Abidjan - L’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac), célèbre école ivoirienne qui a formé de nombreux artistes africains de renom, fait peau neuve pour contribuer à la richesse nationale, tirée par le cacao.
Première économie de l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine, 8 pays), le pays ne tire pas de dividendes de ses productions culturelles, qui dominent pourtant ce marché de 90 millions d’habitants.
"Le gouvernement a pris conscience de l’ampleur de l’économie culturelle et du niveau d’employabilité qu’offre le secteur des arts et de la culture", assure le directeur de l’Insaac, Armand-Modeste Koffi Goran.
"La culture ne devrait pas être la dernière roue de la charrette", s’insurge de son côté l’écrivain et journaliste ivoirien Alfa Yaya Soumahoro, qui rappelle l’importance prise par le secteur cinématographique au Nigeria, "Nollywood".
La restructuration de l’école s’inscrit dans le même mouvement que la rénovation du musée des civilisations d’Abidjan, pillé durant la crise politique (2002-2011) et qui a rouvert en août après deux ans d’une modernisation complète - avec entre autres l’aide d’artistes de l’Insaac.
"La renaissance culturelle de la Côte d’Ivoire se fera avec l’Insaac", estime M Koffi Goran, qui veut le positionner comme première université culturelle d’Afrique.
Fondée en 1991, sa réputation s’étend sur tout le continent. Anciennement appelé Institut national des arts (INA), il a formé des comédiens comme Sidiki Bakaba, qui a notamment joué avec l’acteur français Jean-Paul Belmondo dans "Le Professionnel", Aboudia, un des peintres africains les plus côtés du moment qui expose à travers le monde, ou le musicien malien Bocana Maïga, qui a signé la bande sonore des films Bal Poussière de l’Ivoirien Henri Duparc ou Mooladé du Sénégalais Ousmane Sembène.
Arrivé en 2016, M. Koffi Goran a élargi les structures de formation pour mettre en place des écoles supérieures d’arts plastiques, d’architecture, d’art-thérapie, de musique, de tourisme, d’artisanat, de théâtre et de cinéma.
Le budget annuel s’élève à 1,5 milliard de francs CFA (2,3 millions d’euros).
- L’art, un secteur attractif -
L’établissement a longtemps été victime des préjugés dans un pays où on estimait que l’art ne nourrissait pas son homme.
"Les gens disaient avant que c’était une école d’amusement (...), mais une étude menée en 2016 a révélé que 650.000 personnes vivaient des arts et de la culture en Côte d’Ivoire", affirme l’universitaire Jules Toa Agnini, citant les chiffres du ministère de la Culture.
Chiffre qui englobe tous les secteurs, aussi bien formels qu’informels, et notamment l’artisanat.
"C’est pratiquement quatre fois plus que le nombre de fonctionnaires. C’est un secteur qui emploie, il suffit qu’il soit organisé", estime M. Agnini.
Entre 500 et 600 diplômés vont désormais sortir chaque année de l’Institut, qui accueille 3.500 élèves.
La société "Gaou production", propriété du chanteur A’Salfo, leader du groupe ivoirien Magic System, compte puiser dans ce vivier de l’Insaac pour constituer son écurie.
"Les partenaires ne se bousculent pas, pourtant la culture est un levier de développement" majeur, estimait récemment le chanteur de "Premier gaou" et "Magic in the air", appelant les investisseurs à s’engager davantage dans le secteur culturel et aux côtés des artistes.
Pour mieux se faire connaitre, l’Insaac ouvre ses portes depuis le mois de septembre pour présenter sa "saison artistique".
Parmi les artistes, Yves Rock Adjoumani Koffi, en formation pour enseigner, adepte de la kora (instrument à cordes traditionnel).
"Je pourrai réaliser mon rêve de devenir un musicien professionnel", se félicite-t-il en grattant son instrument.
Franck Kouadio, un humoriste en herbe, "trouve l’occasion propice pour apprendre et vivre de son art".
"Nous allons redonner à Abidjan sa position de plaque tournante des activités culturelles en Afrique", promet Amadou Sanou, un étudiant de l’Insaac.
