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Politique Publié le mardi 1 mars 2011 | Notre Voie

Prétendue livraison d’hélicoptères aux Fds : Ban Ki-moon veut justifier l’entrée en guerre de l’Onu

© Notre Voie
Les forces de L`ONU (ONUCI) patrouille la veille du 31 décembre 2010
Le Belarus a-t-il livré du matériel militaire dont trois hélicoptères de combat à la Côte d’Ivoire comme le prétend Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies ? La réponse n’a pas tardé à tomber. Elle est venue du gouvernement Belarus lui-même. «Le Belarus n’a jamais violé les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU», a réagi Andreï Savinykh, ministre des Affaires étrangères de pays de l’ex-Union soviétique. Qui n’a pas manqué de dénoncer une «possible campagne destructrice contre le Bélarus», rapporte l’agence France presse (Afp).

En effet, hier, le Secrétaire général des Nations unies a ouvertement accusé le Belarus de livrer du matériel militaire à Laurent Gbagbo. Il s’agirait, selon lui, de trois hélicoptères d’attaque et du matériel d’appui. La première livraison serait arrivée par avion tard dimanche à l’aéroport de Yamoussoukro et d’autres vols seraient prévus lundi, a précisé un porte-parole de Ban Ki-moon. Ce dernier juge d’ailleurs qu’il s’agit d’une «grave violation de l’embargo contre la Côte d’Ivoire qui est en vigueur depuis 2004».

Sans attendre donc, M. Ban Ki-moon a appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu pour évoquer la question.

Le Belarus ayant déjà démenti l’information, on aurait pu s’en tenir à cela. Pourtant, la réaction de Ban Ki-moon appelle des commentaires appropriés. Il y a quelques jours, nous nous interrogions sur la question de l’embargo sur les importations d’armes qui frappe la Côte d’Ivoire depuis 2004. Cet embargo était-il encore applicable dès lors que l’une des parties en conflit brandissait des menaces de recours à la force contre l’autre avec l’appui à peine voilé du représentant des Nations unies et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) ?

Au demeurant, il n’y a pas un seul jour qui passe sans que les rebelles ne reçoivent des livraisons d’armes et de munitions à Bouaké. De fait, l’aéroport de Bouaké, selon des informations récurrentes, accueille régulièrement des avions chargés d’armes et autres matériels militaires destinés à accroître la capacité des rebelles. Et cela sous le regard bienveillant des troupes de l’Onu. Ces livraisons d’armes sont quotidiennement dénoncées dans la presse nationale sans que cela n’émeuve les Nations unies.

Et soudain, les voilà qui se réveillent de leur profond sommeil. Pourquoi ? Parce que, visiblement, leurs poulains sont en difficulté sur le terrain militaire. A Abobo où ils avaient déversé des centaines de mercenaires, les résultats ne sont pas à la hauteur de leurs espérances malgré un soutien logistique en tous genres. Ils espéraient pouvoir occuper une bonne partie d’Abidjan en quelques jours et avant la deuxième visite du Panel de l’Union africaine, ils n’y sont pas parvenus. Le fameux «commando invisible» est encore plus invisible sur le terrain militaire face à la force de frappe des Forces de défense et de sécurité (Fds). L’hélicoptère des Nations unies a beau survolé le théâtre des opérations et donné les positions des Fds aux rebelles, rien n’y fait. De sorte que, par moment, les forces de l’Onu ont dû faire le coup de feu contre les Fds, histoire de
desserrer un peu l’étau sur leurs protégés en grande difficulté.

A Zouan-Hounien et Bin-Houyé, la contre-offensive des Fds trouble le sommeil de Ban Ki-moon et ses alliés qui craignent un effondrement total de la rébellion. Ils savent qu’en réalité, la lâche agression de l’aviation française de novembre 2004 n’avait pas complètement anéanti la flotte militaire de la Côte d’Ivoire. Et que la Côte d’Ivoire peut encore compter sur quelques moyens aériens.

Alors, il a fallu inventer les histoires de livraisons d’armes pour justifier leur échec militaire. Mais aussi et surtout, justifier l’entrée en guerre à visage découvert des dix mille soldats des Nations unies présents sur le sol ivoirien. La rébellion ayant fait la preuve qu’elle ne pouvait pas faire partir Laurent Gbagbo, ni militairement ni par l’insurrection populaire, l’Onu a décidé de passer à une autre étape.

Augustin Kouyo
augustinkouyo@yahoo.fr
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