Des leaders religieux et syndicaux unanimes : 2009 Rien que la paix ! • Le vœu le plus cher des Ivoiriens en cette nouvelle année: achever la réconciliation

Les différentes couches socio-professionnelles expriment leurs préoccupations et aspirations pour les 365 jours qui commencent.

Sidiki Konaté, Forces Nouvelles: “2009, année de la récolte”

Les Forces nouvelles souhaitent que l’année 2009 soit l’année de la concrétisation, de la mise en œuvre des dernières mesures de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Notamment la traduction dans les actes de l’accord complémentaire IV. Nous souhaitons que cette année voit se concrétiser la réunification de l’armée dans un climat de confiance. Et que l’on aboutisse rapidement à des élections dans un environnement sécurisé. Pour les Forces nouvelles, 2009 doit être une année d’élections libres, transparentes, crédibles, apaisées, dont les résultats seront acceptées de tous. Où le vaincu reconnaît sa défaite sans tapage. Et où le vainqueur reconnaît sa victoire sans orgueil. De sorte qu’ensemble, les Ivoiriens se mettent au travail et mettent le cap sur le développement du pays. Les deux premières années de l’Apo ont enregistré des avancées importantes. Mais pour nous, 2009 doit être l’année de la récolte de ce qui a été semé à travers cet Accord. La récolte de tous les efforts qui ont été faits par la Côte d’Ivoire, notamment par le Premier ministre, Guillaume Soro, et le Président de la République, Laurent Gbagbo, pour que le pays retrouve la paix.

Marcel Gossio, D.G du Port d`Abidjan : “Que l`unicite des caisses soit, enfin, effective!”

Au seuil de l’année 2009, je voudrais d’abord présenter mes vœux de bonheur et de santé à tous les Ivoiriens et à tous ceux qui habitent notre pays. Je voudrais ensuite formuler des vœux pour la Côte d’Ivoire, notre pays pour un retour définitif de la paix. Afin qu’il retrouve sa place de centre de prospérité de l’Afrique de l’ouest. Pour cela, il nous faut aller aux élections. D’où mon souhait que le 4e Accord complémentaire de l’Accord politique de Ouagadougou soit véritablement le dernier. Parce qu’il faut que tous les obstacles soient levés pour que nous arrivions aux élections. Condition sine qua non pour que l’économie de la Côte d’Ivoire tourne à plein régime pour une prospérité retrouvée. Ce qui impose que le pays soit totalement réunifié pour que l’unicité des caisses de l’Etat dont on parle tant soit enfin une réalité. C’est cela qui permettra une libre circulation des personnes et des biens. Et qui permettra aux opérateurs économiques des pays de l’hinterland qui ont pour port naturel le port d’Abidjan, d’emprunter librement la route pour venir à Abidjan sans être victimes de faux frais consécutifs au racket des militaires des Forces nouvelles. Je souhaite ardemment que ce message soit attendu par les autorités des Forces nouvelles afin que cette route soit définitivement dégagée. C’est un acte patriotique qu’ils doivent poser. Parce que le racket sur la route n’est pas une fraude ordinaire, mais bien un crime économique. Voyez ce que nous perdons. Si nous n’y prenons pas garde, nous risquons de perdre tous les opérateurs économiques que nous avons démarchés au Mali, Burkina Faso et Niger. Ils vont retourner dans les ports concurrents voisins. Et il sera alors difficile de les faire revenir. Je souhaite une bonne année à tous les opérateurs du Port autonome d’Abidjan. Je voudrais m’adresser particulièrement à nos partenaires institutionnels et ceux de l’hinterland pour leur dire de continuer à avoir confiance à la Côte d’Ivoire et au port d’Abidjan.
Bien attendu, je ne peux pas oublier mes collaborateurs à qui je souhaite la réussite dans toutes leurs entreprises et que Dieu ait la main sur eux. Je n’oublie pas mes amis de la presse nationale que je salue par l’entremise de notre grand organe Fraternité Matin. Concernant particulièrement ce quotidien, je souhaite une bonne année au Directeur général et à tout le personnel. Je voudrais terminer par le premier des Ivoiriens, à qui je souhaite une très bonne santé, beaucoup de chance, beaucoup de lucidité et d’intelligence pour rassembler les Ivoiriens comme il est en train de le faire. Afin de nous ramener petit à petit vers la paix et la réconciliation totale. Toute chose qui passe par l’organisation d’élections justes et transparentes. Il est sur la bonne voie. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.

