Le site qu’une grande partie des Abidjanais redoutaient autrefois est devenu l’un des symboles les plus forts de la transformation écologique en Côte d’Ivoire. Sous l’égide du Ministère de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de la Salubrité, l’ONG Confrères Journalistes a conduit plusieurs membres de la corporation à la découverte du Parc Urbain d’Akouédo, érigé sur l’ancienne décharge qui fut pendant plusieurs décennies la principale plaie environnementale du District d’Abidjan.
Ce que les journalistes ont découvert ce samedi 6 décembre 2025 dépasse la simple réhabilitation. C’est une véritable renaissance urbaine qui positionne Abidjan dans la dynamique des métropoles engagées pour le développement durable.
Pendant plus d’un demi-siècle, le site d’Akouédo a accumulé plus de 53 millions de tonnes de déchets, menaçant les nappes phréatiques, la santé des populations et l’équilibre urbain. Mais en cinquante-cinq mois de travaux, l’État ivoirien et son partenaire technique PFO Africa ont relevé un défi que beaucoup jugeaient irréalisable. Le site a été sécurisé, drainé, étanchéifié, revégétalisé et équipé d’un système complet de captage et de traitement du biogaz. Une unité de cogénération permet aujourd’hui de dépolluer les lixiviats et de valoriser le biogaz, une première en Côte d’Ivoire.
En surface, ce qui n’était qu’une montagne de déchets s’est transformé en un paysage apaisant fait de forêts en croissance, de vastes pelouses, d’allées ombragées, d’aires de jeux, d’un lac artificiel, d’une fontaine et d’un plateau sportif moderne.
Pour Traoré Moussa, dit MT, président de l’ONG Confrères Journalistes, la visite fut un moment marquant. Il confie que l’air est désormais frais, qu’il n’y a plus d’odeurs ni de moustiques et que ce qu’il a vu représente une avancée majeure pour le pays. Rappelant que l’ONG compte aujourd’hui trois cent neuf journalistes, il souligne que cette sortie avait été soigneusement pensée pour instruire la profession et l’immerger dans un projet exemplaire de transition écologique. À l’endroit des confrères absents, il estime qu’ils ont eu tort de manquer cette visite, convaincu que ce parc deviendra un haut lieu d’attraction pour les populations.
Le Parc Urbain d’Akouédo a été conçu comme un espace polyvalent accessible à toutes les générations. La Maison de l’Environnement, bâtiment moderne entièrement dédié à la sensibilisation, accueillera expositions scientifiques, conférences, ateliers artistiques et programmes éducatifs sur les enjeux climatiques. Autour d’elle s’étendent des terrains de sport, des espaces de détente, des zones d’escalade, de grandes prairies destinées aux concerts et au cinéma en plein air, ainsi qu’une passerelle panoramique de six cent trente mètres traversant la forêt des géants et la forêt des palmiers. La fontaine monumentale est déjà devenue l’un des lieux les plus prisés des visiteurs.
La visite a également mis en lumière la place essentielle de la presse dans la sensibilisation aux questions environnementales. MT a rappelé que ces enjeux sont mondiaux et que les journalistes doivent s’en emparer pour mieux informer les citoyens. Selon lui, le travail de terrain et les comptes rendus contribueront à renforcer la prise de conscience collective, car vivre dans un cadre sain est l’un des fondements de la santé publique.
Plus qu’une infrastructure, le Parc Urbain d’Akouédo est devenu un symbole national. Il démontre que l’environnement peut renaître lorsque la volonté politique, l’expertise technique et l’engagement citoyen convergent. Entre détente, immersion écologique et échanges professionnels, cette visite organisée par l’ONG Confrères Journalistes marque un tournant dans la perception de la gestion des déchets et de la transition écologique en Côte d’Ivoire.
JB
