L’année 2008 a été bouclée dans le calme par l’ensemble des Ivoiriens, contrairement aux années antérieures, où des rumeurs persistantes de tentatives de coup d’Etat ou de déstabilisation du pays par des inconnus troublaient leur sommeil. Des bruits souvent alimentés par des mouvements de certains responsables politiques. En décembre 2007, ce n’était même plus des rumeurs puisque la police avait interpellé un individu, dans le cadre d’une enquête sur ce qui devait constituer ‘‘Noël à Abidjan’’, appellation donnée au projet visant à renverser les institutions de la République. La situation sécuritaire, qui a caractérisé la fin de l’année, et les enjeux du moment ont contraint la plupart des leaders politiques ivoiriens à demeurer sur place. A l’exception du Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro, en vacances en Europe, depuis le 5 décembre (l’année dernière, il était à Bouaké), les trois autres membres du Cadre permanent de concertation (Cpc) ont décidé de passer les fêtes de fin d’année au pays. Notamment le Président de la République, Laurent Gbagbo, les présidents Henri Konan Bédié (Pdci-Rda) et Alassane Dramane Ouattara (Rdr). Le programme officiel du Chef de l’Etat a été marqué par sa participation, en fin d’après-midi de mercredi dernier jusqu’à 21h, à la messe pour la paix à la Cathédrale St-Paul d’Abidjan Plateau. Juste après, il a reçu en audience, au Palais de la Présidence de la République, une délégation de personnalités françaises conduite par le secrétaire d’Etat français à la Défense, Jean-Marie Bockel. Il a, en outre, pris part à la traditionnelle veillée de prière organisée en sa résidence à Cocody. Le programme des présidents Bédié et Ouattara, leaders de l’opposition ivoirienne, sont moins connus. Néanmoins, selon des sources proches de leurs cabinets, le président Alassane Dramane Ouattara est resté en famille à Abidjan quand le président Bédié a fêté dans sa ville natale, Daoukro, après avoir libéré ses collaborateurs. Lesquels ont été occupés durant le mois de décembre par d’intenses activités politiques portant, pour l’essentiel, sur la sensibilisation des militants au processus d’identification de la population et de recensement électoral et des réunions au niveau de la direction des partis et des audiences accordées aux diplomates et aux émissaires de l’Onu. L’année 2009 va débuter, au niveau du Pdci-Rda, par une grande tournée qu’effectuera Henri Konan Bédié dans la région du Sud-Comoé du 10 au 19 janvier. Le retour du Premier ministre au pays se fera «dans les tout prochains jours», a confié un membre de son cabinet joint par téléphone, sans indiquer de date. Celui-ci a ajouté que seul le chef du gouvernement ivoirien pourra dévoiler son agenda durant ces vacances en famille en Italie, en France et dans d’autres pays. Toutefois, il se réjouit de ce qu’il a pu faire dans l’intérêt du pays. «Il a eu beaucoup de contacts, de très bons contacts. Il a aussi beaucoup expliqué la situation socio-politique nationale». Interrogé sur la date du prochain conseil des ministres, il nous a renvoyé au secrétariat général du gouvernement.
A l’image des membres du Cpc, les présidents d’institution sont également restés au pays. C’est le cas du président de l’Assemblée nationale, le Pr Mamadou Koulibaly, qui a fait un tour à Azaguié le week-end ; et du président du Conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo, qui a fêté à Abidjan. Quant au président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, il a passé pratiquement une semaine dans sa région, à Bongouanou, pour sensibiliser les populations et les militants de son parti au processus d’identification. Il n’a pu en profiter pour se faire enrôler comme prévu parce que l’opération n’avait pas encore débuté à Bouadikro, son village. Il a donc passé la St Sylvestre à Abidjan, notamment en prière avec l’Eglise Méthodiste Unie, à Treichville.
Toutefois, la crise économique et financière s’est fait sentir dans bon nombre de ménages bien que le gouvernement se soit attelé à assurer les salaires des fonctionnaires avant le 31 décembre 2008. Au nombre des victimes de la situation difficile que connaît le pays, figurent les parlementaires ivoiriens estimés aujourd’hui à 200 sur les 223 initialement élus en 2000. Cela, après le retrait des députés nommés ministres au sein du gouvernement et les cas de décès constatés. Les députés, qui sont en vacances depuis le 19 décembre, ont, selon des sources proches de l’Assemblée nationale, perçu pour les fêtes de fin d’année, la somme de 200.000 Fcfa comme avance sur les indemnités pour leur permettre de terminer l’année. Ce qui est dérisoire par rapport à leurs droits et aux besoins. Là où ils s’attendaient à des salaires et primes de session de trois millions. N’empêche, ceux qui étaient dans le besoin s’en sont contentés. Car l’Etat ne pouvant donner que ce qu’il a.
Paulin N. Zobo
A l’image des membres du Cpc, les présidents d’institution sont également restés au pays. C’est le cas du président de l’Assemblée nationale, le Pr Mamadou Koulibaly, qui a fait un tour à Azaguié le week-end ; et du président du Conseil économique et social, Laurent Dona-Fologo, qui a fêté à Abidjan. Quant au président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, il a passé pratiquement une semaine dans sa région, à Bongouanou, pour sensibiliser les populations et les militants de son parti au processus d’identification. Il n’a pu en profiter pour se faire enrôler comme prévu parce que l’opération n’avait pas encore débuté à Bouadikro, son village. Il a donc passé la St Sylvestre à Abidjan, notamment en prière avec l’Eglise Méthodiste Unie, à Treichville.
Toutefois, la crise économique et financière s’est fait sentir dans bon nombre de ménages bien que le gouvernement se soit attelé à assurer les salaires des fonctionnaires avant le 31 décembre 2008. Au nombre des victimes de la situation difficile que connaît le pays, figurent les parlementaires ivoiriens estimés aujourd’hui à 200 sur les 223 initialement élus en 2000. Cela, après le retrait des députés nommés ministres au sein du gouvernement et les cas de décès constatés. Les députés, qui sont en vacances depuis le 19 décembre, ont, selon des sources proches de l’Assemblée nationale, perçu pour les fêtes de fin d’année, la somme de 200.000 Fcfa comme avance sur les indemnités pour leur permettre de terminer l’année. Ce qui est dérisoire par rapport à leurs droits et aux besoins. Là où ils s’attendaient à des salaires et primes de session de trois millions. N’empêche, ceux qui étaient dans le besoin s’en sont contentés. Car l’Etat ne pouvant donner que ce qu’il a.
Paulin N. Zobo