Du respect des engagements

S’il y a un vœu cher à tous, mais souvent difficile à réaliser, c’est bien, celui de voir les différents vœux formés par les uns et les autres aller au-delà de simples mots pour être traduits dans les faits. Car c’est très souvent que l’on dise du bout des lèvres des choses auxquelles on n’accorde aucun intérêt. Il s’agit juste, pour ces personnes, de sacrifier à la tradition qui veut qu’à chaque début d’année, on s’adresse mutuellement des souhaits de bonne santé, de bonheur, de prospérité et autres. On considère beaucoup plus cela comme un effet de mode, du snobisme, que comme un acte de foi qui vient du plus profond de nous-mêmes. C’est pourquoi, en ce début d’année 2009, il nous plaît de former à l’endroit de tous, ce qu’il convient d’appeler «le vœu des vœux» ou encore le vœu de voir les différents vœux formulés être exaucés. Les hommes politiques, spécialisés hélas dans le double langage, n’hésitent pas, en ce début d’année, à souhaiter que 2009 soit l’année d’une sortie de crise effective en Côte d’Ivoire. Le ministre Sidiki Konaté, porte-parole des Forces nouvelles, a même utilisé une image forte en disant que 2009 sera «l’année de la récolte des fruits de tous les efforts faits par le Premier ministre et le Président de la République» pour la sortie de crise en Côte d’Ivoire. Au niveau individuel, chacun a formé tel ou tel vœu soit pour lui-même, soit à l’endroit des autres. Certains ont dû jurer de ne plus fumer la cigarette, de ne plus rentrer tard à la maison, de ne plus dilapider leurs revenus mais d’en faire le meilleur usage possible, etc. D’autres ont certainement promis de ne plus médire de leurs prochains, de ne plus jalouser ou entretenir la haine contre leurs semblables, de ne plus aller voir tel féticheur, marabout ou cercle ésotérique aux fins de nuire à ceux qu’ils ne portent pas dans leurs cœurs. Tous ces vœux ont été formés soit ouvertement, soit dans le cœur. Mais quel crédit accorder à toutes ces bonnes intentions si elles ne sont suivies d’aucun acte concret ? C’est pourquoi, en ce début d’année, je forme pour les uns et les autres, le vœu fervent de strict respect de la parole donnée, des engagements pris. Car en ce 21e siècle, dont André Malraux disait qu’il sera spirituel ou ne le sera pas, il est temps que les hommes agissent avec davantage de rigueur, de sincérité voire de foi, sans lesquelles tout n’est que légèreté et vanité. Il est temps que les gens agissent avec un minimum de crainte de Dieu, cet Etre suprême qui a, au moins, créé le ciel, la terre et les êtres qui y habitent. Un homme sans repère, sans boussole, est, comme dirait l’autre, une perte pour l’Humanité. Bonne et heureuse année 2009! Dans le respect scrupuleux des engagements pris. Avec soi-même. Et avec les autres.



Abel Doualy