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Politique Publié le lundi 5 janvier 2009 | Le Patriote

Dossier. Revalorisation des salaires, nouvelles grilles indiciaires avec effets financiers, Janvier 2009, le mois de tous les dangers

Les travailleurs de Cote d’Ivoire, notamment ceux du secteur public, attendent impatiemment ce mois fixé par l’Etat pour la satisfaction de tous les engagements pris en 2007 et 2008. Du personnel Education/ formation, les Enseignants du Supérieur et Chercheurs en passant par les cadres supérieurs et techniciens de la santé, les magistrats, les gardes pénitentiaires, agents des affaires maritimes, des douanes, des eaux et forêts, tous attendent les promesses du gouvernement. Selon un responsable de la Solde à Abidjan, qui a requis l’anonymat, ces attentes seront prises en compte par le budget 2009. Lequel, rendu public le 18 décembre dernier, a connu une hausse de 6% par rapport à celui de l’année précédente. Janvier 2009, à en croire des observateurs, est considéré comme le mois de tous dangers, d’autant que les promesses faites par l’Etat sont énormes. « Le plus souvent les décrets sont signés, mais les effets financiers tardent à suivre » remarque Dr. M.K, enseignant à l’Université de Cocody. En tout cas, les travailleurs craignent fort que les promesses du gouvernement ne tiennent pas dans le temps, surtout qu’il brandisse à tout bout de champ ‘’l’étendard de la situation économique difficile du pays’’, pour différer souvent l’exécution des décrets. Si les différentes attentes ne sont pas satisfaites, dans ce mois de janvier, le front social sera, de toute évidence, encore en ébullition. Le collectif des enseignants du primaire public de Cote d’Ivoire a déjà donné de la voix en novembre dernier. Ces instituteurs ont observé une grève du 24 au 28 novembre 2008, pour exiger la revalorisation de leur grille indiciaire. « Nous exigeons la nouvelle grille indiciaire à compter du 1er janvier 2009 avec effets financiers» avait martelé le secrétaire général du Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leur Droit (MIDD), Mesmin komoé, lors d’une conférence de presse tenue dans la deuxième semaine de novembre dernier au siège de la Centrale Dignité à Adjamé. « Les instituteurs ont demandé 1200 points d’indice. Et ils ne veulent pas rester en B3» avait précisé le secrétaire général du Syndicat National des Enseignants du Primaire Public de Cote d’Ivoire (SNEPPCI), précédemment SGA de cette formation syndicale. Pour le secrétaire général du Syndicat National des Enseignants de Second degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI), Mamadou Soro, l’échéance du 1er janvier n’est pas négociable. « Nous exigeons la prise immédiate du décret relatif à la grille indiciaire jusqu’au grade A7 des enseignants du secondaire, proposée par le Synesci, suite au décret n° 2007-695 du 31 Décembre 2007 portant profil de carrière des enseignants » assène, de façon péremptoire, M. Soro. Tout en faisant remarquer que les propositions du gouvernement par rapport à la revalorisation de la grille indiciaire des enseignants du secondaire doivent osciller autour de 2292,78 points d’indice. Ces enseignants ont décidé d’observer une grève de dix jours à compter du 20 janvier prochain, si leur nouvelle grille n’est pas revalorisée. Ils seront accompagnés de ceux du technique, qui arrêteront le travail le même jour. La non application du décret portant bi -appartenance des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes universitaires, le décret sur la contractualisation dans l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique sont entre autres, les revendications essentielles des enseignants du supérieur. « (…) Pour nous, ce n’est pas une augmentation de salaires. Il s’agit de la réparation d’une injustice. Et nous n’avons pas encore demandé d’augmentation de salaires. Il faut qu’en janvier 2009, les différentes revalorisations transparaissent sur nos bulletins de salaires» exige le porte-parole de la Coordination Nationale des Enseignants du Supérieur et des Chercheurs de Cote d’Ivoire (CNEC), le Pr Flavien Traoré, joint au téléphone. Toutefois, le gouvernement estime que beaucoup d’efforts ont été consentis. La revalorisation de 100% des indemnités spécifiques et l’institution d’une indemnité de risque sanitaire au bénéfice des cadres supérieurs de la santé, sans oublier une indemnité de sujétion et de risque allouée aux agents techniques des eaux et forêts…
Les réformes en cours
Le projet de reforme tend à instituer au profit de tous les ingénieurs, ingénieurs des Techniques et Techniciens supérieurs des indemnités variables selon les grades. Concernant les agents du Ministère de Fonction Publique et de l’Emploi, il a été proposé un projet de décret instituant une prime pour l’ensemble du Personnel et une prime spécifique pour le personnel technique du travail. Ce, en rapport avec les obligations de service particulières auxquelles ces agents sont assujettis. Le régime de la retraite n’est pas exclu. Selon le ministre de la Fonction publique, Pr Hubert Oulaye, un projet de décret fixant les conditions d’ancienneté de service et de limite d’âge d’admission à la retraite applicables aux fonctionnaires enseignants et non enseignants est en cours. « Etant donné que le gouvernement fait des efforts, nous demandons une trêve sociale. Je n’ai pas conditionné cette trêve. Mais, j’estime qu’ayant suffisamment discuté avec les différents syndicats, les travailleurs doivent observer une trêve» plaidait le Ministre de la Fonction Publique, lors de l’atelier bilan du Pré- forum social tenu le 22 Octobre dernier à l’hôtel Tereso à Grand-Bassam. Avant d’ajouter que l’Etat ne consentira à des augmentations que s’il a de l’argent. S’agissant du secteur privé, les reformes en cours s’articulent essentiellement autour de la revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et du SMAG(Salaire Minimum Agricole Garanti). En tout cas, l’enveloppe allouée à la revalorisation des salaires est estimée à près de 120 milliards FCFA. Et le déblocage des avancements des fonctionnaires va coûter 95 milliards FCFA à l’Etat ivoirien. « (…) Il y a un choix à faire, si nous débloquons maintenant ces avancements, nous serons obligés de différer les effets des différents décrets » a fait remarquer le Pr. Hubert Oulaye. Les reformes entreprises par le l’Etat en matière de salaires et d’indemnités ont permis de prendre en compte les préoccupations de près de 80% des fonctionnaires et agents de l’Etat, soit 86.718 personnes. Notons que les salaires de l’ensemble de ces travailleurs se chiffraient à environ 700 milliards FCFA en 2008. Le budget 2009 s’élève à 2464 milliards FCFA, tandis que le coût global des reformes est, lui, estimé à 120,351 milliards FCFA. L’Etat semble donc visiblement en mesure de satisfaire les fonctionnaires et ses agents. Mais, les travailleurs craignent forts qu’il ne tienne pas ses promesses.
ANZOUMANA CISSE
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