Le passage d'Elon Musk dans l'administration de Donald Trump touche à sa fin, après 129 jours mouvementés au cours desquels l'homme le plus riche du monde a sabré dans les dépenses publiques, déclenchant plusieurs controverses.
En début de semaine dernière, le milliardaire d'origine sud-africaine a remercié le président sur son réseau social X pour le temps qu'il a passé au département de l'efficacité gouvernementale (DOGE).
Trump a tenu une conférence de presse dans le bureau ovale avec M. Musk, au cours de laquelle il a déclaré qu'« Elon ne partait vraiment pas ».
« Je continuerai à rendre visite au président et à être son ami et son conseiller », a répondu M. Musk dans une mise au point qui ressemblait à un adieu.
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Bien que Musk n'ait duré qu'un peu plus de quatre mois en poste, il a mis le gouvernement fédéral sens dessus dessous, ce qui a eu un impact majeur à Washington et dans le monde entier.
Voici quelques-unes des traces laissées par le passage de Musk à la Maison-Blanche.
1. La tronçonneuse des dépenses publiques
Musk est arrivé à la Maison Blanche avec une mission : réduire autant que possible les dépenses publiques.
Il a d'abord fixé un objectif de 2 000 milliards de dollars, puis de 1 000 milliards de dollars et enfin de 150 milliards de dollars.
À ce jour, le DOGE affirme avoir économisé 175 milliards de dollars grâce à la vente d'actifs, à l'annulation de baux et de subventions, à "l'élimination des paiements indus et des fraudes", aux économies réalisées en matière de réglementation et à la réduction du nombre de travailleurs fédéraux (260 000).
Cependant, une analyse de la BBC a montré que des données supplémentaires sont nécessaires pour prouver ces chiffres.
Ces réductions ont provoqué à la fois le chaos et la controverse, y compris dans certains cas où des juges fédéraux ont interrompu des licenciements massifs et ordonné la réintégration d'employés.
Dans certains cas, le gouvernement a été contraint de revenir sur les licenciements.
Dans un cas notable, l'administration a interrompu en février le licenciement de centaines d'employés fédéraux de l'Administration nationale de la sécurité nucléaire (NSA), dont certains occupaient des postes sensibles liés à l'arsenal nucléaire américain.
Musk lui-même a reconnu à plusieurs reprises que les licenciements massifs entraîneraient inévitablement des erreurs.
« Nous ferons des erreurs », a déclaré M. Musk après que son ministère a confondu une région du Mozambique avec la bande de Gaza contrôlée par le Hamas lors de la suppression d'un programme d'aide.
« Mais nous agirons rapidement pour corriger toute erreur », a-t-il ajouté.
Les efforts de la DOGE pour accéder aux données ont également suscité la controverse. En particulier, la tentative d'accès aux systèmes confidentiels du département du Trésor contenant les informations privées de millions d'Américains.
Les sondages montrent que les réductions des dépenses publiques restent populaires auprès de nombreux Américains, même si l'image de Musk s'est dégradée.
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2. Politique et affaires
La présence de Musk à la Maison-Blanche a également soulevé des questions sur d'éventuels conflits d'intérêts, étant donné qu'il est un "employé spécial" non élu qui travaille pour des entreprises qui ont l'État pour client.
Son empire corporatif comprend de grandes entreprises qui font des affaires avec la Maison Blanche et des gouvernements du monde entier. SpaceX a conclu des contrats avec le gouvernement américain pour une valeur de 22 milliards de dollars, selon son PDG.
Certains démocrates ont également accusé M. Musk de profiter de sa position pour obtenir des contrats à l'étranger pour sa société de services Internet par satellite Starlink.
La Maison Blanche a été accusée d'aider les affaires de Musk en exposant des véhicules fabriqués par Tesla sur la pelouse de la résidence présidentielle.
Musk et Trump ont tous deux minimisé toute suggestion selon laquelle son travail avec le gouvernement était problématique d'un point de vue éthique.
3. Les États-Unis dans le monde
Le travail de Musk avec DOGE a été ressenti dans le monde entier, en particulier après que plus de 80 % des programmes de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) ont été supprimés et que le reste a été transféré au département d'État.
Les réductions menées par Musk et la DOGE faisaient partie d'un effort plus large de l'administration Trump pour aligner les dépenses américaines à l'étranger sur son approche « America First ».
Les coupes dans l'agence - chargée de tâches telles que la détection de la famine, les vaccinations et l'aide alimentaire dans les zones de conflit - ont rapidement eu un impact sur des projets tels que les cuisines communautaires au Soudan déchiré par la guerre, les bourses d'études pour les jeunes femmes afghanes fuyant les talibans et les cliniques pour transgenres en Inde.
Pendant des décennies, l'Usaid a également été un instrument crucial de la « puissance douce » des États-Unis dans le monde, ce qui a conduit certains à considérer sa suppression comme un signe du déclin de l'influence des États-Unis sur la scène internationale.
4. Désinformation
Alors que Musk - et Trump - sont accusés depuis des années par leurs détracteurs de diffuser des théories du complot sans fondement, la présence de Musk à la Maison Blanche a clairement mis en évidence la façon dont la désinformation s'est infiltrée dans le discours aux plus hauts niveaux du gouvernement américain.
Par exemple, M. Musk a diffusé sur l'internet une théorie infondée selon laquelle les réserves d'or de l'Amérique auraient été discrètement volées à Fort Knox, dans le Kentucky. À un moment donné, il a émis l'idée de diffuser en direct une visite sur place pour s'assurer que l'or était en sécurité.
Plus récemment, M. Musk a propagé des rumeurs largement discréditées selon lesquelles la population blanche afrikaner d'Afrique du Sud serait confrontée à un « génocide » dans son pays d'origine.
Ces rumeurs ont fait leur chemin jusqu'au bureau ovale au début du mois de mai, lorsqu'une réunion visant à apaiser les tensions entre les États-Unis et l'Afrique du Sud a pris une tournure dramatique après que M. Trump a présenté au président sud-africain Cyril Ramaphosa des vidéos et des articles qui, selon lui, prouvaient les crimes commis à l'encontre des Afrikaners.
5. Divisions internes
Le travail de Musk au sein du gouvernement a également montré que, malgré les promesses publiques d'unité, il existe des tensions au sein de l'administration "Trump 2.0".
Alors que M. Trump a soutenu publiquement et à plusieurs reprises le travail du DOGE, la démarche de M. Musk a été marquée par des rapports faisant état de tensions entre lui et les membres du cabinet qui estimaient que les coupes budgétaires affectaient leurs agences.
À un moment donné, on a demandé à M. Trump si des membres de son cabinet avaient exprimé leur mécontentement à l'égard de M. Musk et il s'est adressé à la salle pour le leur demander. Personne n'a rien dit.
L'annonce du départ de M. Musk est intervenue le jour même où CBS, le partenaire américain de la BBC, a publié une partie d'une interview au cours de laquelle M. Musk s'est dit "déçu" par le "grand et beau" projet de loi de finances de M. Trump, qui comprend des allègements fiscaux de plusieurs milliards de dollars et la promesse d'augmenter les dépenses en matière de défense.
M. Musk a affirmé que le projet de loi "sapait" le travail de la DOGE pour réduire les dépenses, reflétant ainsi les tensions croissantes au sein du parti républicain sur la voie à suivre.
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