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Politique Publié le jeudi 5 mars 2009 | Fraternité Matin

N’Zi Paul David: “Ce n’est pas un problème politique, mais de personne”

M. le président, selon certains confrères, vous êtes convoqué devant le conseil de discipline du Pdci-Rda, votre parti. Comment réagissez-vous à une telle nouvelle?

Cela me fait penser à deux illustres disparus. D’abord le père fondateur du parti Félix Houphouet-Boigny qui, certainement, doit se retourner dans sa tombe et se demander ce qu’a fait M. Bédié de l’héritage qu’il lui a laissé. Ensuite, mon père, N’zi Dibi Gabriel qui a confié sa famille, avant sa mort à Henri Konan Bédié, alors président de l’Assemblée nationale. Lui également du fond de sa tombe, ne peut comprendre que M. Konan Bédié vienne à Dimbokro, en utilisant son nom comme fonds de commerce politique et en même temps rejette sa progéniture.

Avez-vous déjà reçu votre convocation ? Si oui, quelle suite lui réservez-vous?

Je n’ai pas encore reçu de convocation, pour l’instant. J’attends de la recevoir pour aviser.

Pour vous, quelles peuvent être les raisons d’une telle décision, si elle était avérée?

Avant de répondre à votre question, je voudrais dire qu’en ce qui me concerne, rien ne m’oppose idéologiquement au Pdci. Mais je ne partage pas les positions et réactions de son président M. Henri Konan Bédié. Qui, par orgueil ou mépris, n’est pas capable d’appeler son jeune frère à un dialogue. Des démarches ont été effectuées dans ce sens par les membres de ma famille. Mais hélas ! Henri Konan Bédié pense qu’en travaillant avec le Président de la République, Laurent Gbagbo, je l’ai trahi. Confirmant en cela l’idée que la communauté baoulé tout entière est sa propriété privée. Qu’elle n’a pas le droit de penser autrement que lui, encore moins de travailler avec le Président de la République qui n’est pas Baoulé.

Tous les chefs de délégation du parti (il y en a eu quatre), qui m’ont rencontré à Dimbokro sur la question, ont été unanimes à dire que seul Bédié, compte tenu des liens de famille qui nous unissent, a la solution à cette crise. Ce n’est pas un problème politique, mais plutôt un problème de personnes. Au lieu de la régler au plan familial, il préfère s’en remettre au parti pour me sanctionner. Etalant ainsi, son incapacité à diriger une famille.

Je le répète, le vieux N’zi Gabriel, doit se demander s’il a fait le bon choix en choisissant de confier sa famille à Henri Konan Bédié, avant sa mort.

Quel jugement portez-vous alors sur cette décision de la direction du PDCI rapportée par des confrères?

Je pense que c’est Henri Konan Bédié, président du parti qui a donné son feu vert. Ça ne me fait ni chaud ni froid.

N’est-ce pas parce que vous parcourez depuis un temps les zones forestières, pour

sensibiliser vos parents à soutenir Laurent Gbagbo que vous risquez d’être traduit devant le conseil de discipline de votre parti?

Je n’en sais rien. Henri Konan Bédié pense que les Baoulé sont sa propriété. Il ne peut donc accepter que nous parlions à nos parents, pour attirer leur attention sur certaines réalités socio-politiques, pour favoriser la cohésion avec leurs frères de l’ouest qui les ont accueillis.

Je voudrais à ce propos dire que Félix Houphouet-Boigny, fondateur du Pdci ne l’a pas créé avec les seuls Baoulé. Ses plus grands soutiens sont venus du nord et de l’ouest. Je comprends difficilement que celui qui prétend être l’un de ses héritiers fasse un repli identitaire ; en déclarant publiquement qu’il ne peut perdre les élections, parce que soutenu par une majorité sociologique. Cela est dangereux pour l’unité nationale et je ne peux l’accepter. Son discours à Soubré va dans le même sens, quand il dit aux Baoulé: «Si on vous empêche de voter, défendez-vous comme si vous défendez votre vie».

Que voulez-vous que les Ivoiriens retiennent de votre engagement politique?

Les Ivoiriens doivent retenir que le Pdci crée par Félix Houphouet-Boigny a fondamentalement changé. Son principal animateur fait preuve d’un sectarisme primaire qui risque de mettre à mal ce grand parti qui peut encore apporter beaucoup à la Côte d’Ivoire. C’est grave ! Il se murmure qu’il y a un autre Baoulé en embuscade. Il attend que Bédié soit forclos, pour tenter une Opa sur le parti. Tout le monde désapprouve, mais personne n’en parle.

Pour l’heure, je réagis par rapport à l’actualité. Mais dans les temps à venir, de nombreuses voix se joindront à la mienne, pour dénoncer ce sectarisme qui risque de faire imploser le parti d’Houphouet-Boigny.



Interview réalisée par Koffi Kouamé
Correspondant régional
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