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Politique Publié le mercredi 16 mars 2011 | Le Temps

"Il n’est pas question d’envoyer une armée pour chasser Gbagbo"

© Le Temps Par Prisca
Médiation : le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade rencontre les acteurs de la crise ivoirienne
Vendredi 23 avril 2010. Abidjan, Aéroport international Félix Houphouët-Boigny. Départ du Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade
Le président sénégalais Abdoulaye a accordé une interview au site Slateafrique. Et il fait des révélations.

Un septuagénaire pas toujours sage. On sait le vieux Wade plus opposant à Laurent Gbagbo que président du Sénégal. Dans une interview accordée au site Slateafrique, l’homme en dehors de ses diatribes habituelles contre le pouvoir ivoirien, a fait des révélations de confrérie. En fait, il a mis sur la place publique, ce qui se tramait dans la confrérie françafricaine de la sous-région. Voici d’abord la question du confrère de Slateafrique. «On a l’impression aujourd’hui, qu’on ne parle plus tellement d’une intervention militaire de la Cedeao. » S’interroge le journaliste qui voudrait peut-être que toute la Cedeao charge avions et navires de guerre pour venir tuer les Ivoiriens. Et voici la réponse du président sénégalais. « En fait, dit-il, il s’agissait plutôt d’un moyen de pression dans l’esprit de beaucoup de gens. Et ça, Gbagbo l’a bien compris. On ne l’avait pas envisagé sous l’angle d’un débarquement aérien ou maritime. Il ne s’agissait pas d’arriver en Côte d’Ivoire et de chasser Gbagbo. Je pense que personne ne l’a imaginé comme ça. » En voilà qui est clair. Plus le temps passe, plus la vérité commence par rattraper les mensonges diffusés par Ouattara et ses parrains. Car que n’a-t-on pas entendu après le second tour de la présidentielle qui a vu la victoire du président Gbagbo. Une bonne partie des pays de la sous-région, à savoir la Nigeria, le Burkina, le Sénégal, la Sierra-Leone plus aux ordres de Paris a entamé à l’unisson, l’hymne de la guerre contre la Côte d’Ivoire. L’idée d’une intervention militaire sous l’appellation Ecomog a été conseillée et soutenue par Sarkozy. Et là, l’avocat français Roland Dumas, anciennement président du Conseil constitutionnel de son pays a été très clair. « Est-ce que vous trouvez normal que Sarkozy appelle le président nigérian 10 fois par jour, pour une intervention militaire en Côte d’Ivoire. » A révélé l’avocat au barreau de Paris. Pourquoi appeler plus de 10 fois un chef d’Etat d’un autre pays rien que pour de simples pressions sur la Côte d’Ivoire. A la vérité, le clan françafricain se rend à l’évidence que dans la gestion de la crise ivoirienne, tout leur échappe véritablement. Donc, à défaut de lâcher Ouattara, il y a des vérités qui sortent. Il est vrai que la Cedeao n’a pas fait un débarquement officiel pour chasser Gbagbo. Mais c’est tout comme. Car la rébellion en elle-même n’existe plus aujourd’hui. Elle a été remplacée par des mercenaires et des commandos burkinabé, nigérians, maliens, sénégalais et sierra-léonais en Côte d’Ivoire. Ce sont eux qui sévissent actuellement à l’Ouest et à Abobo où il y a des tueries massives. Ce sont ces soldats de l’Ecomog masqués sous la cagoule de « Commandos invisibles » qui commettent les crimes les plus crapuleux dans la commune d’Abobo. Wade n’a certes pas le courage de dire cette vérité. Pourtant, c’est la réalité des faits dans cette commune d’Abidjan.

Kiprindé Sonia

Echec de la médiation dans la crise ivoirienne
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