San-Pedro - 39 089 enrôlés en 4 semaines

Entamée le 09 décembre dernier, l’opération d’enrôlement et d’identification de la population a connu un véritable engouement dans le département de San-Pedro. Malgré quelques petits problèmes d’ordre logistiques rapidement surmontés et des arrestations sur dénonciations, 39 089 Ivoiriens se sont fait enrôler au 31 décembre 2008. Sensibilisées et informées, les populations de la ville balnéaire se sont retrouvées massivement devant les 39 centres de collectes de la commune de San-Pedro et les 4 de celle de Grand Béréby. Afin d’être parmi les premiers, hommes, femmes, vieux et jeunes se bousculaient dès 02 heures du matin pour occuper une place dans les rangs en espérant être enrôlés. Malgré cette volonté farouche, certains retournaient sans être passés devant les agents, tant les rangs sont longs. Cela avec quelques grognements. A ce jour, les agents ayant acquis une certaine dextérité, enrôlent de plus en plus de pétitionnaires contrairement aux premiers jours. Certains centres de collecte atteignent les 80 par jour. Les désagréments d’ordre techniques sont venus de coupure d’électricité dans certains centres ou des pannes de machines qui ont été vite remplacées. Concernant les arrestations sur dénonciation, toutes les personnes arrêtées ont recouvré leur liberté. Faute de preuve de fraude sur la nationalité. A ce propos, M. Diabaté Siaka, Président Régional de la Commission Electorale Indépendante (CEI) s’est voulu rassurant. « Je voudrais apaiser tout le monde et dire que l’opération d’enrôlement concerne les Ivoiriens et les ressortissants hors CEDEAO. Les centres d’enrôlement ne sont pas des lieux où l’on peut vérifier la nationalité des pétitionnaires. Il n’y a que les documents exigés qui leur sont demandés. L’acte de naissance et sa photocopie, le jugement supplétif et sa photocopie ou l’expédition et sa photocopie ». Il a longuement expliqué les techniques de contrôle qui seront effectuées après l’enrôlement et les différentes voies de recours qui passent par une plainte à la CEI et ensuite au tribunal en apportant les preuves que tel demandeur n’est pas Ivoirien. « C’est une opération où il y aura beaucoup de contrôle à faire. On n’arrête pas dans les centres de collecte » a-t-il conclu. Bien que le 13 janvier soit probablement la date de démarrage dans les villages, M. Diabaté a émis une réserve de taille. La dotation des groupes électrogènes des agents de l’Institut National de Statistique (INS) en carburant. Pendant que les appareils de la SAGEM Sécurité sont autonomes, ceux de l’INS ne fonctionnent qu’avec l’électricité ou un groupe électrogène. Quand on sait que très peu de villages du département bénéficient de l’électrification, on peut entrevoir d’énormes difficultés à l’horizon.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)