À l’occasion du 25ᵉ anniversaire de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les Femmes, la Paix et la Sécurité, la Chaire UNESCO “Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions” (CUEFPOD) a organisé, le 13 novembre 2025, à la Fondation EKY (Abidjan), une conférence à mi-parcours de la Campagne mondiale CREA-PAIX 2025-2026.
Placée sous le thème : « CREA-PAIX : 25 ans après la 1325, consolidons la paix par l’action communautaire », cette rencontre visait à dresser un bilan d’étape des actions menées depuis le lancement de la campagne, à renforcer la mobilisation citoyenne autour de la paix et à valoriser les partenariats qui ont fait de la Côte d’Ivoire une référence africaine en matière de gouvernance inclusive et de prévention des conflits.
Dans son propos liminaire, Madame l’ex Ministre Euphrasie KOUASSI YAO, Titulaire de la Chaire UNESCO « Eau, Femmes et Pouvoir de Décisions », est revenue sur le chemin parcouru depuis l’adoption de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2000 et l’élaboration, entre 2006 et 2008, du premier Plan d’Action National (PAN) africain pour sa mise en œuvre par la Côte d’Ivoire.
Elle a rappelé que ce PAN, conçu avec l’appui des partenaires onusiens, dont le PNUD et ONUFEMMES (UNIFEM à l’époque) a permis de poser les bases d’une diplomatie de la paix fondée sur l’égalité des chances femmes-hommes, la participation des femmes à la prévention et au règlement des conflits. « La Résolution 1325 n’est pas seulement un texte. C’est une boussole. Elle nous a conduits à repenser la manière dont nous incluons les femmes dans la prévention des conflits, la médiation et la reconstruction sociale », a souligné l’ex Ministre.
De ce socle normatif et politique sont progressivement nés plusieurs dispositifs majeurs, dont le Centre PAVVIOS en 2008, le Compendium des Compétences Féminines de Côte d’Ivoire (COCOFCI) en 2011, la Formation en Ingénierie du Genre (FIG) en 2018, et, plus récemment, le programme CREA-PAIX en 2019.
Lancé en 2019, le programme CREA-PAIX (Communautés Régionales pour l’Autonomisation et la Paix) incarne ce que Euphrasie Yao qualifie de « troisième voie/voix de la paix » : une paix durable portée par les communautés, à travers l’éducation, l’inclusion et l’action citoyenne.
Lors de la Conférence, Madame Kelly KANGA CHONOU, Responsable du programme, a présenté le bilan à mi-parcours de la Campagne mondiale 2025-2026.
CREA-PAIX est aujourd’hui présent dans 22 pays sur 4 continents (Afrique, Asie, Amérique et Europe), structuré dans 31 régions, porté par plus de 2 000 bénévoles et points focaux et articulé autour d’actions de conscientisation, de médiation communautaire, de formation à la non-violence et de campagnes digitales .
« CREA-PAIX, ce sont des femmes, des jeunes, des leaders locaux qui choisissent chaque jour de désamorcer les tensions, de dialoguer, de réparer le lien social. C’est la preuve qu’audelà des textes, la paix se construit à la base », a affirmé la Responsable Programme.
Une capsule vidéo a illustré ces engagements, montrant des actions de terrain dans les marchés, les quartiers, les écoles, les villages et les gares routières.
Panel de haut niveau : regards croisés sur 1325, CREA-PAIX et les défis à venir
Le temps fort de la Conférence a été un panel de haut niveau intitulé « Leadership, coopération et action communautaire pour la paix », modéré par M. Jean Cyrille BADO, Directeur de la Communication & des Relations Publiques de la CUEFPOD.
M. Yacouba DOUMBIA, Directeur des Programmes – ONU Femmes Côte d’Ivoire, représentant Madame la Représentante Résidente a salué le rôle pionnier de la Côte d’Ivoir. « L’expérience ivoirienne montre qu’un Plan d’Action National, lorsqu’il est porté par un leadership fort, transversale et ancré dans les réalités locales, peut devenir un véritable laboratoire de solutions pour la paix. CREA-PAIX en est aujourd’hui l’une des expressions les plus visibles. », a-t-il déclaré.
Interrogée sur les défis à venir, Euphrasie Kouassi Yao a insisté sur l’urgence d’investir dans les femmes, la jeunesse et dans l’éducation à la paix. « Nous faisons face à des tensions électorales, à la montée de l’extrémisme violent, à des fractures sociales profondes. Mais nous avons aussi une jeunesse créative, intelligente, des femmes porteuses de vie et résolument engagées qui veulent servir. Il nous revient de transformer ces défis en opportunités de paix durable, en faisant de la paix une compétence citoyenne enseignée, valorisée et vécue au quotidien. », a-t-elle déclaré.
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