À l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale (JIFR), célébrée chaque 15 octobre, le Centre Ivoirien de Recherches Économiques et Sociales (CIRES) a organisé ce mercredi 15 octobre , à la bibliothèque de l’UFR-SEG de l’Université Félix Houphouët-Boigny, une rencontre consacrée au thème : « La femme rurale et le travail de soins non rémunéré ».
Une célébration placée sous le signe de la reconnaissance du rôle vital, mais souvent invisible, des femmes rurales dans le développement du pays.
Cette première édition nationale, organisée par le CIRES avec l’appui du Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) du Canada, a mis en avant un projet novateur : le projet TIKA, visant à réduire la charge de travail domestique des femmes rurales grâce à l’utilisation du four amélioré TIKA, un outil plus économique, écologique et efficace.
Mis en œuvre dans les régions du Tchologo, du Tonpki, du N’zi et du Lôh-Djiboua, le projet TIKA ambitionne d’améliorer les conditions de vie de 2 000 femmes rurales.
Grâce à ce four moderne, les utilisatrices passent moins de temps à collecter du bois et à préparer les repas, ce qui leur permet de se consacrer davantage à des activités génératrices de revenus.
« Ce projet s’inscrit dans une approche des trois R : Reconnaître, Réduire et Redistribuer le travail de soins non rémunéré », a expliqué le Dr Diarra Ibrahim, Directeur du CIRES, lors de la présentation officielle. Le four TIKA contribue également à la préservation de l’environnement et à la réduction des risques sanitaires liés à la fumée des cuissons traditionnelles.
La cérémonie a été marquée par plusieurs interventions de haut niveau, notamment celles du Professeur Ballo Zié, Président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, et de Son Excellence Madame Sandra Choufani, Ambassadrice du Canada en Côte d’Ivoire.
Les panels de discussion ont permis de croiser expériences de terrain et analyses institutionnelles.
Le premier panel, à caractère empirique, a donné la parole à des bénéficiaires du projet TIKA venues des régions du Lôh-Djiboua et du N’zi, ainsi qu’à la Présidente de la Fédération des Femmes du Vivrier de Côte d’Ivoire.
Le second panel, plus institutionnel, a réuni des représentants du Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant et du Ministère de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, autour des politiques publiques à adopter pour alléger le fardeau domestique des femmes rurales.
Au-delà des chiffres et des débats, cette journée a été un moment d’hommage à ces femmes de l’ombre, piliers silencieux des communautés rurales.
Elles cuisinent, cultivent, soignent et éduquent, souvent sans reconnaissance ni soutien économique. Leur contribution constitue ce que les chercheurs appellent le « socle invisible » du développement rural.
En donnant une voix et des solutions concrètes à ces femmes, le projet TIKA et la Journée internationale de la femme rurale entendent s'inscrire dans une même dynamique : celle d’une Côte d’Ivoire plus inclusive, équitable et reconnaissante du travail invisible qui soutient la nation.
JB
