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Économie Publié le mercredi 15 août 2018 | AIP

Côte d’Ivoire/ La crise dans la filière hévéa expliquée à Aboisso

© AIP Par DR
Hévéa
Aboisso - La filière hévéicole souffre d’une crise due à la décision des usiniers de limiter leur volume d’achat, les producteurs se retrouvent donc avec leur production ne sachant qu’en faire, a constaté l’AIP à Aboisso.

Les files d’attente devant les usines se font par conséquent de plus en plus denses. Les raisons de cette situation morose dans la filière sont expliquées par des responsables.

De source proche des organisations de l’hévéa en Côte d’Ivoire, cette limitation du volume d’achat des usiniers s’explique par l’incapacité des usines de transformation à absorber toute la production des planteurs. Ces usines, révèle l’un d’eux ayant requis l’anonymat, n’ont pas pu augmenter leurs capacités de transformation compte tenu des problèmes dont la surtaxe des opérateurs économiques de la filière.

Aux dires de responsables de la filière, l’autre raison est qu’à un certain moment, les paysans avaient été encouragés et sensibilisés à se lancer dans la filière. Cette sensibilisation a été tellement fructueuse que plusieurs personnes se sont adonnées à la culture de l’hévéa et ces plantations sont rentrées en production. Du coup, l’on assiste à une surproduction.

La troisième raison, concerne le refus des armateurs de continuer à embarquer les fonds de tasse (hévéa brut) sur leurs bateaux pour l’exportation. Ils expliquent ce refus par la dégradation matérielle que cause la sève d’hévéa, détruisant le plancher de leur cargaison.

Cependant, fait savoir une source proche de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de côte d’Ivoire (APROMAC), une solution de transport en bateau de l’hévéa brut par des conteneurs est envisagée en ce moment afin d’évaluer les dégâts. Pendant ce temps, les planteurs ont leur produit sous la main ne sachant qu’en faire.

Les responsables des coopératives sont également très mal à l’aise, selon eux, ils sont obligés parfois de faire des avances aux planteurs, sur fonds propres.

Avec la fête de Tabaski (21 août 2018) qui approche, les planteurs veulent vendre leur production et cela aggrave la situation déjà délétère dans la filière hévéa, révèle un responsable de coopérative d’Aboisso.

« Je prends ici l’engagement de redoubler d’efforts, pour non seulement maintenir le niveau des acquis mais également rehausser le fonctionnement de la faîtière afin de relever les nouveaux défis de la filière », avait déclaré Kremien Malan Eugène, le nouveau président de l’APROMAC, le 19 juillet 2018, lors de son installation.

Les planteurs et coopératives d’Aboisso placent beaucoup d’espoir en cette déclaration.

(AIP)

akn/cmas
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