L’équipe dames de l’Africa traverse une période difficile. Plusieurs joueuses sont parties. Face à cette situation, on s’interroge sur l’avenir de cette section. L’Africa handball Club (Dames), quatorze fois champion d’Afrique, quinze fois champion de Côte d’Ivoire et quatorze fois vainqueur de la coupe nationale, est au bord du gouffre. Entre la présidence et les joueuses, ce n’est plus le parfait amour depuis deux ans. Le président Zéhi a du mal à maîtriser ses protégées. A telle enseigne que huit titulaires ont déjà claqué la porte. D’autres menacent de partir parce que l’environnement n’est plus sain. En fait, toutes ces joueuses reprochent à leur président de n’avoir pas respecté ses engagements vis-à-vis d’elles. Pendant ce temps, le président Zehi (selon ses propres termes), avec l’accord de son entourage, mène des démarches pour se réconcilier avec Paul Gogoua Pablo (ancien président de l’équipe), qui a pris ses distances parce que se sentant frustré, bafoué. Il n’a pas apprécié la manière dont la direction centrale lui a arraché la section pour la confier à Zéhi. Lequel (lui Pablo) il avait fait venir pour le soutenir dans la gestion de l’équipe. Le président Zehi demande donc à son grand frère Pablo de revenir prendre sa place de président. Mais, tout cela se fait sans que la direction centrale, dirigée par Narcisse Kuyo Téa, ne soit informée. «Quand je suis devenu président central, j’ai vu que Zéhi, (à l’époque Directeur général de la Poste de Côte d’Ivoire), s’intéressait beaucoup au handball. C’est ainsi que je lui ai confié cette section qui est confrontée, aujourd’hui, à des problèmes. Si Zehi ne peut plus assumer, qu’il ait le courage de me le dire. A ce moment, je trouverai quelqu’un d’autre. Ça peut être Gogoua ou un autre», fait remarquer le patron du club vert et rouge. Et de relever que les handballeuses de l’Africa étaient sous contrat quand il prenait les rênes du club. Mais il ne le savait pas. «C’est justement à l’occasion d’une grève de ces joueuses que je l’ai découvert. Je les ai aidées un peu mais je ne pouvais pas tout faire. On ne s’en sort pas déjà avec le football. Pourquoi alors en rajouter ?», s’interroge le président Kuyo. Qui avoue ne pas être contre le retour de Gogoua à la tête de la section. Mais, pour l’instant, il attend que Zéhi vienne lui dresser le bilan de ses deux ans de gestion. Après quoi, il prendra la décision qui va dans l’intérêt général du club. Par ailleurs, le président Kuyo pense qu’il est temps de revenir à des proportions normales, raisonnables. «C’est-à-dire recruter des jeunes qui vont apprendre. S’ils veulent être professionnels, ils pourront s’aguerrir pour monnayer leurs talents. C’est mieux que de recruter à prix d’or des soi-disant oiseaux rares», conclut-il. Les prochains jours nous situeront sur l’avenir de cette section qui a rapporté tant de lauriers à la Côte d’Ivoire.
Jean-Baptiste Béhi
Jean-Baptiste Béhi