Lors d'une conférence de presse tenue ce mardi 8 avril 2025, un collectif de militants du PDCI-RDA, regroupés au sein du « Collectif des militants pour le respect intégral des textes du PDCI-RDA », a exprimé de vives inquiétudes sur la gouvernance actuelle du parti et la préparation de la prochaine convention nationale, prévue le 16 avril prochain. Ils dénoncent un climat de tensions et de divisions à quelques mois de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
Les orateurs, membres du bureau politique et cadres du parti, ont pointé du doigt des décisions unilatérales, des exclusions controversées et une précipitation jugée dangereuse dans l'organisation de cette convention nationale, censée désigner le candidat du parti.
Parmi les griefs évoqués figurent notamment la convocation en discipline de Jean-Louis Guillaume, candidat déclaré à la primaire, perçue comme une tentative d’étouffer la concurrence interne ; l’assignation en justice du président du parti, dont la légitimité est contestée, créant une incertitude juridique à six mois du scrutin ; et la fixation précipitée de la convention au 16 avril, avec seulement quinze jours de préparation, un délai jugé insuffisant pour une consultation démocratique.
La principale polémique concerne la composition du comité électoral, confiée au président Thiam, lui-même candidat à la convention. Pour le collectif, cette situation pose un conflit d’intérêts flagrant. "Comment un candidat peut-il superviser le processus qui doit le départager de ses adversaires ?", s’interroge Dosso, porte-parole du collectif. "Nous exigeons un comité neutre, représentant toutes les sensibilités, pour garantir des primaires équitables." Le groupe réclame donc un report de la convention pour permettre une préparation sérieuse, un comité électoral indépendant co-construit avec les différents candidats, ainsi qu’une médiation des « sages » du parti pour éviter une fracture définitive.
Sans aller jusqu’à évoquer une scission, les militants avertissent : "Si nos demandes ne sont pas prises en compte, nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre l’avenir du PDCI." Une formulation qui laisse planer la possibilité de recours juridiques ou de mobilisations internes.
JB

