Le président Alassane Ouattara était sur le plateau de TV5 Monde. Plusieurs questions lui ont été posées. Notamment, sur l’actualité brûlante de l’Ouest du pays.
Comment réagissez-vous à la brusque disparition de John Atta Mills, au Ghana ?
C’était un ami un proche qui m’a bien soutenu pendant la crise postélectorale. Nous étions en contact, pratiquement tout le temps. (...) Le Ghana et l’Afrique perdent un grand démocrate, un grand homme d’Etat. Et je voudrais présenter à toute la famille de John et son frère katman, à son épouse et à tous les Ghanéens, mes condoléances les plus attristées. C’était un ami à moi.
M. Alassane Ouattara, on l‘a vu; la réconciliation, vaste concept, est un vain mot pour l’instant. Est ce que la Commission dialogue vérité et réconciliation a vraiment les moyens de travailler, depuis un an ?
Tout à fait, la réconciliation est une chose complexe. Vous savez, elle ne se décrète pas. Il faut vouloir la réconciliation. En ce qui me concerne, j’ai fait tout ce que je peux. J’ai demandé au FPI son entrée au gouvernement, ils l’ont refusé. Je les ai reçus pour les encourager à aller aux élections législatives, ils ne l’ont pas accepté. Nous avons créé un cadre de dialogue auquel ils ont préféré participer comme observateurs. Mais, nous continuons. Je continuerai de tendre la main. Je suis le président de tous les Ivoiriens. Je ne veux pas de distinction entre les Ivoiriens, donc je continuerai ma volonté de réconciliation.
Elle doit avoir quelle forme cette réconciliation, selon vous ?
La réconciliation doit d’abord partir de l’engagement de chacun de nous. Pour cela, elle demande le pardon du côté des victimes et la repentance du côté de ceux qui ont commis des actes criminels. Mais, ce à quoi nous assistons aujourd’hui, le FPI pour l’instant ne veut pas aller dans ce processus pour des intentions qu’ils sont en train de décrire et qui sont fausses. Alors nous, nous souhaitons que le FPI entre dans ce processus. Nous sommes condamnés à vivre ensemble. Je souhaite que nous vivions ensemble. Nous avons la Commission dialogue vérité réconciliation. Nous avons tenté de représenter toutes les régions de Côte d’ivoire. Nous avons des chefs religieux, des chefs coutumiers, tout le monde. Je souhaite qu’ils y aillent.
Justement, à propos de réconciliation on l’a vu ; Duekoué est devenue un véritable symbole. Cette ville de l’ouest a de nouveau été le théâtre de sanglant affrontement. Des ressortissants de Duekoué, résidant à Paris, vous interpellent. Quelle est votre réponse ?
Les Ivoiriens doivent être traités sur le même pied d’égalité. Il n’existe pas plusieurs catégories d’Ivoiriens. Je suis contre cela, et je pense que je l’ai plus d’une fois démontré. Maintenant, ce qui s’est passé à Duekoué, est parti d’un acte criminel que je condamne. Un groupe de populations a voulu se venger, ceci est inadmissible. On ne peut pas se faire justice soit même, donc je condamne la violence. Et j’ai mis en place une commission d’enquête. Nous aurons ses conclusions bientôt. Et nul ne sera épargné, je le répète. La commission d’enquête que j’ai créée, il y a de cela six mois, va rendre les conclusions de son enquête dans quelques jours. Nous allons en tirer toutes les leçons. Tout le monde passera devant la justice, sans aucune exception.
Reste qu’aujourd’hui [il y a] 120 inculpations côté Gbagbo. Certains de vos partisans sont accusés d’exactions, pourtant aucun n’a été inquiété. Est ce qu’il n’y a pas deux poids deux mesures ?
Je ne suis pas d’accord. On ne peut pas traiter sur le même pied d’égalité des gens qui ont tué et des gens qui sont accusés d’avoir tué. Alors, il faut que la justice fasse son travail. Ceux qui sont détenus, ceux qui sont jugés maintenant sont des gens qui ont été pris en flagrant délit de crimes, de vol de la banque centrale, de torture. Ils ont été pris sur les faits. Maintenant vous savez, j’ai mis en place cette commission d’enquête, pas seulement pour Duekoué, mais pour l’ensemble de la Côte d’ivoire. Cette commission a pris six mois, elle est indépendante. Elle a fait son rapport et son rapport devait nous être remis le 18 juillet. Mais, cela sera fait dans les prochains jours, puisque j’étais en déplacement et je le répète, il n’y aura pas d’exception.
