Sortie de crise / Le président blaise Compaoré : “Plus rien ne sera comme avant”

Dans le cadre du traité d`amitié et de coopération entre le Burkina Faso et la Côte d`Ivoire, le président Blaise Comparé était à Mama, le 16 septembre dernier. Il a fait une importante déclaration sur les nouvelles relations entre la Côte d`Ivoire et son pays. Nous publions l`intégralité de cette adresse. Vous comprenez que c`est avec beaucoup d`émotion que je prends la parole devant cette mobilisation extraordinaire qui m`honore et qui honore l`amitié si forte entre la Côte d`Ivoire et le Burkina Faso. Je suis honoré parce que le président Gbagbo m`a fait l`amitié de m`emmener à Mama, de me faire connaître à Mama, et bien sûr d`aller à la rencontre de tant d`hommes et de femmes qui partagent avec nous les nobles sentiments de construction d`une paix durable en Côte d`Ivoire mais surtout d`un partenariat fécond entre le Burkina Faso et la Côte d` Ivoire afin que nos deux pays, par l`exemple, par l`action, par l`ambition, soient une grande locomotive pour l`Afrique de l`Ouest. Mais, vous savez que je suis là en visite officielle. Justement pour mettre en œuvre cette ambition que nous avons scellée depuis le traité d`amitié et de coopération. Nous sommes venus pour qu`avec le président Gbagbo, entre les deux gouvernements, que nous puissions nous convaincre. Mais surtout agir dans l`esprit que nous avons deux pays qui ont de grandes opportunités, deux pays qui ont beaucoup de choses à partager. Nous avons deux pays qui peuvent accélérer à la fois le progrès et l`épanouissement de leurs peuples. Mais juste que là, l`on semblait ignorer cela. Mais à partir de cet accord, je peux vous dire que plus rien ne sera comme avant. Parce que nous allons avancer et avancer avec vous. Voilà ce que je suis venu vous dire. Mais je suis venu pour encourager les ivoiriens. J`ai bien reçu vos messages tout à l`heure et vos sentiments de gratitude pour le rôle joué par le facilitateur. Mais je dois vous dire d`abord que pour arriver à cet accord, il a fallu que le président Gbagbo et moi-même nous puissions échanger, partager nos vues sur l`histoire de nos deux pays, les liens historiques entre le Burkina Faso et la Côte d`Ivoire et se dire finalement que si Blaise Compaoré et Gbagbo ne règlent pas cette crise, ce n`est pas la communauté internationale qui va régler cette crise. Et nous avons eu cette chance historique d`avoir la grande compréhension du premier ministre Soro, et aussi sa grande vision et son grand patriotisme pour la Côte d`Ivoire. Mais au-delà de nous trois, ce qu`il faut comprendre, c`est la Côte d`Ivoire, c`est que les citoyens de la Côte d`Ivoire se sont approprié cet accord, ont fait de cet accord non pas un accord de la communauté internationale mais un accord des ivoiriens pour régler définitivement cette crise. C`est pourquoi, je voudrais saluer les institutions républicaines de la Côte d`Ivoire qui ont fermement soutenu le président Gbagbo, saluer les grandes personnalités de l`accord de paix ivoirienne, nos autorités religieuses et coutumières qui se sont pleinement associées pour être des autorités morales pour nous accompagner dignement et fidèlement vers les objectifs que nous sommes en train d`atteindre. Mais je voudrais aussi vous dire qu`il est important de comprendre que comme l`a dit le président Laurent Gbagbo que nous sommes arrivés, presque arrivés. çà et là l`on a parlé, et vous l`avez suivi, du rythme de progression du processus. Mais pour nous, l`important, ce n`est pas de bâcler un processus aussi important pour l`avenir de nos deux pays. C`est vraiment d`être sûr que nous allons avancer sûrement vers l`objectif principal qui est le scrutin présidentiel. Et être sûr d`avoir la certitude que l`on tire de ce scrutin que nos deux pays qui ont des chances historiques pour sceller à jamais cette amitié et cette fraternité. Je voudrais vous remercier d`avoir manifesté cette amitié, cette fraternité, par des dons et des cadeaux mais aussi par cette distinction que je porte aujourd`hui. Je dirai aux chefs coutumiers de la région que c`est avec beaucoup de plaisir que je serai parmi eux pour faire bénédictions aux hôtes de Mama. C`est important pour moi. Mais je voudrais aussi saluer les burkinabè qui sont là. Je crois que leur mobilisation extraordinaire ce jour est un indicateur pour nous et pour la communauté internationale que cette terre d`hospitalité et d`espérance qui est leur terre d`adoption et une terre d`accueil pour certains, doit être pour vous une valeur inestimable. Nous devons être avec les ivoiriens parce qu`ils ont accordé comme à leurs fils, comme à leurs sœurs, filles, une place dans leurs cœurs. Car c`est une proximité que nous ne pouvons que saluer. C`est pour cela que je demanderai à ces burkinabè qui sont dans la région de comprendre que leur patrie doit être ici, que leur engagement pour le Burkina doit être le même que celui qu`ils peuvent avoir pour la Côte d`Ivoire. Car bâtir la Côte d`ivoire, c`est bâtir le Burkina Faso. Et je voudrais leur demander de comprendre que cette amitié, cet accueil généreux, suppose qu`ils puissent respecter d`abord les lois et règlements de la Côte d`Ivoire. C`est important parce que les communautés humaines modernes sont avant tout des communautés de droit. C`est important. Et c`est à ce titre seulement que eux-mêmes, ils pourront valablement représenter le Burkina parce qu`ils seront à ce moment des hommes et des femmes d`intégrité, de devoir et aussi de solidarité. Je voudrais vous dire que je repars très confiant que nous allons agir ensemble, que nous allons, le président Gbagbo et moi-même, conduire nos deux pays pour aller très loin. Mais c`est vous dire aussi que nous aurons besoin de vous, de votre soutien et de votre accompagnement pour que cette terre de Côte d`Ivoire reste et demeure une terre d`hospitalité mais surtout une terre d`espérance
Je vous remercie.
Propos retranscrits à Mama par charlemagne 1er
Correspondant régional