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Politique Publié le mardi 14 février 2012 | Trait d’Union

Dembélé Tounka (Responsable RDR) : ‘‘Soro doit démeurer 1er ministre’’

© Trait d’Union Par Emma
Reconstruction: Guillaume Soro et Madani Tall donnent le coup d`envoi des travaux de construction de l’échangeur du carrefour de la Riviéra 2
Vendredi 25 Novembre 2011. Abidjan, Cocody. Le Premier ministre Guillaume Kigbafory Soro et le Directeur des Opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, M. Madani M. Tall au lancement officiel des travaux de construction de l’échangeur du carrefour de la Riviera II
Un des piliers du Rassemblement des républicains (RDR) dans la Commune de Port-Bouët, Dembélé Tounka, s’est ouvert à TRAIT-D’UNION pour dire haut ce que certains pensent bas au RHDP. Ce conseiller pédagogique, qui apparaît comme un stratège du RDR (il a siégé la CEI locale), affirme que le 1er ministre, Guillaume Soro, ne devrait pas quitter la Primature en ce moment. Entretien. Après les législatives dernières, lors desquelles vous avez été frustré par votre parti pour n’avoir pas été retenu à la dernière minute, dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ? Sachez que j’ai toléré ce qui m’est arrivé. D’ailleurs, je n’avais pas été frustré comme vous le dites-là. Vous savez, en politique, les mots ont leurs poids. J’ai eu la hauteur d’esprit, la hauteur de vue. Nous avions, en son temps, saisi le conseil constitutionnel, qui a pu traiter le dossier en notre défaveur.

Mais étant homme de paix, je me suis conformé au résultat donné qui m’a mis hors des législatives. C’est pourquoi, après que le Conseil constitutionnel a décidé, récemment, de faire reprendre les élections législatives dans 11 circonscriptions électorales, je demande aux candidats concernés de se surpasser par ce que c’est la loi. Il faut mettre en place très rapidement l’Assemblée nationale, pour que le président Ouattara utilise cet autre levier constitutionnel pour remettre la Côte d’Ivoire sur les rails. Après les législatives ratées pour vous, on vous annonce candidat aux municipales prochaines à Port-Bouët. Qu’en est-il ? C’est vrai que pour les municipales à venir à Port-Bouët, des gens m’ont déjà approché. Les deux élus du RHDP aux législatives dernières, Kouadio Konan Bertin (KKB) et Yéo Fozié, sont venus me voir pour accorder nos violons. Je veux bien être candidat à la mairie, parce que je suis intéressé par le développement communal. Notre Maman à nous tous (Le maire Aka Anghui, Ndlr), fera en sorte que cette fois, tous les prétendants soient impliqués dans le RHDP. Justement, certains responsables PDCI n’hésitent pas à mettre en cause le fonctionnement du RHDP? Le président Bédié a dit qu’il y a des réglages à faire. Oui, Bédié a raison de dire ça. Il y a des réglages à faire au niveau du RHDP, tout comme il y a des réglages à faire au niveau du PDCI et même du RDR. Il y a des réglages à faire partout parce qu’en politique, on doit harmoniser les vues à chaque étape. La politique, dit-on, c’est la seine appréciation des réalités, bonnes ou mauvaises. Voyez-vous, certains hommes politiques ont une vue à court terme, d’autres à moyen terme et il y en a qui voient les choses politiques à long terme.

Aujourd’hui, au RHDP, ceux qui s’agitent, ce sont eux qui ont une vue à court terme. C’est dommage ! Sinon le RHDP est là et il y a des réglages à faire à tous les niveaux pour avancer. Les deux plus grands responsables de la coalition, à savoir le président Ouattara et Bédié sont en discussion. Vous savez, les promesses électorales sont les promesses électorales. Mais les réalités s’imposent à nous par moment. Ce qui implique des échanges pour apprécier les réalités du moment. Vous semblez dire que le président Ouattara n’est pas obligé de tenir ses promesses électorales pour ce qui est de la nomination d’un cadre PDCI à la Primature? Le président Ouattara n’est pas obligé de tenir ses promesses électorales, non, ce n’est pas exactement cela que je veux dire. Je veux simplement faire savoir que le chef de l’Etat peut faire comprendre à son ainé Bédié que la réalité du terrain en ce moment en Côte d’Ivoire, est que le pays n’est pas entièrement réunifié, l’unicité des caisses n’est pas tout à fait une réalité et des efforts restent à faire par l’actuel gouvernement pour que la sécurité soit totale dans le pays, même si, il est vrai, beaucoup a été fait pour rassurer les Ivoiriens et les investisseurs étrangers. Et donc, par conséquent, il convient de prendre des décisions en fonction des réalités du terrain.

