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Politique Publié le vendredi 26 avril 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique de Famchocolat : Point Mort

© L’intelligent d’Abidjan Par Prisca
Réconciliation nationale: la Commission Dialogue,Vérité et réconciliation (CDVR) en séminaire
Mardi 26 mars 2013. Abidjan. Cocody, hôtel Belle-Côte. La Commission Dialogue,Vérité et réconciliation (CDVR) organise les 26 et 27 mars un séminaire pour réflechir sur les causes profondes de la crise ivoirienne. Photo : Charles Konan Banny
Malgré le vent d’apaisement qui souffle sur notre pays, ce serait bien mentir de dire que la Côte d’Ivoire a atteint le niveau de réconciliation souhaité. La lourde tâche confiée à la CDVR semble avoir échoué. A qui la faute ? Les experts n’en finiront pas de si tôt avec les conférences pour expliquer l’inutilité de la rancœur et de nos propos chagrins qui ne cessent de nous endurcir.
Plus nous avançons plus j’ai la certitude que la raison pour laquelle nous sommes encore au point mort, est plus simple que nous croyons : LE CAPRICE ! Oui les Ivoiriens ont toutes les capacités pour recoller les morceaux, ils ont la force de se réconcilier. Mais ils s’y refusent par pur caprice ! Des bébés trop gâtés, qui pensent que tous leurs désirs doivent être des ordres, même à courir le risque du désordre ! Dans ces conditions, il apparaît surréaliste d’envisager un nationalisme intelligent. Chacun campe sur une position qui paralyse toute progression positive. Ainsi, nous continuons encore de nous diviser selon le principe du «qui n’est pas avec nous est contre nous ». En assimilant ce « nous» à notre petite personne au lieu de l’étendre au « nous » que constitue la nation, nous ramons en eaux troubles. Et nous nous en satisfaisons. Dans tous les cas, nous avons toujours préféré nous tirer par le bas, au lieu de nous entraider. Si nous ne faisons pas attention, la barque va chavirer, nous emportant tous, noyés par de stupides belligérances. Et si nous envisagions l’exercice de la réconciliation comme un match de football ? Le Foot, seul sport qui réussit autant à déchaîner toutes sortes de passions, qu’à souder les uns et les autres. S’il est possible d’avoir des discussions houleuses autour d’un match sans en venir aux mains. S’il nous est normal de chérir des équipes et d’idolâtrer des joueurs étrangers sans que cela ne soit considéré comme antipatriotique, comment réussissons-nous à nous haïr entre autant propres frères? Le Barça, le Réal madrid, Chelsea, le Bayern Munich, Galatasaray etc…, ne sont pas des équipes ivoiriennes. Pourtant, ils ont plus de supporters en Côte d’Ivoire que toutes nos équipes nationales réunies… Comment est-ce possible ?
Or, la vie sur le terrain est semblable à notre vie de tous les jours. Il y a une règle du jeu à respecter, des cartons jaune et rouge distribués en cas de fautes. On y rencontre des personnages au grand fairplay, tout comme de mauvais perdants. Parfois, certains sont laissés sur le banc de touche, alors que leur jeu pourrait être meilleur que les stars adulées qui déçoivent parfois, mais qu’on pardonne ensuite. Comment réussissons-nous à avoir une attitude si positive quand nous portons nos maillots de « footballeux » et à radicalement changer quand il s’agit de la situation de notre pays ? Certains, observeront que le sang ne coule pas sur le terrain de foot (quoique…), que leurs enfants n’ont pas été tués pour avoir utilisé une technique de défense différente de leur adversaire… Soit ! Mais comprenons que tout est relatif dans cette vie. Les familles des milliers de personnes tuées par le Tsunami ont conscience qu’elles ne peuvent s’en prendre à la nature ; 1000 morts ou 100 otages africains n’attendrirons pas plus la communauté internationale que 10 morts ou 10 otages américains ou européens. Alors si nous-mêmes voulons continuer à nous mépriser, pourquoi pas ? Nous resterons sagement sur le banc de touche, sans jamais nous démarquer. Toute vie a de la valeur. Toute mort est un drame. Mais, il nous faut pourtant laisser les morts aux morts et avancer. Peut-être, est-ce la peur qui nous paralyse, qui nous accroche à nos incertitudes ? Mais c’est là où tous nos efforts doivent être mis à contribution. Etre au point mort n’est pas si terrible, lorsqu’on décide de prendre son courage pour enfoncer le pied sur l’embrayage et passer tout doucement la 1ère, la vitesse la plus difficile à apprivoiser. Ce cap surmonté, les 2, 3, 4 et 5ème deviennent un jeu d’enfant. Il ne tient qu’à nous de décider de notre propre sort… Bon weekend.

www.famchocolat.com
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