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Politique Publié le mardi 16 juin 2009 | Notre Voie

Tournée du chef de l’Etat dans le Bafing - Laurent Gbagbo à Borotou : “La paix, c’est le respect de la Constitution”

Stade municipal de Borotou. Il est 10 h 30 mn. Le soleil est au zénith en cette journée du lundi 15 juin 2009. Les 23 bâches dressées pour accueillir le meeting du président Gbagbo affichent plein. La rue qui part de la route principale au stade déborde elle aussi de monde. Les nombreux groupes de danse (80 selon les organisateurs) rivalisant de talent et d’ardeur créent une ambiance indescriptible. Voulant assurément marquer de son empreinte le passage du président de la République qu’ils n’ont pas revu depuis la sale guerre imposée à la côte d’Ivoire, chaque groupe de danse s’active de plus en plus. Dans cette atmosphère festive, les joueurs de balafon et leurs danseuses au seins nus se distinguent de façon particulière et attirent évidemment les regards. On sent visiblement que les populations sont très heureuses de recevoir le président Gbagbo. L’ambiance est bon enfant. Mais n’empêche, le temps avance et les populations s’impatientent.

11h30 mn, arrivent quelques membres du gouvernement dont les ministres Youssouf Bakayoko, Mamadou Koné et le vice-président du comité d’organisation de la visite d’Etat, patrick Achi, Bleu Lainé, Dano Djédjé et Bamba Hamza.

11h 45 mn, l’Inspecteur Général d’Etat, le ministre d’Etat Sangaré Aboudrahamane fait son entrée dans le stade : “son ami est arrivé, il n’est donc plus loin”, s’écrit un homme, la quarantaine largement dépassée. C’est plutôt l’arrivée du général de Division, Philippe Mangou, chef d’Etat- major et du général de division Kassaraté Tapé, commandant supérieur de la gendarmerie nationale qui annonce effectivement l’arrivée du chef de l’Etat. Il est alors 14 h. Quelques minutes seulement après, soit à 14 h 15 min, l’escorte présidentielle, précède le véhicule de commandement du Chef de l’Etat. L’entrée du cortège présidentiel provoque une joie indescriptible chez les populations. Le service de sécurité éprouve d’énormes difficultés à lui frayer un chemin. Chacun voulant toucher le président Gbagbo qui, sourire aux lèvres, répond des deux mains aux ovations. La fête est totale.

Après les honneurs militaires, le président de la République est accueilli par les autorités politiques et administratives de la ville conduites par le maire. Il effectue ensuite un tour d’honneur du stade en saluant la population qui scande : «Gbagbo président !»,«On veut Gbagbo !», «Gbagbo ou personne !».

L’installation du chef de l’Etat dans la tribune d’honneur fait place aux allocutions. C’est le 1er adjoint au maire qui ouvre la série des interventions. Il souhaite la bienvenue au président de la République. Puis fait remarquer qu’après la visite du Président Houphouet-Boigny en 1974, le président Gbagbo est le 2ème chef d’Etat qui foule le sol de Borotou. «Monsieur le président, vous êtes chez vous. Point n’est donc besoin de vous donner les clefs de la ville dans la mesure où ses portes vous sont ouvertes en permanence», dira-t-il à l’endroit du chef de l’Etat.
A la suite du 1er adjoint au maire, le député Sita Dosso, en sa qualité de porte-parole des populations a d’abord présenté la carte d’identité de la ville de Borotou avant d’évoquer les doléances des populations. Celles-ci tournent autour de l’érection de Borotou en chef-lieu de département, le reprofilage des routes, la construction d’un lycée, l’électrification de certains villages, la construction d’un château d’eau. En dehors du chef-lieu de département pour lequel il n’a pas voulu donner de réponse immédiate, le président de la République a donné un avis favorable pour tous les autres points. Quand à la réhabilitation des écoles primaires détruites et la construction des cantines scolaires, le chef de l’Etat a dit qu’il faut s’adresser au conseil général. «Nous avons créé les conseils généraux pour ne pas que pour des petites dépenses comme celles-là, on ait recours au président de la République», a-t-il dit.

Abordant le plat de résistance, le président de la République Laurent Gbagbo a tenu à rendre un vibrant hommage à la députée Sita Dosso qui l’a «beaucoup aidé pendant cette grave crise que le pays a traversé».

Saluant les maires de Korhogo, Touba et des autres villes environnantes qui sont venus l’accueillir, le président a indiqué : «c’est ce que je souhaite pour la Côte d’ivoire. Un pays où on peut ne pas avoir les mêmes opinions, mais où on s’entend et où on ne cherche pas à vendre son frère à l’étranger».

La transition était toute trouvée pour parler du processus électora : «Je présente les excuses du Premier ministre Guillaume Soro qui n’est pas là aujourd’hui, parce qu’il va aller au Gabon représenter la Côte d’ivoire aux obsèques du président Bongo. On ne pouvait pas être absents à ses obsèques et être ici à Borotou. Je suis donc venu et lui est allé au Gabon. Mais voyez Mangou et Bakayoko, ils sont assis côte-à-côte. C’est pour vous dire que la guerre est terminée. Nous sommes donc venus vous apporter la paix et la République». pour le président Gbagbo, la Côte d’ivoire appartient aux ivoiriens. Par conséquent, c’est aux ivoiriens de régler les problèmes de ce pays pour le conduire à la paix. «Soro et moi-même avons parcouru tous les pays pour chercher la solution à la crise de notre pays. Mais, nous n’avons trouvé personne pour nous mettre sur la voie de la paix. Mais le jour où nous avons dit que ce pays est le nôtre et qu’il fallait nous asseoir pour régler nos problèmes, nous avons obtenu un accord qui nous apporte aujourd’hui la Paix », a-t-il affirmé.

Pour le chef de l’Etat, la volonté des autres n’était justement pas de régler le problème de la Côte d’ivoire, mais de défendre leurs intérêts. Et une fois l’échec consommé, ils écrivent de belles résolutions dans lesquelles ils condamnent les violences. Mais après ils dorment et vaquent tranquillement à leurs occupations et ce sont les ivoiriens qui souffrent. «Soro et moi avons donc compris que c’est nous-mêmes qui devons apporter la paix dans notre pays. Chers frères, nous sommes tous des frères. Nous sommes tous des ivoiriens et aucun ivoirien n’a plus de droit qu’aucun autre ivoirien. Nous avons tous les mêmes droits et le rôle du chef de l’Etat est de veiller à ce que ces droits soient respectés». Il nous faut donc, selon le président Gbagbo, mettre en place des règles pour solutionner nos problèmes. «Ce sont ces règles qu’on appelle constitution», dira le président Gbagbo.

Avant de préciser que la paix à construire, à laquelle le Premier ministre et lui appellent les ivoiriens sera fragile sans le travail.

Malheureusement, il a le sentiment que les ivoiriens ne travaillent pas assez. Selon lui, les asiatiques travaillent 2600 heures par an, alors que les ivoiriens travaillent seulement 600 heures par an. C’est pourquoi, il a exhorté les populations de Borotou à se mettre au travail.
Après Borotou, le président Laurent Gbagbo a tenu un autre meeting à Koro, dans l’après-midi. Nous y reviendrons.

Boga Sivori: bogasivo@yahoo.fr Envoyé spécial
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