L‘école ivoirienne est dans la tourmente. Et les examens scolaires s‘en trouvent menacés. Que va décider la base de l‘IS MENA/METFP, ce jeudi, à l‘Assemblée générale organisée pour décider de la conduite à tenir après le séminaire de Bassam ? C‘est la grande interrogation.
Suite à la grève pour la prime incitative, elle a connu deux semaines de perturbation en pleine évaluation par le PASEC.
Finalement, la tension est descendue après que chacune des parties, syndicats et gouvernement s’est retrouvée autour de la table du dialogue pour une possibilité de garantir la paix à l‘école et répondre à la préoccupation des faitières d’enseignants et partant de tous les fonctionnaires qui guettent d‘un coin de l‘œil cette prime.
Après le séminaire de 3 jours à Grand Bassam, les 17, 18, et 19 avril 2025, entre syndicats et ministère de la Fonction publique et ministères techniques, selon le communiqué qui l‘a sanctionné « Sur instructions de monsieur le Premier ministre, chef du Gouvernement, ministre des Sports et du cadre de vie », des recommandations ont été mises sur papier. Ce communiqué, suite aux travaux dit ceci :« Au terme des travaux, un chronogramme pour l'examen de la question de la prime a été adopté. L'ensemble des activités définies par ce chronogramme de travail est prévu s'achever le 15 septembre 2025, date à laquelle les conclusions des travaux du Comité consultatif de la Fonction publique seront transmises au Gouvernement.
Ce chronogramme prévoit également une évaluation à mi-parcours de sa mise en œuvre, à la mi-août 2025, en vue d'apprécier les avancées enregistrées et de prendre en compte les contraintes éventuelles… » Il a été rendu public le mardi 21 avril après une rencontre avec l’ensemble des participants.
Le lendemain, la ministre Anne Ouloto, ministre d‘Etat, ministre de la Fonction publique laissait ceci sur sa page Facebook : « J’invite les syndicalistes à faire confiance au Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, un chef d’État qui sait agréablement surprendre. Rien ne doit susciter en vous désespoir ou panique.
Donnez la paix, donnez la quiétude, et vous verrez ! » La base est en ébullition depuis la fin des travaux. Les syndicalistes ne partagent pas l‘optimisme de leurs leaders syndicaux qui veulent donner une chance au Gouvernement estimant tenir le bon bout. Et pourtant font-ils l‘amer constat que le Gouvernement est resté sur des mots. « Aucune action concrète pour montrer sa bonne foi. Le camarade Assi Hyacinthe Dugarry est toujours en prison.
Nos salaires ont été sévèrement ponctionnés » font-ils remarquer sur les foras d‘enseignants. «Si le Gouvernement voulait montrer sa bonne volonté, c‘était au moins de libérer le camarade Dugarry et fermer les yeux sur les ponctions. Quand on veut faire quelque chose, il faut donner de bons signaux.
Nous avons suspendu la grève sur la base qu‘au moins quelque chose serait fait, mais à la vérité rien ne présage que nous obtiendrons gain de cause dans les mois qui viennent, on a juste gagné du temps avec », s‘insurgent certains enseignants. Comme quoi aucun signe à l‘horizon.
Au regard des conclusions du séminaire qui fixent la date du 15 septembre. Pour eux, cela traduit bien que le Comité d‘experts mis en place par la ministre Anne Ouloto dont les conclusions étaient attendues en février dernier n‘a, en vérité, rien fait. C‘est véritablement maintenant qu‘il se mettra au travail, tout ceci pour juste gagner du temps. La date d'achèvement des travaux étant fixée au 15 septembre, c'est à cette date, si tout se passe bien, que le Comité consultatif de la Fonction publique va remettre les conclusions au Gouvernement qui, à son tour, les analysera. On sera déjà en plein dans la période électorale. Les enseignants seront appelés à faire jouer leur fibre citoyenne…
JEAN PRISCA
