États membres pour construire une région stable et prospère, loin des discours et actions qui pourraient semer la division.
Cyprien K.