Vous militez donc, sans le dire, pour le maintien de Soro à la Primature ? En tout cas, tel est, en mon sens, la réalité qui s’impose à la Côte d’Ivoire pour l’heure. Guillaume Soro doit rester à la Primature, il doit rester premier ministre jusqu’à ce que ce que la sécurité soit totale dans le pays, jusqu’à ce que l’unicité des caisses de l’Etat et bien d’autres actions soient achevées. Sinon, on risque gros. Si on veut forcer les choses, si on oblige Soro à quitter la Primature, ça ne sera pas bon pour le pays. Croyez-vous en une réconciliation entre les Ivoiriens ? Oui, je crois fermement en la réconciliation nationale. Les fondements de la paix sont fortement engagés, mais la paix elle-même vient progressivement. Le président Ouattara, homme de paix et de tolérance s’y est engagé et il ira jusqu’au bout, parce que c’est un homme de parole. Les partisans de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, estiment que sans ce dernier, la paix est impossible dans le pays. Mais ils ont tort de voir les choses ainsi parce qu’au fond, Gbagbo mérite amplement d’être à la Cour Pénale Internationale(CPI). Et pour ça, ils veulent que la Côte d’Ivoire arrête de fonctionner ? Jamais. Que les militants du FPI se ressaisissent et qu’ils aillent à la réconciliation. Moi, j’ai de bons rapports avec les responsables FPI à Port-Bouët, parce que je m‘efforce d’être un homme de paix.

Un parti politique n’est pas collé à l’image d’un homme, fut-il le fondateur. C’est plutôt un idéal qu’il faut suivre. Le FPI a des cadres de valeur qui peuvent garantir le fonctionnent du parti et assurer sa pérennité sur l’échiquier politique national. Le FPI doit jouer, pleinement et sans violence, sa partition dans le jeu politique en Côte d’Ivoire. Pour les militants du FPI, la Côte d’Ivoire sous Ouattara n’est pas un Etat de droit au regard de ce qu’ils subissent lors des manifestations publiques. Ecoutez, le pouvoir a toujours autorisé les manifestations du FPI. Maintenant, c’est sur le terrain que tout se gâte, on ne sait pas trop pourquoi. C’est peut-être parce que les militants FPI font de la provocation avec des propos pas toujours plaisants. Le président Ouattara veut établir un Etat de droit. Et dans cette volonté du président Ouattara d’établir un Etat de droit, même les militants du RDR ne seront pas épargnés. Si des partisans de M. Ouattara ont commis des crimes contre l’humanité, ils assumeront.

Tout ivoirien impliqué dans les massacres durant la crise poste-électorale répondra de ses actes devant les tribunaux nationaux et internationaux. Il semble que le Premier ministre Soro est dans le collimateur de la CPI, qu’en savez-vous? Je n’en sais rien du tout. Mais, je ne crois pas que Soro ait été formellement accusé par une juridiction internationale d’avoir commis des crimes en Côte d’Ivoire, durant la crise poste électorale. Si c’était le cas, la justice apprécierait. Moi, je ne suis pas un spécialiste en la matière. Mais, après enquête, s’il est établi que le Premier ministre est impliqué dans les tueries, alors il va subir la rigueur de la loi et pourrait, pourquoi pas, aller à la CPI. Mais, nous n’en sommes pas encore là, parce que rien n’est reproché au Premier ministre. La réconciliation nationale, c’est quoi pour vous ? Pour moi, chaque Ivoirien, dans l’espace ou il vit, doit se sentir interpeller par la réconciliation nationale. Nous, Ivoiriens, sommes dans une phase très importante de notre pays. Après la crise poste-électorale, les Ivoiriens doivent à tous les prix se réconcilier.

Et c’est ce que nous essayons de faire à Port-Bouët, à notre humble niveau. Tous les Ivoiriens doivent se sentir en mission pour la réconciliation nationale, sans avoir été forcément mandaté par le président de la Commission dialogue vérité et réconciliation, Charles Konan Banny. Il faut que les chefs des communautés, les chefs des quartiers et toutes les structures sociales soient impliquées dans la réconciliation nationale. Nous l’avons fait au sein de la société civile pour la paix et nous continuons de le faire. Charles Konan peut mêler les préfets et sous-préfets dans ce processus pour que les choses avancent vite et mieux. C’est la paix pour la Côte d’Ivoire qui est le plus importantn

Réalisé par B. TAKI
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