Mgr Paul Siméon Ahouanan Djro, Archevêque métropolitain de Bouaké: “Le désarmement pour mener à bout le processus électoral”

Je prie l’Esprit Saint de susciter dans notre pays, des élans de solidarité créative, empreinte d’amour préférentiel pour les pauvres en vue d’un changement radical de mentalité et de comportement; en renonçant à l’enrichissement sauvage et provocateur, à des modèles de production et de consommation m’as-tu vu et en donnant un visage humain et humanisant au pouvoir. Que l’Esprit, en ce début d’année, élève et élargisse notre cœur vers les nécessités des pauvres et à faire tout ce qui est possible, pour leur venir en aide… Cela est possible, car notre pays a des ressources pour y faire face. L’unicité des caisses de l’Etat est une nécessité pour notre pays. A partir de là, nous pourrons envisager sereinement, dans la confiance, le désarmement des combattants et des milices, et mener à bout le processus électoral sans factice, sans fraude, ainsi que la restauration effective de l’autorité de l’Etat…
Avec la nouvelle année 2009, marchons vers une paix authentique et une solidarité effective. Que par l’intercession de la Vierge Marie, l’Enfant de Bethléem nous obtienne la paix.

Imam Traoré Mamadou, Grande mosquée de la Riviera Golf: “Que 2009 soit l’année de la paix”

A l’occasion du nouvel an 2009 et de l’an 430 de l’hégire, je remercie Dieu qui a permis au peuple ivoirien de connaître un grand progrès dans la voie de la sortie de crise. Et je prie afin que 2009 soit l’année effective de sortie de crise, l’année de paix et de prospérité. Qu’Allah donne la force aux dirigeants afin qu’ils puissent aller dans ce sens.

M. Ebagnerin Joseph, 1er secrétaire adjoint de l’Ugtci: “Nul ne peut brûler sa propre maison”

Je souhaite beaucoup de santé et de prospérité pour les travailleurs, qui sont en difficultés. Nous avons connu une année 2008 un peu difficile, avec un cortège de grands tracas. Il faut noter la dernière augmentation, qui a impulsé la cherté de la vie, au point que les travailleurs ont senti leur pouvoir d’achat diminuer. Nous nous battons aujourd’hui pour un smig qui soit à la hauteur de leurs attentes et de leur espérance de vie. Nous saluons surtout l’action du gouvernement, puisque les fonctionnaires vont connaître cette année 2009 un nouveau statut. Nous savons que des dispositions ont été prises pour réviser les différents avantages qui sont les leurs. Et pour une certaine catégorie, il a été retenu également le principe d’un réajustement de 150 indices, pour permettre d’équilibrer les salaires. Nous venons d’apprendre que le salaire de l’administration 2009 serait de plus de cent mille. Je voudrais appeler les employeurs du secteur privé, à faire encore mieux, de sorte que les travailleurs aient l’avantage et le plaisir d’avoir des fins de mois qui chantent. C’est vrai, nous sommes au seuil du nouvel an, et je voudrais souhaiter l’option de la sortie de crise. Il faut que les acteurs politiques se mettent ensemble, comprennent qu’on ne se bat pas au chevet d’une mère malade, mieux que nul ne peut brûler sa propre maison. Que les acteurs se mettent ensemble, et qu’ils nous aident à gérer cette crise, et que sur la base d’élections libres et transparentes, le président soit élu, parce que le peuple lui aura fait confiance et qu’il gère bien ce pays, afin que demain, nous restions une Côte d’Ivoire belle et indivisible.

M. Nyamien Messou, secrétaire général de la Fesaci et du Synares
“Nous attendons le 15 janvier pour voir si les acteurs sont de bonne foi”

Je formule des vœux de réussite, de bonheur et de paix pour tous les Ivoiriens. Il faut dire que l’année a été marquée par beaucoup de mouvements sociaux. Qui avaient pour fondement les revendications des travailleurs surtout dans le secteur public. Au bout de la chaîne, certaines ont pu être satisfaites, mais fondamentalement, notre système de fonction publique repose sur trois vices. A savoir : le système de valeur colonialiste, d’allégeance généralisée et une prééminence excessive de fonction de manipulation et de collecte de fonds sur les autres. Nous espérons que les salaires seront augmentés, que la situation va s’améliorer et les services pourront connaître un meilleur fonctionnement. Ça ne sert à rien que vous ayez de bons salaires et que vous ne puissiez pas travailler. Je pense que les choses sont en route, en ce qui concerne la situation générale. Nous enregistrons la signature du quatrième accord complémentaire de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo), mais nous attendons le quinze janvier pour savoir si les acteurs sont vraiment de bonne foi. Cette date marque le début de l’unicité des caisses, et du redéploiement effectif de l’administration sur l’ensemble du territoire. Je souhaite que les accords de Ouagadougou nous mènent vers la paix, et que toutes les promesses faites aux travailleurs, surtout dans le secteur public soient réalisées. Nous attendons la modification du code de travail, du Smig, etc. Je pense que nous attendons tous, si cela est fait, alors nous pourrons ensemble chanter que nous sommes véritablement engagés dans un processus de paix par les élections. Alors l’ensemble des travailleurs du territoire vont connaître un peu d’espoir. L’année 2008 a été une année de doute, mais aussi une année d’espoir puisque les grandes décisions ont été prises et nous attendons qu’elles rentrent en application.

Propos recueillis par Alakagni Hala
Pascal Soro
Marie-Adèle Djidjé
Grâce Ouattarra