D’après certaines ONG dites indépendantes, je pense, la Ligue des doits de l’homme, Human Wright Watch, disent que les exactions se dérouleraient sous l’œil presque bienveillant de l’armée. Est ce qu’il y a comme une forme de laxisme au sein de l’armée ?
Je crois que vous savez que certaines de ces structures sont crédibles, mais nous nous avons des enquêtes. Nous travaillons avec l’Onuci, donc les soldats des Nations unies. Personne ne m’a dit qu’il y avait un tel comportement. Par exemple, certains accusent l’Onuci de n’avoir pas réagi. Mais, leur mandat ne leur permet pas de le faire. Ils sont le premier cordon de sécurité, et c’est ensuite que viennent les Forces républicaines. Il faut simplifier les choses, chacun joue son rôle et nous faisons en sorte que ces populations refugiées retournent dans leur village et soient sécurisés dans leur village. Ce qui leur arrive n’est pas normal. Je le condamne, parce que je veux que les Ivoiriens vivent ensemble. (..) La région de l’Ouest, c’est la première que j’ai visitée. J’y ai passé cinq jours. C’est la première où j’ai déployé des véhicules. J’ai reconstruit les écoles, les centres de santé. J’ai donné des voitures aux préfets. J’ai reconstruit des préfectures. Tout cela, parce que je veux la sécurité dans cette région de l’Ouest.
Est-ce qu’il y a un changement de ton entre Paris et Abidjan, depuis le changement de la présidence française ?
Point du tout. La France est une grande nation. Aucune interruption, aucun changement d’aucune sorte. J’ai rencontré hier le ministre des Finances, Moscovici. Je rencontrerai le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui est un ami. Je rencontrerai le ministre de la Défense, et ensuite nous aurons un entretien avec le président, François Hollande. Nous parlerons de la Côte d’Ivoire, de la sous-région, notamment du Mali. Nous avons un emploi du temps très chargé et je me réjouis de cette rencontre.
Retranscrite par
LORNG ESMEL
Comment réagissez-vous à la brusque disparition de John Atta Mills, au Ghana ?
C’était un ami un proche qui m’a bien soutenu pendant la crise postélectorale. Nous étions en contact, pratiquement tout le temps. (...) Le Ghana et l’Afrique perdent un grand démocrate, un grand homme d’Etat. Et je voudrais présenter à toute la famille de John et son frère katman, à son épouse et à tous les Ghanéens, mes condoléances les plus attristées. C’était un ami à moi.
M. Alassane Ouattara, on l‘a vu; la réconciliation, vaste concept, est un vain mot pour l’instant. Est ce que la Commission dialogue vérité et réconciliation a vraiment les moyens de travailler, depuis un an ?
Tout à fait, la réconciliation est une chose complexe. Vous savez, elle ne se décrète pas. Il faut vouloir la réconciliation. En ce qui me concerne, j’ai fait tout ce que je peux. J’ai demandé au FPI son entrée au gouvernement, ils l’ont refusé. Je les ai reçus pour les encourager à aller aux élections législatives, ils ne l’ont pas accepté. Nous avons créé un cadre de dialogue auquel ils ont préféré participer comme observateurs. Mais, nous continuons. Je continuerai de tendre la main. Je suis le président de tous les Ivoiriens. Je ne veux pas de distinction entre les Ivoiriens, donc je continuerai ma volonté de réconciliation.
Elle doit avoir quelle forme cette réconciliation, selon vous ?
La réconciliation doit d’abord partir de l’engagement de chacun de nous. Pour cela, elle demande le pardon du côté des victimes et la repentance du côté de ceux qui ont commis des actes criminels. Mais, ce à quoi nous assistons aujourd’hui, le FPI pour l’instant ne veut pas aller dans ce processus pour des intentions qu’ils sont en train de décrire et qui sont fausses. Alors nous, nous souhaitons que le FPI entre dans ce processus. Nous sommes condamnés à vivre ensemble. Je souhaite que nous vivions ensemble. Nous avons la Commission dialogue vérité réconciliation. Nous avons tenté de représenter toutes les régions de Côte d’ivoire. Nous avons des chefs religieux, des chefs coutumiers, tout le monde. Je souhaite qu’ils y aillent.
