L’organisation panafricaine Paradigm Initiative, un dispositif de renforcement des capacités de la société civile et d'autres parties prenantes en collaboration avec la Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits de l’Homme (CIDDH) et Action Humanisme, a tenu une conférence de presse, le jeudi 17 Avril 2025 pour alerter l’opinion publique sur les atteintes croissantes aux droits numériques dans le contexte électoral.
Cette action, selon les initiateurs à l’approche de l’élection présidentielle d’Octobre, soulage les inquiétudes grandissantes autour des libertés numériques en Côte d’Ivoire.
Sous le thème '' Pour un environnement numérique électoral libre et sécurisé'', cette rencontre s’inscrivait dans le cadre du programme Digital Rights and Elections in Africa Monitor (DREAM). Objectif : tirer la sonnette d’alarme face à la prolifération de la désinformation, des discours de haine en ligne.
Sous forme de forum, l'événement a réuni un large éventail d’acteurs notamment les représentants de la Commission Électorale Indépendante (CEI), l’Autorité de Régulation des Télécommunications (ARTCI), le ministère de la justice et des Droits de l’Homme, des journalistes et les entreprises privées. Tous ont débattu des enjeux liés à la protection des droits numériques en période électorale avec plusieurs panels thématiques qui ont mis en lumière les défis et les opportunités du numérique.
Parmi les recommandations clés, les intervenants ont plaidé pour un plan d’action commun, une déclaration d’engagement intersectorielle, et un renforcement des mécanismes de vérification des faits, afin de contrer la manipulation de l’information.
Moussa Waly Sene, agent programme Afrique francophone de Paradigm Initiative, a exprimé sa vive préoccupation.
'' À l’approche des élections générales, nous observons une intensification des violations des droits numériques : surveillance abusive, arrestations de cyberactivistes, menaces de coupure d’Internet, et inégalités d’accès à l’information. Ces pratiques nuisent à la liberté d’expression et à la participation citoyenne '', a-t-il révélé.
Il a ajouté qu' ''il faut sensibiliser les parties prenantes nationales aux enjeux liés à la désinformation, aux discours de haine et à l’intégrité numérique durant les périodes électorales.
De même, encourager les synergies entre le gouvernement, les autorités de régulation, les entreprises technologiques, les médias, les partis politiques et la société civile pour garantir des élections paisibles'', a-t-il souhaité.
Les organisateurs ont adressé plusieurs recommandations concrètes notamment au gouvernement, d’assurer un accès ininterrompu à internet et de garantir que les mesures contre la désinformation ne deviennent pas des prétextes à la censure.
À la CEI, d’offrir un accès équitable et transparent à la liste électorale et aux outils numériques.
Aux médias, de renforcer les pratiques journalistiques responsables et de promouvoir la vérification des faits.
Gbenga Sesan, ancien Directeur exécutif de l'organisation, a conclu avec fermeté. ''Nous devons adopter une posture de vigilance. Les signaux sont au rouge. Ce message s’adresse à tous les acteurs politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition : il est impératif d’éviter les pratiques qui pourraient menacer la paix et la démocratie'', a-t-il prévenu.
EA