Et faire émerger de nouveaux talents, à l’image des créateurs de mode ivoiriens ou de ses musiques comme le coupé-décalé et le zouglou, qui ont contribué à faire rayonner la Côte d’Ivoire sur le continent et dans le monde.
ck/pgf/de/thm/stb
Première économie de l’Uémoa (Union économique et monétaire ouest-africaine, 8 pays), le pays ne tire pas de dividendes de ses productions culturelles, qui dominent pourtant ce marché de 90 millions d’habitants.
"Le gouvernement a pris conscience de l’ampleur de l’économie culturelle et du niveau d’employabilité qu’offre le secteur des arts et de la culture", assure le directeur de l’Insaac, Armand-Modeste Koffi Goran.
"La culture ne devrait pas être la dernière roue de la charrette", s’insurge de son côté l’écrivain et journaliste ivoirien Alfa Yaya Soumahoro, qui rappelle l’importance prise par le secteur cinématographique au Nigeria, "Nollywood".
La restructuration de l’école s’inscrit dans le même mouvement que la rénovation du musée des civilisations d’Abidjan, pillé durant la crise politique (2002-2011) et qui a rouvert en août après deux ans d’une modernisation complète - avec entre autres l’aide d’artistes de l’Insaac.
"La renaissance culturelle de la Côte d’Ivoire se fera avec l’Insaac", estime M Koffi Goran, qui veut le positionner comme première université culturelle d’Afrique.
Fondée en 1991, sa réputation s’étend sur tout le continent. Anciennement appelé Institut national des arts (INA), il a formé des comédiens comme Sidiki Bakaba, qui a notamment joué avec l’acteur français Jean-Paul Belmondo dans "Le Professionnel", Aboudia, un des peintres africains les plus côtés du moment qui expose à travers le monde, ou le musicien malien Bocana Maïga, qui a signé la bande sonore des films Bal Poussière de l’Ivoirien Henri Duparc ou Mooladé du Sénégalais Ousmane Sembène.
Arrivé en 2016, M. Koffi Goran a élargi les structures de formation pour mettre en place des écoles supérieures d’arts plastiques, d’architecture, d’art-thérapie, de musique, de tourisme, d’artisanat, de théâtre et de cinéma.
Le budget annuel s’élève à 1,5 milliard de francs CFA (2,3 millions d’euros).
- L’art, un secteur attractif -
L’établissement a longtemps été victime des préjugés dans un pays où on estimait que l’art ne nourrissait pas son homme.
"Les gens disaient avant que c’était une école d’amusement (...), mais une étude menée en 2016 a révélé que 650.000 personnes vivaient des arts et de la culture en Côte d’Ivoire", affirme l’universitaire Jules Toa Agnini, citant les chiffres du ministère de la Culture.
Chiffre qui englobe tous les secteurs, aussi bien formels qu’informels, et notamment l’artisanat.
"C’est pratiquement quatre fois plus que le nombre de fonctionnaires. C’est un secteur qui emploie, il suffit qu’il soit organisé", estime M. Agnini.
Entre 500 et 600 diplômés vont désormais sortir chaque année de l’Institut, qui accueille 3.500 élèves.
La société "Gaou production", propriété du chanteur A’Salfo, leader du groupe ivoirien Magic System, compte puiser dans ce vivier de l’Insaac pour constituer son écurie.
"Les partenaires ne se bousculent pas, pourtant la culture est un levier de développement" majeur, estimait récemment le chanteur de "Premier gaou" et "Magic in the air", appelant les investisseurs à s’engager davantage dans le secteur culturel et aux côtés des artistes.
Pour mieux se faire connaitre, l’Insaac ouvre ses portes depuis le mois de septembre pour présenter sa "saison artistique".
Parmi les artistes, Yves Rock Adjoumani Koffi, en formation pour enseigner, adepte de la kora (instrument à cordes traditionnel).
"Je pourrai réaliser mon rêve de devenir un musicien professionnel", se félicite-t-il en grattant son instrument.
Franck Kouadio, un humoriste en herbe, "trouve l’occasion propice pour apprendre et vivre de son art".
"Nous allons redonner à Abidjan sa position de plaque tournante des activités culturelles en Afrique", promet Amadou Sanou, un étudiant de l’Insaac.
Et faire émerger de nouveaux talents, à l’image des créateurs de mode ivoiriens ou de ses musiques comme le coupé-décalé et le zouglou, qui ont contribué à faire rayonner la Côte d’Ivoire sur le continent et dans le monde.
ck/pgf/de/thm/stb