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Editorial Publié le lundi 12 janvier 2009 | Fraternité Matin

Éditorial : Pauvreté n’est pas vice. Mais…

Vous avez dit pauvreté? Vous n’avez pas tort! Ce sujet refait surface en début d’année. Et plus personne n’hésite à reconnaître la paupérisation des populations. Etat de dénuement. Situation de manque de biens de première nécessité. Cette incapacité, pour nombre de femmes et d’hommes de se prendre en charge, touche 48, 94 % des habitants de ce pays. Il est question, dès lors, de renforcer les moyens et initiatives tendant à faire reculer les frontières de la misère. En 2013, la Côte d’Ivoire devrait avoir réussi à «sauver» 32, 94 % de ses citoyens. En ramenant le taux de pauvreté à des proportions plus … humaines. Soit 16 %. Pour atteindre cet objectif, les regards sont tournés vers le gouvernement qui a, entre autres missions, celle de rassurer les uns et les autres. Il entend s’appuyer, d’abord, sur les ressources propres du pays, ensuite, sur la bouffée d’oxygène qui naîtra de l’annulation de la dette et enfin, sur les dons et autres aides non remboursables. Tout en fournissant ces efforts, l’Etat gagnerait à faire le point des campagnes de sensibilisation des différentes catégories socio-professionnelles, et à se donner, au besoin, les moyens de les renforcer. Et de prendre, si nécessaire, des mesures correctives. Des passages obligés? En voici!
Le planning familial. Il s’adossait, dans la recherche du bien-être familial, à l’espacement des naissances. Y a-t-il, en 2009, moins de familles dites nombreuses qu’il y en avait vingt ans plus tôt? Rien ne permet de l’affirmer. Sauf si des études sérieuses le prouvent. Et ce serait alors la preuve que le message véhiculé par le gouvernement et les organisations non gouvernementales n’est nullement tombé dans l’oreille d’un sourd. Et tout le monde gagnerait à ce que ça se sache. Afin que le planning familial devienne un réflexe dans les couples qui aspirent au mieux-être. C’est-à-dire, pratiquement, toutes les familles. Aussi, importe-t-il de faire reprendre son bâton de pèlerin à qui de droit. Avec les mouvements et le rajeunissement des populations, il est indispensable de tout remettre au goût du jour. La prise en charge d’un enfant est de plus en plus coûteuse, au regard de ce que l’actualité et les réalités nous servent sur les marchés, dans les hôpitaux, dans les écoles, etc. Nourrir un enfant, l’habiller, le soigner, le scolariser… reviennent excessivement cher. Et il en sera ainsi, pendant longtemps encore. Pourquoi donc (vouloir) agrandir indéfiniment le lit de la pauvreté?
Les funérailles grandioses. Nombre de personnes meurent, faute d’assistance réelle et continue. Mais, une fois qu’elles décèdent, à quels semblants de démonstrations de… richesse n’assiste-t-on pas, dans nos villes et villages? Les réunions préparatoires des obsèques tirent en longueur. Et nombreux sont les parents et amis qui militent généralement en faveur de dates aussi lointaines que possible. Les frais de séjour à la morgue grimpent. Encore et encore. Même si les charges ne sont réellement supportées que par un noyau, il reste qu’ils sont tout de même plus nombreux à réagir après la mort qu’avant l’irréparable. Si bien que la mort, finalement, coûte bien plus cher que le suivi médical et le traitement du malade. Et la mort appauvrit, plus qu’il n’en faut, la famille éplorée. La vie, comme elle va. Dans un environnement où les salaires et les revenus divers ne peuvent suivre l’évolution effrénée du coût de la vie, dans un contexte où l’Etat ne peut tout faire, dans un monde qui lève, chaque jour, le voile sur de nouveaux défis et des surprises pas toujours agréables pour les bourses assez maigres des familles, tous les actes de la vie quotidienne devraient être passés au peigne fin. Préalable à toutes ces urgences - souhaitées et attendues - en vue de réduire la pauvreté: la fin de la crise. Il urge donc de tourner, enfin, la page de ce qui a fortement contribué à paupériser les populations. Il faut rétablir la confiance rompue à tous les niveaux, horizontalement et verticalement. Il faut donner des raisons aux personnes morales et physiques qui attendent de (re)venir s’établir en Côte d’Ivoire, pour de bon, d’embarquer pour Abidjan. Cela passe, entre autres, par le respect du délai le plus proche, celui du 15 janvier 2009. Et c’est jeudi prochain. Autrement dit: dans trois jours. Rendre à l’Etat… A cette date, les agents de la fonction publique, les magistrats des tribunaux et des cours d’appel, leurs collaborateurs, affectés aux quatre coins du pays, devront, tous, avoir pris fonction. A cette date, l’unicité des caisses devra être effective. A cette date, la plénitude du pouvoir des préfets et sous-préfets devra s’exercer sur toute l’étendue de leurs circonscriptions respectives. Le respect de ces engagements, à la date indiquée, participera de la réduction de la pauvreté. En attendant que soit connue, enfin, la date de la présidentielle. Mais, pour l’heure, il importe de bien retenir ceci: le 15 janvier, c’est jeudi prochain. C’est-à-dire, dans trois jours…



d’Alfred Dan Moussa
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