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Société Publié le vendredi 6 juillet 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Livre / Une journaliste et un prêtre en dialogue sur l’Afrique : En attendant le salut …

Comment la journaliste Agnès Kraidy, première femme nommée rédacteur en chef dans le quotidien gouvernemental Fraternité Matin, a-t-elle pu entrer dans l’intimité du prêtre Francis Barbey ? Cette question trouve réponse dans l’origine de l’œuvre cosignée par les deux personnages : ‘’Une journaliste et un prêtre en dialogue sur l’Afrique’’. L’idée de la production de ladite œuvre (éditée aux Editions Ucao) viendra du père Francis Barbey, a confié Agnès Kraidy lors de la dédicace le mardi 3 juillet au Cerap, ex-Inades sis à Cocody. «C’est Dieu qui l’a inspiré», explique-t-elle. Si les «opinions fortes» qu’expriment la journaliste ne la laisseront pas «indifférente», Père Francis Barbey ne pensait pas, à l’origine, écrire un livre.
Tout part d’un éditorial titré «Osons …oser !» signé Agnès Kraidy et publié dans Fraternité Matin, le 19 juin 2009. Paraphrasant le célèbre discours (révolutionnaire) de Danton (Georges Jacques) sur l’audace des Français à batailler pour vaincre l’ennemi, la journaliste tout «aussi portée» par l’audace, entame son éditorial: «Mesdames et messieurs, chers Ivoiriens, il faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la Côte d’Ivoire sera sauvée. Il nous faut de l’audace, maintenant, pour (re)bâtir notre nation».
A l’appel de la journaliste, le lecteur Francis Barbey partagera dans un courrier électronique adressé à Agnès Kraidy les réflexions que vont lui inspirer ses écrits. S’il partage les idées (certaines) de celle qu’il qualifie de «femme de conviction», Francis Barbey développe dans son analyse des sujets qui questionnent sur le développement de l’Afrique et laisse expressément, dans la dernière ligne de son courrier, la porte ouverte à un dialogue avec la journaliste. «Danton a été tué par la Révolution dont il a été l’un des acteurs. Cela t’inspire quelque chose ?». Sans opposer un discours dans le pour et le contre, Francis Barbey rappelle son intérêt pour les questions qui touchent au devenir de l’Afrique. Cependant, la réponse au courrier de Père Barbey, en date de juin 2009, ne lui parviendra que trois ans plus tard quand la journaliste désormais libre et disponible, pourra «coucher, à nouveau, des mots sur du papier». Ce prêtre généreux, confie Agnès Kraidy, lui permettra de retrouver la plume – elle qui avait été débarquée du fauteuil de rédacteur en chef.
Commence alors leur «dialogue», échange de cinq lettres, via internet sur la politique en Afrique, les crises en Afrique, l’Eglise et le journalisme en Afrique. Ainsi tout le sens du livre se trouve dans le cadre du dialogue qu’ils vont se créer. «Je me suis rendu compte que j’ai beaucoup de choses à dire. Le livre m’enseigne quelque chose d’important : l’impossibilité de vivre ensemble», soutient Agnès Kraidy. Pour Francis Barbey, l’ouvrage qu’il cosigne avec Agnès Kraidy, «n’est pas un condensé de vérité sur l’Afrique mais le lieu d’un dialogue (qui prône la tolérance) sur l’Afrique». Aussi invite-t-il «les Africains à avoir l’éditorial de la journaliste pour sauver leur continent».
De la similitude entre les deux auteurs, le préfacier Zio Moussa leur reconnaît une plume trempée et un caractère. Voyant en Francis Barbey un «prêtre d’ouverture…un agitateur de mots» qui a produit plusieurs ouvrages et qui ouvre, par ses écrits, l’église au monde, Zio Moussa appelle «l’église à nous donner beaucoup de choses à lire». Car, justifie-il, Agnès Kraidy et Francis Barbey n’ont sûrement pas épuisé leur sujet. En peu de mots, soutient-il, «ils nous ont appris beaucoup». Le livre, admet Zio Moussa, plonge le lecteur dans des sujets graves qui font apprendre que le sujet est ailleurs quand l’essentiel est dans l’échange, dans la confrontation des idées. Mais, il dit militer pour des idées novatrices parce que, affirme-t-il, «cette crise que nous vivons, c’est la crise des idées, la crise des intelligences».
S’il s’interroge d’où pourrait cependant venir le «salut» face à la menace d’un «poison (la politique) qui intoxique» les intelligences, Zio Moussa, répond : «peut-être de cette élite, de ces intellectuels qui nous invitent à réfléchir sur nous-mêmes».
Amis, collègues, étudiants, hommes de lettres et de culture, tous étaient présents pour suivre la cérémonie de dédicace. Parmi ceux-ci, amis du livre, l’on cite, l’écrivain Bernard Dadié, le professeur Aké Assi Laurent.
Koné Saydoo
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