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International Publié le samedi 3 janvier 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Guinée / Après la mort de Conté : Que vaut encore un régime militaire ?

Camara Moussa Dadis a réussi à s`asseoir dans le fauteuil présidentiel, suite à quelques jours de confusion, après la mort du général Conté, le lundi 22 décembre 2008. Soutenu par un peuple qui n`avait plus la même vision que Lansana Conté, le nouvel homme fort guinéen a pu récupérer le pouvoir, face à un Premier ministre et un président de l`Assemblée nationale, qui ont craqué devant les armes des militaires.

Après la mort du général Conté, le peuple guinéen passera encore deux ans sous l`autorité d`un pouvoir militaire. Des élections, a promis le capitaine Dadis Camara, seront organisées en décembre 2010. Sans toutefois préciser que le pouvoir sera rendu aux civils à cette date. Le nouvel homme fort de la Guinée prendra part aux prochaines élections ou pas, l`opinion nationale guinéenne et internationale sera située au moment venu. Avant cet évènement, le constat est clair. Le peuple guinéen a trouvé en la mort de l`ancien président, une délivrance. Le général Conté qui avait maille à partir avec le peuple guinéen, depuis quelques années, a été emporté par une maladie qui l`avait contraint à se retirer dans son village, d`où il a dirigé la Guinée, jusqu`au 22 décembre 2008, date de sa mort. A plusieurs reprises, syndicats, associations de la société civile, sont descendus dans les rues pour décrier la gestion du pouvoir du général Conté. Coincé par une grande fronde sociale, Lansana Conté a craqué en 2007, pour répondre aux exigences d`un peuple debout, fatigué des abus de pouvoir d`un régime totalitaire. Lansana Conté est mort et le peuple guinéen, semble être soulagé. Ce qui pourrait expliquer sa démission, là où il devait encore sortir pour réclamer l`application pure et simple d`une constitution, qui, pourtant, lui donnait une belle occasion de mettre fin à l`accession des militaires au pouvoir.



Pourquoi le peuple guinéen s`est tu alors qu`il pouvait agir

Le peuple guinéen a-t-il été complice du putsch du capitaine Dadis Camara? La mort du général Conté n`était-elle pas une occasion rêvée pour ce peuple de confier sa destinée à un pouvoir civil? Ce que l`histoire a retenu, c`est l`attitude passive qu`a adoptée le peuple guinéen, face à une confusion qui a régné à Conakry pendant 48h, après la mort du général Conté, le 22 décembre 2008. Le pouvoir n`était nulle part après la mort de Conté. Ni le Premier ministre, ni le président de l`Assemblée nationale, à qui la constitution donnait droit d`organiser des élections, après deux mois de gestion des affaires de l`Etat, encore moins les militaires au sein desquels il n` y avait pas de sérénité, malgré les déclarations du capitaine Camara Dadis, ne contrôlait les choses à Conakry. Il n`y avait que le peuple qui avait sa partition à jouer dans ce cafouillage pour remettre les choses en ordre. Malheureusement, le peuple guinéen a refusé de soutenir la légalité, parce qu`il ne voulait pas encore d`un proche de Conté aux affaires. Même civil. Il fallait, pour le peuple guinéen, enterrer tout ce qui était Conté définitivement et tourner la page. Le président de l`Assemblée nationale, ne pouvait donc pas avoir l`appui du peuple guinéen, pour s`asseoir dans le fauteuil, laissé par le général Conté. C`est la grande erreur commise par le peuple guinéen, qu`il regrettera certainement longtemps son acte. Parce que, soutenir la constitution, était pour lui de dire au revoir à des régimes totalitaires de militaires, qui ont montré leur incapacité, de gérer les affaires de l`Etat depuis Sékou Touré.



A quand prendra fin la souffrance du peuple guinéen?

Quel chef d`Etat au monde qui a promis la misère à son peuple dès son accession au pouvoir d`une manière ou d`une autre? Aucun. Tout chef d`Etat est porteur de bonheur. Le sachant bien, les militaires ont toujours fait des promesses qui font rêver dès qu`ils viennent au pouvoir par la force. Organiser des élections justes et transparentes, engager des chantiers de projets de développement pour le bonheur du peuple, des audits et des arrestations des auteurs de détournements de deniers publics par-ci et par-là, sont les mêmes contenus des messages des putschistes militaires. Ils exercent le pouvoir avec force quelques années après, dans le seul but de cacher leur carence et leur incapacité notoire de gérer les affaires de l`Etat. Les militaires sont partout les mêmes. Bons dans les casernes, mais pas de bons chefs d`Etat. Les militaires ont tous le même système de gestion. La violence, la dictature. C`est pourquoi le peuple aurait dû sortir pour soutenir l`application de la constitution. Le peuple de Guinée a eu tort de voir un civil, proche de Conté, là où il devait voir la fin de plusieurs décennies de règne des régimes militaires. En attendant que Dadis Camara montre son vrai visage, le peuple guinéen ne doit pas rêver à un quelconque miracle d`un régime militaire, pour mettre fin à une souffrance, dans un pays qui dispose pourtant d’un sous sol immensément riche. Rendez-vous donc en décembre 2010, et l`on verra, si nous nous sommes trompés ou pas.



Le secrétaire d`Etat Alain Joyandet en déplacement à Conakry

Le secrétaire d`Etat français à la Coopération Alain Joyandet se rendra samedi et dimanche à Conakry, pour y rencontrer des représentants de la junte qui a pris le pouvoir le 23 décembre en Guinée et appeler à la tenue d`élections au plus vite, ont annoncé ses services. Selon un communiqué de son ministère, Alain Joyandet va "rencontrer les représentants de la junte, de l`opposition, de la société civile ainsi que le Premier Ministre désigné, pour considérer les modalités d`organisation d`élections libres et équitables dans les meilleurs délais -au cours du premier semestre 2009".Le ministre français, le premier à se rendre en Guinée depuis le coup d`Etat, souhaite aussi "apporter un message de soutien à la communauté française -2.500 ressortissants- présente à Conakry". Une junte, dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, a pris le pouvoir en Guinée par un coup d`Etat militaire, peu après le décès du président Lansana Conté à l`âge de 74 ans, qui dirigeait le pays depuis 1984. Depuis lors, la France a demandé à plusieurs reprises l`organisation d`élections dans le pays. Le président Nicolas Sarkozy a en particulier formé, le 25 décembre, "le voeu qu`une transition pacifique ordonnée et démocratique se mette en place en vue de permettre un retour rapide au fonctionnement normal des institutions, par des élections libres et transparentes qui devraient être organisées à bref délai et sous observation internationale".

Huberson Digbeu
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