La capitale égyptienne accueille, les 19 et 20 décembre 2025, la deuxième Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie–Afrique. Cette rencontre diplomatique de haut niveau réunit les chefs et hauts responsables des ministères des Affaires étrangères de la Fédération de Russie et des États africains.
Pour la première fois depuis la création du Forum, cette conférence se tient sur le sol africain. Un choix symbolique, dans un contexte international marqué par la redéfinition des alliances et la montée en puissance du Sud global.
Institué en 2019, le Forum de partenariat Russie–Afrique s’est imposé comme le principal cadre de dialogue entre Moscou et le continent. Deux sommets l’ont déjà structuré : Sotchi en 2019 et Saint-Pétersbourg en 2023. La rencontre du Caire s’inscrit dans cette dynamique.
Dans un article publié à l’occasion de cette conférence, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dresse un état des lieux des relations russo-africaines et en esquisse les perspectives.
La diplomatie russe continue de fonder son discours sur l’héritage historique des relations avec l’Afrique. Sergueï Lavrov rappelle le soutien de l’Union soviétique aux luttes de libération nationale et à la décolonisation, ainsi que le rôle joué par Moscou dans l’adoption, il y a 65 ans, de la Déclaration des Nations Unies sur l’indépendance des peuples coloniaux.
Après l’effondrement de l’URSS en 1991, les relations entre la Russie et l’Afrique avaient connu un net recul. Une période que Moscou présente aujourd’hui comme révolue, au profit d’un nouveau cycle de coopération.
Membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Russie affirme accorder une attention particulière aux enjeux de paix et de sécurité en Afrique. Elle met en avant le principe des solutions africaines aux problèmes africains et son engagement dans le renforcement des capacités des États face aux menaces sécuritaires, notamment le terrorisme.
Sur le plan économique, Moscou souligne la hausse des échanges commerciaux avec l’Afrique, qui ont dépassé les 27 milliards de dollars, en nette progression par rapport à 2019. La Russie souhaite intensifier les échanges avec l’Afrique subsaharienne, faciliter l’accès des produits africains à son marché et développer les mécanismes de règlement en monnaies nationales.
Les autorités russes affirment également vouloir dépasser une relation fondée sur l’exportation de matières premières, en misant sur des partenariats dans l’énergie, les infrastructures, l’agriculture, le numérique et l’intelligence artificielle.
La présence diplomatique russe sur le continent continue de s’élargir, avec l’ouverture récente d’ambassades au Niger, en Sierra Leone et au Soudan du Sud. D’autres projets sont à l’étude, notamment en Afrique de l’Ouest.
Sur le plan agricole, Moscou rappelle avoir livré 200 000 tonnes de blé à des pays africains vulnérables, tout en affirmant sa volonté d’accompagner le développement des capacités locales. La formation constitue un autre axe majeur de la coopération, avec plus de 32 000 étudiants africains actuellement inscrits dans des universités russes.
Pour Sergueï Lavrov, la conférence ministérielle du Caire doit donner un nouvel élan au partenariat russo-africain et préparer la tenue du troisième Sommet Russie–Afrique prévu en 2026.
JB
