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Politique Publié le samedi 18 janvier 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Communes d’Abidjan / Auto-célébration: Ces maires qui s’affichent pour souhaiter la «bonne année»

On croyait la pratique révolue. Elle a encore pignon sur rue. A Abidjan, les occasions de fêtes servent d’alibis aux maires élus pour solliciter de géantes affiches publicitaires (toutes dimensions confondues) pour disent-ils, souhaiter les bons voeux à leurs administrés. Il n’est pas rare de lire sur des panneaux publicitaires « le maire x vous souhaite bonne fête de tabaski, joyeux Noël et bonne et heureuse année». En plus du message, l’affiche comporte aussi une photo du maire. Au Plateau chez le maire Noël Akossi Bendjo, à Cocody chez Mathias N’Goan Aka, à Yopougon avec Gilbert Koné Kafana, à Treichville avec François Amichia, à Koumassi chez Raymond N’Dohi, également à Marcory, la commune dirigée par Aby Raoul, la pratique est courante. A plusieurs endroits de ces communes, ces affiches sont encore visibles. A Cocody en plus des panneaux géants, le boulevard Latrille est bordé, sur le terre-plein, de petits portraits du maire portés par les mats des lanternes depuis le carrefour « la vie » jusqu’à Angré.

Est-ce nécessaire ?
Un agent municipal interrogé sur le sujet a estimé qu’il s’agit d’une obligation pour le premier magistrat de souhaiter ses vœux aux habitants de sa commune. Et comme il ne peut pas le faire individuellement, les affiches sont là pour répondre à cette nécessité. Quand la note est salée, de nature à affecter les budgets communaux, c’est à se demander si cela fait partie de l’ordre des priorités. Une petite curiosité auprès des agences de communication donne une idée des tarifs. Les panneaux de 12 m² se louent en moyenne à 100 mille FCFA par mois sans les taxes ni les remises. Montant à multiplier par le nombre de panneaux sollicités qui dépasse généralement 10 au regard de l’étendue des communes ci-dessus citées.
Depuis la fin des élections municipales suivies de l’installation des conseils municipaux, plusieurs maires se plaignent du retard de la validation de leurs budgets par la tutelle. Mais avec des chapitres qui font la part belle au culte de la personnalité, comment ces budgets peuvent-ils être validés ? Déjà peu après leur installation au deuxième trimestre, certains maires qui ont eu à introduire des projets de budget, ont été renvoyés à leur copie. La Direction de la Décentralisation les avait enjoints à se limiter à l’essentiel et aux besoins prioritaires. L’heure est donc venue pour que nos maires à Abidjan comme à l’intérieur du pays se mettent au travail sur la base des promesses faites, lors des campagnes électorales. Les affiches de bonne année, bonne fête de Ramadan, bonne fête de Tabaski, joyeuses fêtes de Pâques peuvent attendre.

SD
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