Ils ont encore de gros soucis. Décidément l’année 2009 aura très mal commencé pour les commerçants du marché de Belleville, dans la commune de Treichville. Après la perte de leurs marchandises dans l’incendie, qui a ravagé une partie de ce marché juste à la veille du nouvel an, ces commerçants sont aujourd’hui confrontés à la vente de leurs places à d’autres opérateurs économiques. Une situation à laquelle ils n’entendent pas assister impuissamment. Composés à grande majorité de femmes, ils ont manifesté hier matin à l’entrée du marché, sur le prolongement du boulevard de la paix. Ils ont érigé des barrages sur la voie, empêchant du coup toute circulation des automobilistes. « Gbagbo au secours », « Nous sommes fatigués », « On veut nos places », pouvait-on lire sur les pancartes brandies par les manifestants. Tous accusent la mairie d’être à la base de leur malheur. « Nous étions d’abord installés à l’espace vert. La mairie est venue nous déguerpir sous prétexte qu’elle allait moderniser l’espace et nous redistribuer les places. Nous avons plaidé pour qu’on nous laisse jusqu’à la fin de l’année. Mais le 1er décembre le maire Amichia a envoyé des machines pour nous déloger. Nous nous sommes retrouvés sur l’espace sénégalais non loin de l’ancien site. Et c’est ce lieu qui a été ravagé par l’incendie avec toutes nos marchandises. Aujourd’hui, nous apprenons que la mairie est entrain de vendre nos places. Nous disons non à cela », martèle dame Ossouagou commerçante de vêtements. Plus que la vente des places, c’est le ‘’prix exorbitant’’ fixé par la mairie, qui écœure le plus les commerçants. « Nous avons pour la plupart 17 à 19 ans de présence sur ce marché. Durant tout ce temps, nous payions nos taxes à la mairie. Aujourd’hui, Amichia demande qu’on paie chacun 8 millions de FCFA pour acquérir ces places. Où allons-nous trouver pareille somme ? », s’indigne une commerçante. Pour ceux qui sont installés sur la zone verte et l’espace sénégalais, la mairie doit revoir son prix. Faute de quoi, elle les trouvera toujours sur son chemin. A la mairie, on rejette catégoriquement cette version des faits. Selon le sous-directeur des moyens généraux M. Cissé Bacongo, il n’a jamais été question de payer 8 millions FCFA. « C’est une fausse information. La présidente des femmes, Mme Yao Akissi, a eu une rencontre avec le directeur des moyens généraux ce matin (ndlr hier). C’est elle-même qui nous a donné cette information. Les femmes ont demandé à ce que le prix des boxes soit fixé à 400 000FCFA. Ce que le directeur a accepté », explique M. Cissé. Tout en précisant que seul l’espace vert est concerné par cette reconstruction. L’espace sénégalais faisant l’objet d’une enquête dans le cadre de l’incendie qui l’a ravagé.
Dao Maïmouna
Dao Maïmouna
