1743 bénéficiaires sur un total de 2834 dûment inscrits au Bureau d’Accompagnement à la Reconversion des Militaires (BARM), ont été accompagnés, en vue du développement de leurs propres entreprises (1336), ou insérés dans les emplois salariés du secteur privé (158) et de la fonction publique (249) selon un rapport du BARM consulté par Abidjan.net ce lundi 30 décembre 2024.
Le premier responsable du BARM, Colonel Ake-danho Stéphane est revenu sur quelques chiffres clés de l’accompagnement à la reconversion des militaires, quatre années après la création de ce bureau.
« Le bilan est positif. C’est vrai qu’il y a beaucoup à faire, mais globalement les objectifs ont été atteints. L’objectif principal est de donner la possibilité aux militaires en fin de carrière de retourner à la vie civile avec moins de pression », a déclaré le Chef du BARM dans le rapport.
Le patron du BARM a aussi expliqué que l’adhésion au programme de reconversion est avant tout volontaire. Elle n’a donc pas un caractère obligatoire. Ainsi, tout militaire ou gendarme ayant quitté l’institution militaire dispose d’un délai de deux ans après son départ à la retraite, pour s’inscrire au BARM, afin de bénéficier d’un accompagnement (profilage, formations, élaboration de business plan, financement, de projets, etc…).
L’officier supérieur a précisé que tous les départs volontaires de l’armée ont eu droit à un pécule d’incitation d’une valeur de quinze (15) millions de FCFA. Cette somme aurait dû leur permettre d’entreprendre le métier de reconversion de leur choix, leur garantissant de ce fait, une retraite apaisée. Seulement face à certaines réalités du terrain, le BARM a décidé de travailler en synergie avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers. En vue d’un accompagnement optimal, des prêts sont désormais octroyés dans des conditions strictes aux candidats à la reconversion ayant opté pour l’auto-emploi.
Le fondement moral et légal de la reconversion des militaires a été présenté par ce rapport. Citant l’article 1er de la loi n°2016-1109 portant Code de la Fonction militaire, le Commissaire Colonel Bouadi Jérôme Ehonia a indiqué que ce statut « offre à ceux qui quittent l'état militaire, les moyens d'un retour à une activité professionnelle dans la vie civile et assure aux retraités militaires le maintien d'un lien avec l'institution ».
Conseiller technique chargé de la Défense au Conseil national de la sécurité (CNS) et auteur d’une thèse sur la reconversion des militaires, Dr Bouadi Jerôme ajoute que la reconversion des militaires revêt des enjeux importants à la fois, pour l’armée, pour la Société et pour l’Etat. Il s’agit entre autres : de vaincre la peur de la retraite, de renforcer le lien Armée-Nation et d’appuyer le développement économique et social de la Côte d’Ivoire.
Créé en 2018, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi de programmation militaire 2016-2020, le BARM a été mis en place afin de faciliter l’insertion à un emploi civil, des militaires ayant fait valoir leur droit à la retraite.
En vue du financement des actions du BARM, la République de Côte d’Ivoire et l’Agence Française de Développement (AFD) ont signé en août 2019 une convention relative au programme « Accompagnement à la Reconversion des Militaires » sur le Contrat de Désendettement et de Développement II (C2D2).
Il concerne 1250 anciens militaires éligibles (sur une cible de 5000), revenus à la vie civile depuis Décembre 2017, ayant touché un pécule incitatif et qui seront formés et accompagnés, à leur demande, vers le salariat ou l’entreprenariat.
Cyprien K.