Reprise des cours dans le Denguélé - Une reprise effective, mais timide

Après quatre mois de trêve, les élèves d’Odienné ont repris le chemin de l’école lundi 28. Mais l’absence d’une bonne partie des enseignants a constitué la tache noire de cet événement. Les rues de la capitale du Denguélé ont renoué avec l’ambiance qui les a toujours caractérisées durant les jours ouvrables de l’année scolaire. Les élèves les ont occupées durant toute la matinée de lundi. Aux lycée et collège moderne d’O­dienné, les professeurs présents dans la ville sont venus prendre contact avec les élèves. Mais force est de reconnaître que plusieurs classes sont restées fermées faute d‘enseignants dans ces deux établissements secondaires. « Ce matin, notre professeur de Sciences de la vie et de la terre (Svt) n’était pas là, donc on nous a dit de revenir demain », explique Touré Vakaramogo, élève en classe de 5ème au lycée moderne, sur le chemin de retour vers neuf heures. Si dans les établissements secondaires l’opération piétine, les choses semblent plutôt avancer dans les établissements primaires. Il est neuf heures et demie quand nous entrons dans le groupe scolaire d‘Odienné, un établissement qui regroupe huit écoles primaires. « Les enfants sont venus en grand nombre. Nous avons consacré cette journée à nettoyer certaines classes et à entretenir la cour de l’école. Dans les jours qui suivent nous allons reprendre les cours », soutient Wossanri Yéo, directeur de l’école primaire publique Odienné 1, en compagnie d’élèves s‘activant avec des seaux d‘eau savonneuse dans les salles de classe. A l’Epp Odienné, les cours ont effectivement repris. « J’ai commencé le cours avec mes élèves. Nous avons nettoyé les tables-bancs dès huit heures. Et comme vous le constatez, on a commencé », explique M. Ouattara, directeur de l’Epp Odienné 3, craie en main. Toutefois, le directeur de cette école ne cache pas qu’il lui manque encore deux enseignants. « Deux classe n’ont pu commencer à cause de l’absence de leurs enseignants », explique-t-il. A Goulia, les établissements primaires, à l’instar de ceux de la capitale du Denguélé, ont rouvert. Comme en témoigne M. Foromo, conseiller pédagogique du secteur de Goulia qui compte une quarantaine d’écoles primaires. « La plupart de nos enseignants sont restés. Il est vrai qu’avant même la crise, on avait un déficit. Mais, la plupart, environ une vingtaine, sont restés sur place. Et c’est avec ceux-là que nous avons commencé ce matin » révèle M. Foromo. M. Barro Mamadou, directeur régional de l’Education nationale, après avoir sillonné tous les établissements scolaires de la ville se dit confiant quant à la reprise des cours. « Tous le monde travaille dans ce sens. Et je peux assurer que les difficultés liées au déficit d’enseignant seront résorbées au fur et à mesure », affirme M. Barro qui estime ce déficit à environ la moitié des enseignants présents avant les élections. La question des élèves déplacés a été abordée par le Dren lors de sa tournée. « Nous avons, a-t-il indiqué, donné instruction à tous les chefs d’établissement afin qu’ils reçoivent les élèves qui sont venus avec leurs parents déplacés. Nous allons les inscrire pour leur permettre de reprendre les cours », a soutenu le Dren. Parlant de la timidité de cette reprise, le Dren évoque un déficit de communication causé par les coupures d’électricité. « Les radios de proximité qui sont devenues le moyen par excellence d’information nous ont manqué à cause du problème d’électricité. Et cela n’a pas permis à tous d’être suffisamment informés », a laissé entendre M. Barro. Avant d’assurer que l’école a rouvert dans la région du Denguélé, conformément à la décision du ministre de l‘Education nationale.
Tenin Bè Ousmane à Odienné