On n’entre pas dans la capitale du Sanwi. On s’y glisse en douceur au fil d’une route jalonnée de nombreux virages dangereux et par une haie d’honneur dressée par des cocotiers, des bananiers et des palmiers, au milieu d’une forêt au paysage radieux dans lequel des nouvelles bâtisses étalent majestueusement leurs architectures variées. Sans oublier la forêt classée de Soumé, la latérite et le relief escarpé, qui donnent à découvrir Aboisso, la capitale du royaume Sanwi.
au pied de la Bia
A 116 km d’Abidjan, s’étale la capitale du Sud-Comoé : Aboisso. Dès l’entrée dans la ville, s’offrent au voyageur le ballet incessant des cyclomoteurs, le vrombissement des véhicules et les va-et-vient des individus loin des stress de la capitale économique, Abidjan.. Aboisso, ville lacustre, s’ouvre au nord sur le quartier résidentiel appelé « Bellevue » qui donne sur l’Arc de triomphe, un monument inauguré le 1er décembre 1999 par Mme Bomo Henriette Konan Bédié. La principale voie bitumée permet d’échapper à la teinture poussiéreuse de la latérite et conduit au pied de la Bia. Par le biais du pont Maurice Delafosse. Dans la canicule et le tumulte des florilèges chantés par le flot du fleuve surgissent la verdure aménagée, des avenues surdimensionnées bordées de grosses crevasses, de flaques d’eau et de pentes accidentées. A l’aurore, les chants cycliques des oiseaux, le traditionnel « cocorico » des coqs et les aboiements matinaux des chiens forment un véritable récital mélodieux. Mais, le chef-lieu de la région du Sud-Comoé, Aboisso ou « Ayi bouèssou » (sous le rocher en langue vernaculaire Agni) est austère à l’instar de l’univers Sanwi. A la différence de plusieurs cités du pays contrastant modernisme et tradition. Il n’est pas rare de découvrir dans tous les coins de rues d’Aboisso de grands espaces gastronomiques et de petits restaurants aux allures de garde-manger. Dans cette cité cosmopolite, se côtoient les peuples autochtones (Sanwi), allochtones et des communautés étrangères de la sous-région dans les six quartiers à savoir, Commerce (centre ville), la Rive Gauche (situé de l’autre côté de la Bia), « TP », « Koliahiwa », Bellevue et « Soukoura » (habité en majorité par les communautés étrangères du Nord du pays).
Balade pour un tourisme vrai
En balade à Aboisso, le touriste arrive rarement en pays Sanwi sans avoir pris ses points de repères. La voie biscornue qui passe au pied de la grande mosquée d’Aboisso hissée sur une dune (du côté Est de la ville) et dans des collines formant d’énormes garde-fous.
Koukourandoumi, à 7km d’Aboisso, est l’une des attractions du périple Sanwi. Le bitume quelque peu dégradé témoigne de ce que le village de Mme Henriette Konan Bédié a été, à un moment donné, un véritable site touristique. Juste après, à environ 9km, un chemin rétréci permet d’amorcer avec frayeur le titanesque échafaudage du barrage Ayamé I construit sur le fleuve Bia. Nonobstant les bruits assourdissants du flot, l’on découvre avec torpeur des pêcheurs, semble-t-il, intrépides qui se perdent au milieu de cet immense lit d’eau à la recherche de leur pitance. Du côté Ouest de la capitale du Sanwi, gît le siège du royaume, Krindjabo. En langue vernaculaire Agni-Sanwi « Krindja » signifie « l’arbre à palabre » et « bô » pour dire « sous ou en dessous ». Krindjabo voudrait donc dire « sous l’arbre à palabre ». Un endroit à travers lequel chaque visiteur pourra jouir pour peu qu’il sache s’abreuver à la sagesse et à la grande érudition du Roi Amon N’douffou V. Dans ce gros village à l’ère de la modernisation, les populations n’hésitent pas de souligner : « le peuple Sanwi est le père de la Côte d’Ivoire moderne ». Il est inscrit dans la conscience collective que la côte d’Assinie étant très convoitée au 19è siècle, le Roi Amon N’douffou 1er a eu le choix entre plusieurs civilisations occidentales. Celle-ci raconte aussi que le Roi Amon N’douffou aurait été amené à choisir entre différents drapeaux qui lui avaient été proposés à savoir Anglais, Français et Portugais. Elle soutient que le Roi Amon N’douffou 1er aurait été émerveillé par le drapeau tricolore français : bleu-blanc-rouge. Malgré les premiers contacts noués avec les Portugais qui avaient commencé à prendre pied dans la communauté Sanwi. C’est pourquoi, dit-elle, certains mots portugais sont incrustés dans la langue Agni-Sanwi. A titre illustratif, « dabôa » pour dire planche, « san vê » désignant une clef. Nanan Amon N’douffou 1er ou le roi soleil ou le « Louis XIV ivoirien » avait son règne qui s’étendait jusqu’au royaume de Kong. Mais avec le découpage administratif, cette expansion s’est vue réduite. Avant la colonisation, le peuple Sanwi avait sa propre monnaie d’échange appelée « Sin pouah mah ». Le Roi Nanan Amon N’douffou V est le « Kata min sô », c’est-à-dire le sommet de la hiérarchie de la communauté Sanwi. Ainsi, le Roi n’appartient plus à une famille déterminée mais plutôt à la communauté toute entière. Dès lors qu’un individu est intronisé roi, il perd son identité propre pour acquérir une dimension de divinité. Le Roi incarne la discrétion et l’humilité, credo du royaume Sanwi, dans lequel l’organigramme social révèle une structure pyramidale avec à la tête l’autorité suprême, le Roi. Des sources proches de la cour royale font état de ce que le royaume Sanwi s’était étendu jusqu’à Adjamé-Santé (Abidjan).