Justement, à propos de réconciliation on l’a vu ; Duekoué est devenue un véritable symbole. Cette ville de l’ouest a de nouveau été le théâtre de sanglant affrontement. Des ressortissants de Duekoué, résidant à Paris, vous interpellent. Quelle est votre réponse ?
Les Ivoiriens doivent être traités sur le même pied d’égalité. Il n’existe pas plusieurs catégories d’Ivoiriens. Je suis contre cela, et je pense que je l’ai plus d’une fois démontré. Maintenant, ce qui s’est passé à Duekoué, est parti d’un acte criminel que je condamne. Un groupe de populations a voulu se venger, ceci est inadmissible. On ne peut pas se faire justice soit même, donc je condamne la violence. Et j’ai mis en place une commission d’enquête. Nous aurons ses conclusions bientôt. Et nul ne sera épargné, je le répète. La commission d’enquête que j’ai créée, il y a de cela six mois, va rendre les conclusions de son enquête dans quelques jours. Nous allons en tirer toutes les leçons. Tout le monde passera devant la justice, sans aucune exception.
Reste qu’aujourd’hui [il y a] 120 inculpations côté Gbagbo. Certains de vos partisans sont accusés d’exactions, pourtant aucun n’a été inquiété. Est ce qu’il n’y a pas deux poids deux mesures ?
Je ne suis pas d’accord. On ne peut pas traiter sur le même pied d’égalité des gens qui ont tué et des gens qui sont accusés d’avoir tué. Alors, il faut que la justice fasse son travail. Ceux qui sont détenus, ceux qui sont jugés maintenant sont des gens qui ont été pris en flagrant délit de crimes, de vol de la banque centrale, de torture. Ils ont été pris sur les faits. Maintenant vous savez, j’ai mis en place cette commission d’enquête, pas seulement pour Duekoué, mais pour l’ensemble de la Côte d’ivoire. Cette commission a pris six mois, elle est indépendante. Elle a fait son rapport et son rapport devait nous être remis le 18 juillet. Mais, cela sera fait dans les prochains jours, puisque j’étais en déplacement et je le répète, il n’y aura pas d’exception.
D’après certaines ONG dites indépendantes, je pense, la Ligue des doits de l’homme, Human Wright Watch, disent que les exactions se dérouleraient sous l’œil presque bienveillant de l’armée. Est ce qu’il y a comme une forme de laxisme au sein de l’armée ?
Je crois que vous savez que certaines de ces structures sont crédibles, mais nous nous avons des enquêtes. Nous travaillons avec l’Onuci, donc les soldats des Nations unies. Personne ne m’a dit qu’il y avait un tel comportement. Par exemple, certains accusent l’Onuci de n’avoir pas réagi. Mais, leur mandat ne leur permet pas de le faire. Ils sont le premier cordon de sécurité, et c’est ensuite que viennent les Forces républicaines. Il faut simplifier les choses, chacun joue son rôle et nous faisons en sorte que ces populations refugiées retournent dans leur village et soient sécurisés dans leur village. Ce qui leur arrive n’est pas normal. Je le condamne, parce que je veux que les Ivoiriens vivent ensemble. (..) La région de l’Ouest, c’est la première que j’ai visitée. J’y ai passé cinq jours. C’est la première où j’ai déployé des véhicules. J’ai reconstruit les écoles, les centres de santé. J’ai donné des voitures aux préfets. J’ai reconstruit des préfectures. Tout cela, parce que je veux la sécurité dans cette région de l’Ouest.
Est-ce qu’il y a un changement de ton entre Paris et Abidjan, depuis le changement de la présidence française ?
Point du tout. La France est une grande nation. Aucune interruption, aucun changement d’aucune sorte. J’ai rencontré hier le ministre des Finances, Moscovici. Je rencontrerai le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui est un ami. Je rencontrerai le ministre de la Défense, et ensuite nous aurons un entretien avec le président, François Hollande. Nous parlerons de la Côte d’Ivoire, de la sous-région, notamment du Mali. Nous avons un emploi du temps très chargé et je me réjouis de cette rencontre.
Retranscrite par
LORNG ESMEL