Affaissé dans le divan de son salon, la mine un peu froissée, le regard étourdi, Michel Kouassi vient de prendre connaissance du courrier que vient de lui faire parvenir une maison d’édition où il a déposé des manuscrits il y a un an. Visiblement mal en point, l’on devine aisément que les nouvelles ne semblent pas bonnes. En effet, M. Kouassi Jean, Comptable de profession dans une entreprise de la place, se découvrant des talents dans le domaine de l’écriture, passe le clair de son temps libres à écrire des romans, mais également des nouvelles et des pièces dramaturgiques. «Je viens d’apprendre que mes manuscrits n’ont pas été retenus pour l’édition. En trois ans, avec six manuscrits, j’ai fais presque le tour de toutes les grandes maisons d’édition. C’est toujours le même refrain », indique, la mort dans l’âme, ce jeune auteur qui habite le quartier chic de Cocody. Ils sont nombreux, ces talents qui veulent s’immortaliser par la création en s’inscrivant sur la célèbre Tour des écrivains. Mais sans succès. C’est le cas d’Alexandre L. presque à bout de souffle, « j’ai fait presque toutes les maisons d’édition : Nouvelles Editions Ivoiriennes (NEI) Cercle Editions, Frat- Mat Editions… toutes reconnaissent la qualité des manuscrits. Mais, faute de renom, elles refusent de les éditer », indique-t-il avec beaucoup d’amertume. D’autres y parviennent cependant, en allant tenter leur chance sous d’autres cieux. C’est l’aventure émouvante du Procureur général près la Cour d’appel de Bouaké, Fodjo Kadjo Abo, qui vient de publier récemment quatre ouvrages : "Pour un véritable réflexe patriotique en Afrique", "Lettres confessionnelles", "Quand l’ambition fait perdre la raison" et "Que reste-t-il de l’autorité en Afrique ?", chez l’Harmattan en France. Après plusieurs démarches infructueuses au relent de frustration, auprès des maisons d’édition de la place, il prend son courage à deux mains et écrit à l’Harmattan. “C’est grâce à cet éditeur que j’ai pu intégrer aujourd’hui la prestigieuse famille des créateurs littéraires”, jubile aujourd’hui Fodjo Kadjo.
Un parcours du combattant !
Avant de connaître ce bonheur (d’être édité), il avait adressé son manuscrit à trois maisons d’éditions en France. Moins de deux mois après, l’Harmattan lui donne une réponse favorable. La suite, on la connaît... Selon Foua Ernest de Saint-Sauveur, Président des écrivains de Côte d’Ivoire, également gérant de "Cercle Editions", pour réussir le projet de se faire éditer sans renom et bâtir une solide réputation, il faut trois choses: le talent, le travail et la chance. « En général, les jeunes auteurs présentent mal leurs manuscrits, ce qui fait que ça ne retient pas l’attention du Comité de lecture des manuscrits », se défend M. Foua, avant d’expliquer la procédure d’édition: « Nous recevons les manuscrits en deux exemplaires avec le résumé du texte. Ils sont soumis à notre comité de lecture. Si l’avis de ce comité est favorable, nous en informons l’auteur qui reçoit un contrat. Tous les frais sont pris en charge par notre maison qui assure la promotion de l’ouvrage après son édition ». Ce qui est le plus surprenant, c’est le délai que met une maison d’édition pour répondre à un jeune auteur. Celui-ci varie, selon les responsables des Nouvelles Editions Ivoiriennes (NEI), de trois mois à trois ans. Pendant tout ce temps, le jeune écrivain n’est plus maître de sa création. N’ayant pas déposé d’exemplaire au Bureau Ivoirien du Droit d’auteur (BURIDA), il ne peut revendiquer de droits sur le manuscrit qui est appelé à être peaufiné par la maison d’édition. Le hic, c’est que le Comité de lecture est constitué, en général, d’écrivains confirmés ne sont pas tous des anges. Les maisons d’édition en Côte d’Ivoire s’arc-boutent plutôt, pour la majorité que nous avons visitée, sur le renom et autre réputation du prétendant à l’édition que sur le talent et la qualité des textes. Beaucoup de manuscrits de grandes qualités qui, ailleurs, feraient les choux gras, moisissent hélas dans les tiroirs des maisons d’édition. Moussa Kéita
Un parcours du combattant !
Avant de connaître ce bonheur (d’être édité), il avait adressé son manuscrit à trois maisons d’éditions en France. Moins de deux mois après, l’Harmattan lui donne une réponse favorable. La suite, on la connaît... Selon Foua Ernest de Saint-Sauveur, Président des écrivains de Côte d’Ivoire, également gérant de "Cercle Editions", pour réussir le projet de se faire éditer sans renom et bâtir une solide réputation, il faut trois choses: le talent, le travail et la chance. « En général, les jeunes auteurs présentent mal leurs manuscrits, ce qui fait que ça ne retient pas l’attention du Comité de lecture des manuscrits », se défend M. Foua, avant d’expliquer la procédure d’édition: « Nous recevons les manuscrits en deux exemplaires avec le résumé du texte. Ils sont soumis à notre comité de lecture. Si l’avis de ce comité est favorable, nous en informons l’auteur qui reçoit un contrat. Tous les frais sont pris en charge par notre maison qui assure la promotion de l’ouvrage après son édition ». Ce qui est le plus surprenant, c’est le délai que met une maison d’édition pour répondre à un jeune auteur. Celui-ci varie, selon les responsables des Nouvelles Editions Ivoiriennes (NEI), de trois mois à trois ans. Pendant tout ce temps, le jeune écrivain n’est plus maître de sa création. N’ayant pas déposé d’exemplaire au Bureau Ivoirien du Droit d’auteur (BURIDA), il ne peut revendiquer de droits sur le manuscrit qui est appelé à être peaufiné par la maison d’édition. Le hic, c’est que le Comité de lecture est constitué, en général, d’écrivains confirmés ne sont pas tous des anges. Les maisons d’édition en Côte d’Ivoire s’arc-boutent plutôt, pour la majorité que nous avons visitée, sur le renom et autre réputation du prétendant à l’édition que sur le talent et la qualité des textes. Beaucoup de manuscrits de grandes qualités qui, ailleurs, feraient les choux gras, moisissent hélas dans les tiroirs des maisons d’édition. Moussa Kéita