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Économie Publié le samedi 11 avril 2020 | AIP

L’impact du COVID 19 sur les matières premières agricoles ivoiriennes (Feature)

La maladie à Coronavirus a un impact considérable sur l’ensemble des matières premières agricoles, principaux produits d’exportation de la Côte d’Ivoire.

Cette pandémie mondiale a amené tous les pays importateurs à geler leurs commandes.

Pour pallier les effets néfastes du Covid-19 sur les exportations agricoles, le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a annoncé 250 milliards de francs CFA, pour soutenir l’ensemble des acteurs de ce secteur.

La filière anacarde

Développement les difficultés de la filière anacarde, vendredi, lors du point de presse quotidien du ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani a précisé que la campagne de commercialisation du cajou a été officiellement ouverte le 6 février 2020, sur la base d’un prix minimum bord champ de 400 F CFA/kg, d’un prix CAF de référence de 1 300 USD/T, d’un niveau de Droit unique de sortie (DUS) réduit de 7% à 5% du prix Caf et d’une prévision de production de 800 000 tonnes de noix brutes de cajou.

Toutefois, a ajouté le ministre ivoirien, ces mesures ont été contrariées par la pandémie du Covid-19 qui a conduit aujourd’hui à une paralysie quasi totale de l’activité économique mondiale, entraînant ainsi une importante baisse des prix internationaux se situant entre 900 et 1 100 USD/T, en dessous du prix minimum CAF.

Actuellement, le prix d’achat se négocie entre 200 FCFA à 100 FCFA dans des zones de production et la commercialisation est même arrêtée dans des endroits.

Pour faire face à ces difficultés, le ministre a présenté des mesures urgentes en vue de l’enlèvement des stocks de noix de cajou aux mains des producteurs.

Il s’agit de l’achat de 200 000 tonnes aux producteurs au prix de 400 F CFA/kg par le Conseil du Coton et de l’Anacarde et le Groupement d’intérêt économique (GEPPA), de la mise en place d’un mécanisme de subvention aux exportateurs pour faire face à la baisse des prix internationaux imposée par le COVID-19 afin d’inciter tous les exportateurs à reprendre les achats malgré la conjoncture. Ces mesures sont bénéfiques à plusieurs titres d’une part, elles devraient permettre l’enlèvement rapide des noix de cajou aux mains des producteurs au prix minimum officiel avant le démarrage de la saison des pluies, un début structuration d’un nombre important de coopératives de producteurs et d’acheteurs.

D’autres part, elles devraient permettre, à plus de 400 000 ménages défavorisés, de faire face aux difficultés financières accentuées par le COVID.19 et de répondre aux exigences sociales imminentes des fêtes de Pâques et du Ramadan.

Notons que le succès de ces mesures est conditionné par leur mise en œuvre rapide et la surveillance stricte des frontières terrestres.

La filière coton

L’évolution de la campagne indique que la production de coton graine pourrait atteindre un nouveau record de 510 000 tonnes. Au stade actuel, un volume de plus 450 000 tonnes est enregistré dans les usines de coton.

Selon le ministre, à l’instar de la plupart des spéculations agricoles, le coton subit l’impact de la pandémie du COVID-19, qui se traduit par une baisse drastique des prix internationaux de la fibre, de difficultés d’exécution des contrats déjà signés et de surcharge des entrepôts.

Bien qu’environ 60% de la production de fibre soient déjà vendues par anticipation, la difficulté réside dans les reports de livraison demandés par les clients internationaux en raison des effets du COVID-19. Les risques portent désormais sur la possibilité d’annulation des contrats par les clients si la situation ne s’améliore pas.

Ainsi, il faut envisager le paiement du complément de subvention de prix aux producteurs et la prise en charge des effets du COVID-19 sur les prix internationaux.

La filière Café - Cacao

La filière a anticipé en prenant des dispositions internes. Pour le moment, il n’y a pas de ruptures dans la commercialisation du café et du cacao. Cependant, la filière souhaite qu’une provision soit faite afin de pouvoir faire face à tout risque après juin 2020. Elle pourra compléter le montant de cette provision sur ressources propres.

Pour la campagne intermédiaire, malgré la chute des cours internationaux, le prix d’achat bord champ à 825 francs CFA le kilogramme a été maintenu, soit un effort supplémentaire de 200 francs CFA/kilogramme pour soutenir les producteurs, a en croire le ministre Adjoumani.

La filière Hévéa

La production de caoutchouc naturelle en Côte d’Ivoire pour l’année 2019 ressort à un peu plus de 689 000 tonnes de caoutchouc sec. La totalité de cette production est exportée. Les principales destinations sont l’Europe (52%), l’Asie (30%), Amérique (11%).

Les effets de la pandémie du COVID-19 se traduisent par des reports de contrats ou des reports d’embarquements ainsi que la chute drastique des cours mondiaux. Ces effets vont nécessairement impacter la trésorerie des entreprises et les revenus des producteurs.

La filière palmier à huile

La production d’huile de palme brute est estimée à plus de 535 000 tonnes en 2019.

Pour la campagne en cours, les prix aux planteurs sont sensiblement à la baisse (44,32 FCFA/KG en avril contre 54,20 FCFA/kg en mars 2020). Cette baisse des revenus des producteurs, conjuguée à une stagnation des rendements, va provoquer un endettement des planteurs dans l’impossibilité de rembourser les crédits de campagne.

Pour les filières hévéa et palmier à huile, le gouvernement a pris la décision de soutenir les revenus des producteurs, pour les produits dont les exportations sont actuellement arrêtées, les usiniers, à ce que les activités de leurs unités agro-industrielles ne soient pas interrompues.

Le Gouvernement Ivoirien fournit d’importants efforts pour atténuer les effets de la pandémie du COVID-19. Hormis les mesures fiscales, ce sont près de 300 milliards qui ont été dégagés par l’Etat pour soutenir le secteur agricole.

L’économie ivoirienne repose sur l’agriculture qui représente 22% du Produit intérieur brut (PIB), plus de 50% des recettes d’exportation et les deux tiers des emplois. Au sortir de la crise post-électorale, l’Etat a initié le Programme national d’Investissement agricole (PNIA) pour redynamiser le secteur agricole avec plus de 3 000 milliards de francs CFA d’investissements. A travers ce vaste programme, la Côte d’Ivoire a réussi à préserver sa sécurité alimentaire.

En effet, de 2012 à 2019, la production vivrière a augmenté d’environ 11,9 millions de tonnes à environ 18,6 millions de tonnes. De même, la production des cultures de rente est passée d’environ 5 millions de tonnes en 2012 à environ 7,9 millions de tonnes en 2019.

(AIP)

bsp/fmo
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