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Politique Publié le jeudi 8 janvier 2009 | Fraternité Matin

Ghana : Atta-Mills prend fonction

3e Président de la 4e République a été investi, hier, à Accra en présence de ses pairs de la sous-région et du président de la Commission de l’UA. John Atta-Mills est devenu, hier, après avoir prêté serment sur la Constitution, tenant ferme dans la main droite la Bible, le 3ème Président du Ghana de la 4ème République proclamée le 7 juin 1993, à la suite de Jerry Rawlings et John Kufuor. Avec cette cérémonie de prestation de serment au cours de laquelle il a été précédé sur le podium par son vice-président John Dramane Mahama et devant la présidente de la Cour suprême Georgina Wood et ses cinq autres collègues, s’achevait définitivement et officiellement le mandat de son prédécesseur. «Bye Bye John Kufuor et welcome Président Atta-Mills». C’est ce sentiment fort et cette fierté pour les Ghanéens d’avoir réussi la transition et l’alternance pacifique à la démocratie qui se lisaient sur les visages et qui gonflaient leurs coeurs d’aise et leur faisaient pousser des cris de joie. Kufour est parti. Nana Akufo Addo, le candidat malheureux, et le nouveau Président investi sont tous des héros pour le peuple du Ghana. Qui doit à chacun d’avoir donné un peu de lui-même pour le pays. Et davantage à Kufuor et Nana Addo, qui ont su être des chefs impartiaux et placer les intérêts du pays au-dessus des leurs quand au cours du second tour de la présidentielle, tout a failli basculer. Ils ont eu droit aux honneurs. Kufuor qui a été salué comme cela se devait a accueilli tous les officiels au nom du Ghana, même Jerry Rawlings. Nana Akufo Addo, lui, de l’entrée de la Place de l’Indépendance jusqu’à la tribune officielle où il a pris place, a été ovationné et a su rendre au public la politesse. Le nouveau Président Atta-Mills, vêtu d’une chemise en dentelle blanche et drapé dans un pagne «kinte» et arborant des lunettes d’intellectuel, affichait une prestance d’où se dégageaient la sagesse, le sens de la responsabilité. Tout en lui présageait qu’il était prêt, après les années «sabbatiques» de vice-président de 1997 à 2000, pour ses nouvelles charges.
Il a eu, pour ce nouveau départ, le soutien de nombreux Chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région sans oublier le président de la Commission de l’Union africaine et de la Commission de la Cedeao. Les Présidents Laurent Gbagbo, Faure Gnassingbé, Yayi Boni, Ernest Bai Koroma, le Premier ministre du Niger, Jean Ping et Ibn Chambas ont été témoin de la leçon d’alternance démocratique que le Ghana a donnée à l’Afrique.
Franck A Zagbayou
Envoyé spécial à Accra
•Les défis de John Atta-Mills
Give up Nana for a better to Ghana”. Cette exhortation, mieux cette interpellation faite à Atta-Mills par le peuple du Ghana qui l’a élu pour marquer le changement de cap n’est pas un prêche qui ressemble à celui du prophète du désert. Il l’a reçu cinq sur cinq et il n’a pas manqué de renvoyer au peuple du Ghana l’ascenseur. Il entend le voir adhérer à ses conditions pour que la confiance soutienne le nouveau contrat social qu ils veulent rédiger ensemble. John Atta-Mills a, dans son discours d’investiture auquel il a donné des airs de meeting parce qu’il voulait parler à ce peuple qu’il a côtoyé pendant 8 ans quand il parcourait villes et villages, pour sentir son coeur battre contre le sien, pour connaître ses difficultés et comprendre ses aspirations profondes. Les mots portaient des paroles qui traduisaient des sentiments naturels et sans hypocrisie venus de son coeur, du plus profond de son être. Le professeur Atta-Mills qui a diagnostiqué les maux du peuple du Ghana a fait un plaidoyer en faveur de l’unité nationale et du travail. Car il sait qu’il hérite d’une économie et d’une société en crise et d’une situation de désespoir de toute une génération en proie à la drogue, à l’immoralité et à la criminalité. Bien qu’en 2008, le Ghana ait connu une croissance de 6% et qui pour 2009 devrait se situer entre 7 et 8%, un Ghanéen sur 3 vit en dessous du seuil de pauvreté. Les chantiers qui attendent le nouveau président sont grands et à la fois urgents. Le gouvernement sortant avait promis la revalorisation des salaires qu’il a reporté à janvier/février 2009, la dette intérieure est substantielle. Depuis de longues années, les grands programmes d’investissements sont arrêtés or, il faut des travaux d’utilité publique et développement dans les secteurs des transports, des télécommunications et de l’électricité où le Ghana accuse un grand déficit. Conscient de cet état de choses et convaincu qu’il porte l’espoir de renouveau de tout un peuple, il a promis d’accélérer le processus d’indépendance économique de son pays, de bâtir un Ghana moderne et de le rendre meilleur. Ce sont des paroles qui vont au delà de simples promesses pour devenir des engagements, des projets de société et des programmes de gouvernement. Une lueur
d’espoir cependant pour le nouveau président qui hérite d’une économie et d’une société en crise. En juin 2007, la compagnie pétrolière et gazière britannique Tallow Oil a annoncé qu’elle avait découvert un gisement au large du Ghana d’environ 600 millions de barils de pétrole. Le pays prévoit donc que sa production nationale atteindra 120000 barils de brut par jour d’ici à 2010. En attendant les retombées de cette manne, comment l’ancien directeur des impôts devra-t-il procéder pour faire face à tous ses engagements ?
F. A Z.
•Laurent Gbagbo rentre aujourd’hui
Contrairement à son programme qui annonçait son retour du Ghana hier dans la soirée, le Président ivoirien y a été expressément retenu par son homologue Atta-Mills. Ce dernier a demandé à le recevoir avant son départ. Le président ivoirien, avant cette rencontre qui a lieu ce matin a échangé hier, avec John Kufuor et un envouyé spécial de Silvio Berlusconi, président du Conseil italien. En outre, il a eu un entretien avec le facilitateur de la crise ivoirienne, le président Blaise Compaoré du Burkina Faso. Il a certainement discuté avec lui du processus de paix réglé par l’Accord politique de Ouaga dont on vient de signer le 4eme accord complémentaire. On peut aussi imaginer que les deux hommes ont parlé de coopération, notamment du traité de juillet dernier signé lors de la visite d’Etat de Laurent Gbagbo à Ouaga. Même s’il n’a pas encore été adopté par les députés ivoiriens pour être ratifié par le Président. Il prévoit une politique militaire commune, un échange entre les hommes d’affaires et des conseils des ministres communs. Avec le nouveau président du Ghana, il faut surtout restaurer la confiance au plan diplomatique et politique entre les deux pays. Le Ghana a joué un rôle essentiel dans la résolution de la crise ivoirienne, mais le temps et le jeu des intérêts ont fini par altérer cette confiance. Le Ghana faisait, en effet, partie des six pays qui, à l’issue d’une réunion informelle avaient donné leur onction à l’ONU pour mettre la Côte d’Ivoire sous embargo militaire. La France avait ensuite apporté des appuis financiers pour financer la production du cacao et équiper les forces de sécurité de matériels roulants. Les deux présidents qui partagent les mêmes frontières vont échanger leurs points de vue pour la sécurité et la stabilité de leurs pays avant de se retrouver lors de la visite de travail que le Président Gbagbo a promis à Atta-Mills.
Franck A. Zagbayou
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