L’Espace CERAE UEMOA à Abidjan a accueilli ce vendredi 31 Janvier 2025 un panel sur le rôle du secteur privé dans le financement des programmes de logements durables, dans le cadre de la conférence dédiée à l’impact du logement sur les économies des pays d’Afrique francophone.
Lors de cette rencontre, Siriki Sangaré, président de la Chambre nationale des promoteurs immobiliers de Côte d’Ivoire (CNPCI), a souligné l’urgence d’une industrialisation locale des matériaux de construction, d’un modèle de financement adapté et d’une implication accrue du secteur privé pour répondre aux défis du logement en Afrique.
Les experts présents ont unanimement reconnu que le secteur du logement joue un rôle majeur dans la croissance économique, l’urbanisation et la création d’emplois. Siriki Sangaré a rappelé que chaque logement construit génère en moyenne 5 emplois directs et 3 emplois indirects, illustrant ainsi son impact socio-économique.
Toutefois, il a alerté sur le déficit croissant en logements abordables, notamment en Côte d’Ivoire et dans plusieurs pays de la région. Face à cette situation, il a plaidé pour une approche intégrée, combinant financements innovants, industrialisation locale et incitations fiscales pour encourager les investissements privés.
Le principal frein à l’accès au logement en Afrique francophone demeure le manque de financements adaptés. En raison de la prédominance du secteur informel (plus de 80 % des travailleurs), l’accès au crédit immobilier reste limité pour une grande partie de la population.
La mise en place de mécanismes de financement flexibles, incluant la location-vente et des crédits à long terme à taux réduit.
La création de fonds de garantie, permettant aux banques d’accorder des prêts immobiliers plus accessibles.
L’un des points clés soulevés par Siriki Sangaré concerne la dépendance excessive aux matériaux importés, qui contribue à l’augmentation du coût des logements. Il a insisté sur la nécessité de développer une industrie locale des matériaux de construction, en exploitant les ressources naturelles disponibles (argile, latérite, bois, ciment, etc.).
Selon lui, une telle stratégie permettrait non seulement de baisser les coûts de production, mais aussi de créer des milliers d’emplois et de renforcer l’économie locale.
Siriki Sangaré a exhorté les entreprises privées à s’engager davantage dans la production de logements durables. Il a mis en avant les opportunités offertes par les innovations technologiques et les énergies renouvelables pour construire des logements de qualité à moindre coût.
Il a également souligné que les gouvernements doivent jouer un rôle facilitateur en mettant en place des politiques incitatives, notamment : Des exonérations fiscales pour les investisseurs dans le logement abordable.
En conclusion, Siriki Sangaré a insisté sur la nécessité d’une approche globale du logement, alliant développement économique, durabilité environnementale et inclusion sociale.
Il a rappelé que le logement ne doit pas être perçu uniquement comme une question d’habitat, mais comme un moteur de transformation économique pour l’Afrique.
JB
