Le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE) a dressé le jeudi 14 août 2025 à Abidjan, le bilan du programme d’appui médical et financier aux femmes et filles souffrant de la fistule obstétricale, qui a permis de réhabiliter 60 bénéficiaires grâce à une prise en charge chirurgicale et un appui socio-économique, avec l’appui technique et financier du Centre de la CEDEAO pour le développement du genre (CCDG).
Représentant la ministre Nassénéba Touré à l’ouverture de l’atelier, le directeur de cabinet Moussa Diarassouba a salué l’engagement constant de la CEDEAO en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Il a rappelé que cette action s’inscrit dans la vision de « Côte d’Ivoire Solidaire » prônée par le président de la République, Alassane Ouattara, qui vise à éliminer la fistule obstétricale d’ici 2030, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD).
Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS 2021), environ 73 687 femmes vivent avec la fistule obstétricale en Côte d’Ivoire. Cette affection, provoquée notamment par des accouchements prolongés ou mal pris en charge, entraîne des fuites urinaires ou fécales, exposant les victimes au rejet social, à la stigmatisation et à la perte d’activité professionnelle.
La directrice-coordinatrice du Programme national de lutte contre les violences basées sur le genre (PNLVBG), Dr Kouamé Honorée Ghislaine, a indiqué que le projet avait poursuivi deux objectifs, à savoir offrir une prise en charge médicale complète, incluant la chirurgie réparatrice, et fournir un appui financier pour la réinsertion économique. « Les bénéficiaires ont retrouvé leur dignité et, pour beaucoup, une activité génératrice de revenus », a-t-elle souligné.
Le directeur adjoint du Bureau national CEDEAO, Sylla Minourou, a insisté sur la pertinence de cette initiative, fruit d’une collaboration entre le MFFE, le ministère de la Santé, l’ONG GFM3 (Génération femmes du 3ème millénaire) et le Centre régional Genre de la CEDEAO basé à Dakar.
Pour l’ancienne porteuse de fistule obstétricale, Dion Sandrine, l’opération a été une véritable renaissance. « Avant cette opération, j’étais isolée. Aujourd’hui, ma santé est stable et je me sens à nouveau intégrée », a-t-elle témoigné.
Organisé à l'hôtel "La rose blanche" situé à Cocody, l’atelier a permis d’identifier les acquis, les difficultés rencontrées et les perspectives pour renforcer la prévention, améliorer l’accès aux soins obstétricaux de qualité, et intensifier la lutte contre les pratiques néfastes telles que les mariages précoces et les mutilations génitales féminines, facteurs de risque de la fistule obstétricale.
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