À quelques jours du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025, prévue au Maroc à partir du dimanche 21 décembre, une vive inquiétude gagne les foyers ivoiriens utilisateurs de la Télévision numérique terrestre (TNT). En cause : l’impossibilité pour une large partie des téléspectateurs d’accéder à l’intégralité des 52 rencontres de la compétition sur les chaînes nationales gratuites, faute de décodeur et d’abonnement au bouquet payant Canal+. Décidemment la TNT ivoirienne est face au mur de l’exclusivité.
Pour la première fois depuis la création de la CAN, la Confédération africaine de football (CAF) a décidé que seule la moitié des matchs serait diffusée gratuitement sur les chaînes publiques et privées africaines. L’exclusivité de la retransmission complète du tournoi a été accordée au groupe français Canal+, une décision qualifiée d’unilatérale par plusieurs médias africains et qui suscite colère et incompréhension au sein de l’opinion publique.
Depuis plusieurs mois, une vingtaine de chaînes africaines ont engagé une bataille contre ce qu’elles considèrent comme une injustice, estimant que la CAF marginalise les diffuseurs locaux au profit d’un opérateur payant. Malgré des courriers de protestation et des démarches répétées, l’instance faîtière du football africain campe sur ses positions et refuse de céder les droits complets de diffusion aux télévisions africaines.
En Côte d’Ivoire, la grogne monte particulièrement chez les usagers de la TNT, qui rappellent qu’ils s’acquittent chaque mois de la redevance télévision. « Comment vivre pleinement notre CAN si nous ne pouvons voir que la moitié des matchs ? », s’indignent certains téléspectateurs. D’autres s’interrogent ouvertement : « À quoi sert la redevance télé que nous payons, si nous ne pouvons même pas suivre un événement africain d’envergure comme la CAN sur nos chaînes nationales ? »
De nombreux usagers dénoncent également un paradoxe. « On nous a présenté la TNT comme une révolution gratuite de la télévision, la fin des abonnements coûteux. Et aujourd’hui, pour voir les matchs décisifs, on nous renvoie vers Canal+ », déplorent-ils. Le coût du décodeur et de l’abonnement constitue en effet un frein majeur pour de nombreux ménages, dans un contexte économique déjà difficile.
Alors que la Côte d’Ivoire nourrit l’ambition de décrocher une quatrième étoile continentale, la perspective d’une CAN « à moitié vécue » fait planer une ombre sur l’ambiance festive habituellement associée à cette grande messe du football africain. Face à cette situation, de nombreux Ivoiriens appellent le gouvernement à intervenir afin de garantir un accès équitable et populaire à la compétition.
Selon des sources introduites, la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) et la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI) auraient entamé des négociations avec Canal+ pour obtenir les droits de diffusion des matchs manquants. Un espoir ténu, mais vivement attendu, pour que la CAN 2025 reste, comme toujours, un moment de communion nationale et de ferveur populaire.

