L’obésité infantile, devenue un enjeu de santé publique mondial, a été au centre d’un enseignement post-universitaire (EPU) organisé à l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville, ce jeudi 28 août 2025. Médecins, nutritionnistes et chercheurs se sont réunis pour partager connaissances et stratégies de prévention, dans un esprit de collaboration interdisciplinaire visant à trouver des solutions concrètes.
Le mot officiel d’ouverture a été prononcé par le Pr Da Silva Hanouma, directrice médicale et scientifique de l’établissement. Elle a insisté sur la nécessité de considérer l’obésité comme une maladie à part entière, tout en évitant toute stigmatisation des patients.
Le Dr Soro, endocrinologue-pédiatre, a présenté le thème central : « Obésité, une menace pour la jeunesse ». Elle a rappelé que l’obésité résulte d’un déséquilibre entre apports et dépenses énergétiques et qu’elle progresse particulièrement chez les enfants et adolescents.
Quelques chiffres alarmants ont été partagés : la prévalence mondiale de l’obésité est passée de 4 % à 18 % en 40 ans. Chez les moins de 5 ans, le nombre de cas est passé de 2 millions à 42 millions. En Côte d’Ivoire, selon des études de l’OCRU, le surpoids et l’obésité touchent de plus en plus les enfants et adolescents, avec 34 % de jeunes présentant un excès de poids à l’Hôpital Mère-Enfant entre 2018 et 2022.
Les complications précoces de l’obésité, telles que diabète, hypertension, dyslipidémie, maladies cardiovasculaires et syndrome des ovaires polykystiques, ont également été abordées, avec un accent sur le risque que ces enfants restent obèses à l’âge adulte.
Le Dr Kassi, nutritionniste, a présenté les approches alimentaires et préventives. Il a souligné l’importance d’une alimentation équilibrée dès la vie intra-utérine, d’un allaitement approprié, de la diversification alimentaire, ainsi que de comportements familiaux et sociaux favorables. Une activité physique régulière et un suivi pédiatrique basé sur les courbes de croissance de l’OMS sont essentiels pour détecter et prévenir l’obésité dès le plus jeune âge.
La rencontre s’est conclue par un appel à la mobilisation collective : médecins, parents, éducateurs et décideurs politiques doivent s’engager pour freiner la progression de l’obésité infantile et protéger la jeunesse ivoirienne.
JB