KDM
au pied de la Bia
A 116 km d’Abidjan, s’étale la capitale du Sud-Comoé : Aboisso. Dès l’entrée dans la ville, s’offrent au voyageur le ballet incessant des cyclomoteurs, le vrombissement des véhicules et les va-et-vient des individus loin des stress de la capitale économique, Abidjan.. Aboisso, ville lacustre, s’ouvre au nord sur le quartier résidentiel appelé « Bellevue » qui donne sur l’Arc de triomphe, un monument inauguré le 1er décembre 1999 par Mme Bomo Henriette Konan Bédié. La principale voie bitumée permet d’échapper à la teinture poussiéreuse de la latérite et conduit au pied de la Bia. Par le biais du pont Maurice Delafosse. Dans la canicule et le tumulte des florilèges chantés par le flot du fleuve surgissent la verdure aménagée, des avenues surdimensionnées bordées de grosses crevasses, de flaques d’eau et de pentes accidentées. A l’aurore, les chants cycliques des oiseaux, le traditionnel « cocorico » des coqs et les aboiements matinaux des chiens forment un véritable récital mélodieux. Mais, le chef-lieu de la région du Sud-Comoé, Aboisso ou « Ayi bouèssou » (sous le rocher en langue vernaculaire Agni) est austère à l’instar de l’univers Sanwi. A la différence de plusieurs cités du pays contrastant modernisme et tradition. Il n’est pas rare de découvrir dans tous les coins de rues d’Aboisso de grands espaces gastronomiques et de petits restaurants aux allures de garde-manger. Dans cette cité cosmopolite, se côtoient les peuples autochtones (Sanwi), allochtones et des communautés étrangères de la sous-région dans les six quartiers à savoir, Commerce (centre ville), la Rive Gauche (situé de l’autre côté de la Bia), « TP », « Koliahiwa », Bellevue et « Soukoura » (habité en majorité par les communautés étrangères du Nord du pays).
Balade pour un tourisme vrai
En balade à Aboisso, le touriste arrive rarement en pays Sanwi sans avoir pris ses points de repères. La voie biscornue qui passe au pied de la grande mosquée d’Aboisso hissée sur une dune (du côté Est de la ville) et dans des collines formant d’énormes garde-fous.
Koukourandoumi, à 7km d’Aboisso, est l’une des attractions du périple Sanwi. Le bitume quelque peu dégradé témoigne de ce que le village de Mme Henriette Konan Bédié a été, à un moment donné, un véritable site touristique. Juste après, à environ 9km, un chemin rétréci permet d’amorcer avec frayeur le titanesque échafaudage du barrage Ayamé I construit sur le fleuve Bia. Nonobstant les bruits assourdissants du flot, l’on découvre avec torpeur des pêcheurs, semble-t-il, intrépides qui se perdent au milieu de cet immense lit d’eau à la recherche de leur pitance. Du côté Ouest de la capitale du Sanwi, gît le siège du royaume, Krindjabo. En langue vernaculaire Agni-Sanwi « Krindja » signifie « l’arbre à palabre » et « bô » pour dire « sous ou en dessous ». Krindjabo voudrait donc dire « sous l’arbre à palabre ». Un endroit à travers lequel chaque visiteur pourra jouir pour peu qu’il sache s’abreuver à la sagesse et à la grande érudition du Roi Amon N’douffou V. Dans ce gros village à l’ère de la modernisation, les populations n’hésitent pas de souligner : « le peuple Sanwi est le père de la Côte d’Ivoire moderne ». Il est inscrit dans la conscience collective que la côte d’Assinie étant très convoitée au 19è siècle, le Roi Amon N’douffou 1er a eu le choix entre plusieurs civilisations occidentales. Celle-ci raconte aussi que le Roi Amon N’douffou aurait été amené à choisir entre différents drapeaux qui lui avaient été proposés à savoir Anglais, Français et Portugais. Elle soutient que le Roi Amon N’douffou 1er aurait été émerveillé par le drapeau tricolore français : bleu-blanc-rouge. Malgré les premiers contacts noués avec les Portugais qui avaient commencé à prendre pied dans la communauté Sanwi. C’est pourquoi, dit-elle, certains mots portugais sont incrustés dans la langue Agni-Sanwi. A titre illustratif, « dabôa » pour dire planche, « san vê » désignant une clef. Nanan Amon N’douffou 1er ou le roi soleil ou le « Louis XIV ivoirien » avait son règne qui s’étendait jusqu’au royaume de Kong. Mais avec le découpage administratif, cette expansion s’est vue réduite. Avant la colonisation, le peuple Sanwi avait sa propre monnaie d’échange appelée « Sin pouah mah ». Le Roi Nanan Amon N’douffou V est le « Kata min sô », c’est-à-dire le sommet de la hiérarchie de la communauté Sanwi. Ainsi, le Roi n’appartient plus à une famille déterminée mais plutôt à la communauté toute entière. Dès lors qu’un individu est intronisé roi, il perd son identité propre pour acquérir une dimension de divinité. Le Roi incarne la discrétion et l’humilité, credo du royaume Sanwi, dans lequel l’organigramme social révèle une structure pyramidale avec à la tête l’autorité suprême, le Roi. Des sources proches de la cour royale font état de ce que le royaume Sanwi s’était étendu jusqu’à Adjamé-Santé (Abidjan).
KDM